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En 2025, la Métropole de Lyon franchit un cap en atteignant un taux global de 27 % de logements sociaux, conformément aux objectifs de la loi SRU. Si les résultats sont encourageants à l’échelle métropolitaine, les déséquilibres entre communes persistent, posant des défis opérationnels et économiques pour les acteurs du logement et de l’aménagement.

Une progression significative malgré un contexte défavorable

Depuis 2019, la Métropole de Lyon a vu son taux SRU progresser de deux points, pour atteindre 27,22 % en 2025. Cette dynamique intervient dans un contexte tendu pour le logement social : crise de l’immobilier, raréfaction du foncier, hausse des coûts de construction, et ralentissement des mises en chantier.

Pour y faire face, la collectivité a activé plusieurs leviers : plan d’urgence métropolitain pour le logement, intervention foncière renforcée, mobilisation du PLU-H avec des secteurs de mixité sociale étendus, et soutien à la production dans les communes carencées.

Une répartition encore très inégalitaire

Le principal défi reste la fracture Est-Ouest : les communes de l’Est, historiquement dotées en logements sociaux, conservent des taux très élevés (plus de 50 % à Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Saint-Fons ou Rillieux-la-Pape), tandis que plusieurs communes de l’Ouest restent loin du seuil de 25 % imposé par la loi SRU.

Certaines communes, comme Champagne-au-Mont-d’Or ou Dardilly, enregistrent de légères progressions (+1 à +2 points), mais d’autres stagnent sous les 15 %, voire 10 %, comme Sainte-Foy-lès-Lyon, Charly, ou Saint-Genis-les-Ollières. Ces disparités entretiennent une géographie inégalitaire de l’habitat, avec des effets sur la mixité, l’accès aux services et le marché locatif.

Un enjeu économique pour les filières du logement et de l’aménagement

L’atteinte du taux SRU ne se limite pas à un objectif réglementaire. Elle impacte directement les acteurs économiques de la construction, de l’ingénierie urbaine, du foncier et des services publics locaux. La relance ciblée de programmes dans des zones déficitaires crée des opportunités pour :

  • les promoteurs engagés sur les montages mixtes,

  • les bailleurs sociaux,

  • les entreprises du BTP,

  • et les AMO intervenant dans les projets urbains complexes.

Les opérations citées par la Métropole (Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Saint-Fons) visent des volumes importants avec des logiques de diversification de l’offre : accession sociale, locatif intermédiaire, logements en bail réel solidaire… Ces projets doivent à la fois répondre aux exigences réglementaires et intégrer les réalités locales, parfois réfractaires à la densification ou à la transformation.

Une gouvernance partenariale mais encore sous tension

La Métropole agit en lien avec l’État, qui reste seul juge de la carence : 12 communes ont été placées sous arrêté préfectoral en 2023. Pour 4 d’entre elles (Tassin-la-Demi-Lune, Caluire, Mions, Saint-Genis-Laval), la Préfète a repris le pouvoir de délivrer les permis de construire pour les projets collectifs, signe d’un rapport de force persistant.

À l’inverse, deux communes — Genay et La Mulatière — sont sorties de la carence après avoir rempli leur objectif triennal en deux ans, grâce notamment à l’appui foncier de la Métropole. Ces évolutions montrent que l’alliance des moyens publics (réglementaires, fonciers, techniques) peut débloquer des situations bloquées depuis longtemps.

Une dynamique à stabiliser et à approfondir

Pour la Métropole, ce taux de 27 % marque une étape. Il reste cependant de nombreux obstacles à lever pour aller plus loin : acceptabilité locale, complexité des opérations en secteurs contraints, inertie réglementaire, mais aussi coordination fine avec les partenaires économiques du logement.

L’objectif affiché est désormais d’installer dans la durée une culture de la mixité, y compris dans les territoires les plus rétifs. Cela suppose une lecture fine des réalités de terrain, mais aussi un accompagnement politique et économique des collectivités et des opérateurs.