Lieu d’animation et de pédagogie, plus que musée, la Cité de la Gastronomie a ouvert ses portes à Lyon
Si on la considère comme un musée, on risque d’être déçu. Elle bénéficie du cadre exceptionnel du Grand Hôtel-Dieu, mais sa taille est petite, en fait. Il faut concevoir la Cité de la Gastronomie qui vient d’ouvrir ses portes comme un lieu d’animation où officiait pour l’ouverture le chef trois fois étoilé, Régis Marcon. Problème, si l’on ajoute l’entrée, plus la dégustation, la facture s’affiche à 40 euros pour une famille avec deux enfants. Pas donné : pas sûr que les foules s’y précipitent.
La Cité de la Gastronomie a ouvert pour la première fois ses portes au public le samedi 19 octobre.
Disons le tout-de-suite, ce n’est pas un musée, sinon on risque d’être déçu ou d’en faire (trop) rapidement le tour.
La Cité fait 4 000 m2, mais une part de cet espace est consacrée des zones de réception et d’événementiel et à une cuisine où a officié le jour de l’ouverture Régis Marcon qui a pu affûter ses talents de pédagogue.
C’est en effet, d’abord et avant tout un lieu d’animation où dans chaque salle officient des médiateurs qu’il convient d’aborder si l’on veut bien comprendre la démarche quelque peu conceptuelle.
Un menu qui s’annonce copieux
On y annonce « une programmation événementielle riche et diversifiée qui variera au fil de saisons : chefs invités, mise en lumière des produits et des producteurs, expositions temporaires, ateliers culinaires, conférences-débats, ateliers thématiques ». Le menu s’annonce donc copieux.
Et encore, rajoute Florent Bonnetain, le directeur de cet espace, « on pourra aussi assister à des lectures publiques, à des pièces de théâtre, voire même à des animations musicales ! »
De décembre 2019 à mai 2020, la première exposition temporaire sera consacrée au peintre italien Archimboldo, auteur de portraits suggérés par des végétaux, des animaux ou des objets astucieusement disposés ; le premier pays invité sera le Japon, à l’automne 2020.
Car il s’agit d’un lieu qui se veut, certes ludique, mais avant tout pédagogique sur le thème nutrition et santé. Un thème actuellement extrêmement tendance mais qui peut aussi se révéler rébarbatif si l’on n’y met pas les formes.
Le clou de la Cité, au dernier niveau est le cuisine façon grand chef où l’on peut en final déguster des mini-plats avec de nombreuses explications à la clef, comme l’a fait Régis Marcon, le jour de l’ouverture.
Ce site devrait attirer jusqu’à 300 000 visiteurs par an, assurent ses responsables.
Pourquoi pas, mais cela paraît optimiste car le prix d’entrée est élevé : il est fixé à 12 euros pour les adultes et 8 euros pour les enfants. Une somme dont il faudra doubler le montant si l’on veut aussi déguster.
Et à l’arrivée, la facture s’élève par exemple à 40 euros pour une famille avec deux enfants.
Cher, très cher donc, mais, il est vrai qu’il serait dommage de visiter un musée de la gastronomie sans faire fonctionner ses papilles.
Ce serait visiter un musée du cinéma sans voir un seul film… sauf que là il faut y mettre le prix.
-La Cité de la Gastronomie installée au Grand Hôtel-Dieu à Lyon est ouverte 362 jours par an, de 10 h à 19 h.
Photo de tête d’article : la cuisine de la « Cité », façon grand chef. Au premier plan, Régis Marcon