L’Olympique Lyonnais estime le manque à gagner dû à la pandémie sur les 9 premiers mois de son exercice à…135 millions d’euros
Un recul énorme par rapport au chiffre d’affaires réalisé au même moment lors de l’exercice précédent ! Au 31 mars, le chiffre d’affaires de l’OL s’affichait au 9ème mois de son exercice 2020/21 à 150 millions d’euros, soit -44 % ! Il était de 267, 5 millions d’euros il y a un an…
La raison de cette chute libre a un seul et unique nom : le Covid-19.
L’impact global direct et indirect de la pandémie, y compris la défaillance des droits TV jamais versés par Médiapro (qui s’est auto-dissous) est estimé par le Club de Football à 135 millions d’euros sur les neuf derniers mois. Le Club y ajoute sa non-participation à la Champion’s League du fait de l’interruption brutale du championnat de France.
Les chiffres parlent d’eux mêmes : – 92 % de recettes pour la billetterie, les matches se déroulant sans spectateurs ou presque ; – 8 % pour le produits dérivés ; – 89 % pour les séminaires et les visites du Groupama Stadium ; – 100 % pour l’organisation de grands événements, totalement absents pendant la saison alors que Jean-Michel Aulas avait de grandes ambitions en la matière.
Gestion prudente et trésorerie confortable
Pour autant, paradoxe apparent, le Club explique ne pas être dans une situation trop inconfortable dans la mesure où au 31 mars 2021, il disposait d’une solide trésorie de 178,9 millions d’euros.
Deux PGE (Prêts Garantis par l’Etat) sont passés par là : le premier de 92,6 millions d’euros, souscrit en juillet 2020 ; le second de 76,4 millions d’euros, en septembre. L’OL bénéficie en outre d’une réserve de tirage de 100 millions d’euros de son crédit revolving.
La direction du Club évoque une “gestion prudente”. Assurément, car en plus de ces coussins financiers de sécurité, elle a rajoué de financements renforcés à travers un “covenant holiday”, en l’occurrence une exemption provisoire du respect de la clause de sauvegarde en date du 10 mai.
Bref, “le Groupe dispose de financements renforcés qui devraient lui donner de la flexibilité nécessaire, pour envisager, avec ambition, la poursuite de ses développement futurs.”
Nécessaire car, à ce stade de la saison, l’avenir reste encore incertain.
L’équipe masculine est 4ème du championnat. Même si ce ne sera pas obligatoirement en Champion’s League, à ce stade, le Club est tout-de-même presque assuré, sauf mauvaises performances à venir, de participer à une Coupe d’Europe, sa 24ème depuis 1997.
L’équipe féminine, décimée pour partie par le Covid-19 et éliminée en quart de finale de Champion’s League est 2ème du Championnat de France, elle vise de finir la saison à la première place.
Le pôle de loisirs désormais achevé : ouverture le 9 juin
Reste que Jean-Michel Aulas doit, au regard de la pandémie et de ses conséquences, se féliciter tous les jours d’avoir lancé OL Valley qui tend à dissocier les finances du Club avec les aléas sportifs.
La construction du grand terrain de jeu de l’Est lyonnais qu’est OL Valley est terminée : le pôle de loisirs de 23 000 m2 est désormais achevé.
Il va prochainement ouvrir ses portes : très précisément, en vertu du calendrier gouvernemental, le 9 juin. “Ce qui va permettre aux opérateurs des différentes activités d’en démarrer l’exploitation avec le soutien marketing d’OL Groupe”. Or quand on connaît l’efficacité de ce dernier, on peut imaginer sans peine que les flux financiers vont à nouveau et vite se rétablir au sein d’OL Valley.
Résultats sportifs moyens, mais tout de même européens, réouverture d’OL Valley et gestion prudente, trésorerie abondante : tout ceci mêlé devrait permettre au Club de “maintenir ses objectifs à l’horizon 2023.2024.
Dans ce cas, la pandémie aura constitué un épisode certes douloureux, mais pas déstabilisant, permettant au club de “viser de 420 à 440 millions d’euros le total des produits des activités”, ce qui permettrait alors au club lyonnais de passer un nouveau palier financier jusqu’ici inconnu depuis sa création !
La pandémie n’aurait alors été qu’une parenthèse vers la création d’un club lyonnais qui figurerait alors en terme de revenus dans le top ten des clubs européens…
Photo-L’ouverture d’OL Valley devrait relancer la machine OL