Les prix de l’immobilier continuent de grimper à Lyon : + 3,9 %
Certes sa mise en place effective n’aura lieu que le 1er septembre, mais les professionnels de l’immobilier sont dubitatifs sur l’encadrement des loyers dans l’agglomération lyonnaise. En tout cas, les loyers, qui ne s’envolent pas continuent à voir néanmoins leurs prix grimper, de même que les prix de vente des logements et maisons. Nicolas Bouscasse, le président de la Fnaim voit de plus en plus passer non seulement des appartements neufs à plus de 10 000 euros le m², à Lyon, mais aussi dans l’ancien ! Un phénomène qui s’intensifie et illustre l’augmentation des prix de l’immobilier que la crise n’a fait que décélérer.
“Nous avons craint, il faut bien le reconnaître lors du 1er déconfinement un effondrement des prix de l’immobilier à Lyon et dans la Métropole. Il n’est jamais arrivé à notre grande surprise”. C’est ce que rappelle Nicolas Bouscasse, le président de la Fnaim (Fédération nationale des agents immobiliers) à l’heure du bilan semestriel de l’évolution du marché.
De 6 160 à 3 750 euros/ m² selon les arrondissements
Sur douze mois glissants, les prix ont augmenté à Lyon de “3, 9 %”, soit en moyenne, 4 456 euros le m². En conséquence, pour Nicolas Bouscasse, “la capacité d’achat des ménages a diminué, perdant en moyenne 1,6 m² pour un montant d’acquisition moyen d’un logement de 60 m² et une durée de remboursement de 20 ans.”
La hausse des prix engagée depuis de nombreuses années se poursuit donc avec de grandes disparités selon les arrondissements : de 6 160 euros le m² dans le 6ème arrondissement ou 5 990 euros/ m² à la Croix Rousse, à 3 750 euros/m² dans le 5ème arrondissement, le moins cher avec le 9ème (3 820 euros/ m²) et le 8ème (3 950 euros/m²) qui se retrouvent en dessous du prix moyen.
Un effet téléphérique
A noter un effet téléphérique, le projet de liaison par voie aérienne de Gerland à Francheville, via Sainte-Foy-lès-Lyon : “ nous avons vu toutes les transactions stoppées du jour au lendemain sur les appartements ou les maisons situées le long du trajet de ce futur équipement”, constate le président de la Fnaim. Il ajoute : “Les vendeurs sont devenus attentistes.”
Les loyers eux sont dans la même vague, même si historiquement à Lyon, les loyers n’ont jamais flambé. “A lyon, nous avons été une ville plutôt raisonnable en matière de loyers et ça continue…”, détaille Nicolas Bouscasse.
La moyenne des loyers à Lyon s’établit ainsi à 13,7 euros le m² ; avec des tarifs qui oscillent de 18,3 euros/ m² pour un studio d’étudiant par exemple à 11,4 euros/ m² pour 5 pièces et plus.
Ce qui porte l’augmentation des loyers à Lyon à 25 % sur ces dix dernières années. A comparer avec la hausse de l’inflation : + 11,7 %.
Et ce alors que l’encadrement des loyers qu’a décidé de mettre en place l’exécutif écologiste n’est pas encore opérationnel. Le dispositif, complexe ne devrait pas voir le jour avant le mois de septembre 2021.
En fait, le problème est clair.
Chaque année, 15 000 nouveaux arrivants viennent grossir la Métropole lyonnaise, très attractive. Il faut bien les loger. Faute de constructions neuves en nombre suffisant, ces nouveaux arrivants se tournent vers l’ancien qui voit donc ses prix grimper, à l’achat, comme à la location ; conséquence d’une insuffisance croissante de l’offre.
Et pourquoi construit-on insuffisamment, malgré un marché demandeur et solvable ? Les élus des communes qui par ailleurs le plus souvent ont voté le PLU-H (Plan Local d’Urbanisme) comme un seul homme se retrouvent beaucoup plus frileux lorsqu’il s’agit de signer des permis de construire.
Les nouvelles normes, n’arrangent pas objectivement les choses. “Avec la 3ème version du PLU-H et le coefficient dit “ de pleine terre” qui réduit le nombre de logements à construire, les prix des nouvelles constructions vont encore augmenter”, s’alarme le président de la Fnaim.”
Et ce dernier d’ajouter : “par contrecoup, les prix risquent bien encore d’augmenter dans l’ancien aussi.”
Tout laisse donc à penser que si l’on n’agit pas à la cause même du problème, les prix vont effectivement continuer à grimper à Lyon et dans la Métropole lyonnaise.
En conséquence pour sortir des logements moins chers, les promoteurs tendent désormais à frapper aux portes des mairies situées hors de la Métropole, à l’instar de Villefranche, Vienne, Bourgoin, Bourg-en-Bresse, etc. Avec pour conséquence un étalement anarchique du territoire à venir. Une situation qui n’est pas pour l’heure encadrée politiquement. Vat-on se contenter d’un RER à la Lyonnaise, certes hautement souhaitable, mais insuffisant, pour résoudre le problème ?