L’Isérois Serge Ferrari associé à l’exceptionnel chantier du musée Luma à Arles, signé de l’architecte-star Franck Gehry
Vous avez peut-être visité ou en tout cas entendu parler du fameux musée Guggenheim de Bilbao qui a relancé l’économie de cette ville basque. Outre les œuvres qu’il présente, le succès de ce musée doit aussi beaucoup à son architecte, Franck Gehry, devenu depuis, un des plus grands architectes du monde.
C’est sans doute la raison pour laquelle la mécène Maja Hoffman a aussi fait appel à lui pour la construction du “Luma Arles”, un lieu d’exposition qui est aussi, comme le musée de Bilbao, plus qu’une œuvre architecturale, une véritable sculpture. Très complexe à réaliser car les lignes droites, et les surfaces planes sont fort rares… Un budget de plus de 100 millions d’euros pour cet ensemble et cette tour de 56 mètres de haut, “avec un budget extensible pendant les travaux, ce qui est fort rare”, précise un participant du chantier.
Ce “Totem”, signé Frank Gehry, actuellement en travaux abritera un programme interdisciplinaire au croisement de l’art, de l’environnement, des droits de l’homme et de l’éducation : dix hectares de friche industrielle sont ainsi en train d’être reconvertis en un centre d’art qui devrait à terme drainer beaucoup de monde.
Après deux années de chantier, le gros œuvre est à présent terminé. L’ouverture aurait dû s’opérer sans le Covid-19, au printemps. Dans un chantier aussi complexe, la crise sanitaire a provoqué un retard d’un an : l’ouverture des portes du “Luma Arles” se fera au printemps prochain.
Valorisant
Il est évident que dans le cadre d’un tel chantier qui sera lors de son ouverture extrêmement médiatisé, le fait d’en être pour un sous-traitant ou un fournisseur est extrêmement valorisant.
C’est le cas de la société iséroise Serge Ferrari qui a fourni à l’architecte américain plus de 8 000 mètres carrés d’un de ses matériaux composites souples, des textiles techniques qui vont être utilisés pour servir de stores à la rotonde située au pied du “Totem” Gehry : 200 stores installés à l’horizontale dont certains de près de 11 mètres de longueur et 70 dans différentes parties de la Tour.
“Un projet complexe du fait de sa géométrie, nécessitant des stores bien spécifiques aux formes inusitées”, explique Laurent Tournié, le cadre de Serge Ferrari qui a mené la négociation avec l’équipe de Franck Ghery.
Présent sur la plupart des chantiers emblématiques
Le choix de ce dernier pour ce textile technique produit à la Tour-du-Pin en Isère, selon la technologie du pré-contraint, tient à sa brillance, à son côté métallique et réfléchissant qui s’incorpore parfaitement à l’ensemble du bâtiment constitué de métal et de béton.
Se rajoute un millier de mètres carrés d’un autre textile technique micro-perforé qui, lui, est utilisé pour habiller les façades de trois salles d’exposition.
Il s’agit là d’un nouveau chantier emblématique pour l’entreprise nord-iséroise qui a déjà à son palmarès la couverture cette année du court principal de Rolland Garros, mais aussi le Grand Palais éphémère de Paris qui sera livré en 2021 ; mais encore, prochainement, le futur siège régional du groupe Framatome à Lyon, un grand stade à Pékin, etc.
C’est bien simple, lors du dernier SIMI (salon immobilier d’entreprise), sur les sept récompenses qui ont marqué ce salon, Serge Ferrari avait accompagné trois chantiers dont celui des Jardins du LOU, à Lyon-Gerland, primé.
Comment fait donc ce fabricant pour se retrouver dans la plupart des plus belles opérations ?
Laurent Tournié qui dirige l’équipe qui décroche ces contrats explique. “Nous avons la chance d’avoir une direction qui joue la carte de la prescription, un travail de fond, mais qui à terme finit par payer…”
Et de préciser : “Moi et mon équipe, nous rencontrons les architectes qu’ils aient ou non des projets dans lesquels nous pourrions figurer, pour leur présenter nos produits et l’usage qu’ils pourraient en faire.”
Et d’ajouter : “J’ai ainsi rencontré un jour un architecte près de Toulouse pour lui montrer ce que nous savions faire. Cela l’a intéressé, mais en partant, il m’a expliqué qu’aucun des projets qu’il avait en cours ne nécessitait les textiles techniques que nous fabriquons. Puis un beau jour, il m’a appelé pour me dire qu’il souhaitait que nous participions…au chantier du siège d’Airbus à Blagnac qu’il allait lancer…”