L’Ordre des Experts-Comptables constate un recul de l’activité
Ce n’est pas franchement une surprise. Lors de son compte-rendu trimestriel, l’Ordre régional des Experts-comptables a mis en évidence la contraction de l’économie rhônalpine fin 2023, notamment dans le domaine de l’immobilier, du bâtiment et du commerce de détail et d’habillement. En premier lieu, l’Ordre met en perspective que l’année dernière a enregistré le plus fort taux d’inflation que la France ait connu depuis 1992. Résultat, Il y a eu deux périodes en cette année 2023 pour les entreprises de la région : une activité globale stable au 1er semestre et un effondrement de celle-ci au 3e et au 4e trimestre.
Sur le quatrième trimestre, l’analyse de l’activité des TPE-PME par département au 4e trimestre révèle une variation notable, avec certains départements affichant des performances positives tandis que d’autres rencontrent des difficultés. Les structures de Haute-Loire ont enregistré une nette hausse (+3,5%), suivies par celles d’Isère (+1,2%), d’Ardèche (+1,2%), de Savoie (+1,1%), du Rhône (+0,8%) et du Puy-de-Dôme (+0,7%). En revanche, celles de la Drôme (-0,3%), de la Loire (-0,3%), de Haute-Savoie (-0,5%) et de l’Ain (-0,6%) affichent des performances inférieures aux moyennes régionale et nationale. Les structures de l’Allier (-1,1%) et surtout du Cantal (-3%) voient leur CA se réduire encore plus nettement.
Si certains secteurs, comme la restauration ou encore l’hôtellerie, grâce à la Coupe du Monde de rugby, tirent leur épingle du jeu avec des croissances respectives de 2,4%, l’immobilier fait partie en revanche des grands perdants de l’année écoulée avec un recul de près de 17%. Une baisse de 1,2 % a aussi été observée au 4e trimestre pour le secteur de la construction qui n’a jamais connu une aussi grande baisse. Les gros œuvres étant les plus touchés.
L’ordre des experts-comptables note également que les effets qu’a engendré la pandémie mondiale de 2020 sur les entreprises, n’ont pas encore été rattrapés, notamment en hypercentre des villes, où l’on voit un important turn over des boutiques : les boutiques indépendantes laissent place à des grands groupes. Enfin, il convient de noter que les chiffres ci-dessus ne tiennent pas compte de l’inflation. De ce fait, la croissance de 3,1 % ne permet pas de compenser l’inflation de 4,9 %. Et que, dans ce contexte, l’année 2024 s’annonce sous oxygène.
La prévention des difficultés passe par la mise en place de différents dispositifs :
- – Renégocier des étalements de dettes
- – Faire le lien avec les partenaires bancaires et l’ensemble des organismes afin de réorganiser les
dettes et de stabiliser la trésorerie - – Réorganiser la masse salariale et les dépenses en amont
- – Mettre en place une procédure préventive de règlement des difficultés destinée aux
entreprises qui ne sont pas en cessation des paiements (Mandat ad hoc) - – Réaliser une procédure de conciliation
- – Renégocier son PGE (Prêt Garanti par l’État)
- – Appliquer un dispositif d’homologation