Lors de son grand oral devant le Medef, Gérard Collomb se prononce en faveur de l’Anneau des Sciences, et vite…
Après David Kimelfeld, le président de la Métropole, c’était au tour de Gérard Collomb, maire de Lyon, d’être reçu lors d’un grand oral par le Medef. Notoriété oblige sans doute, il a attiré près de deux fois plus de patrons que son prédécesseur. Autre différence, le candidat à la Métropole s’est prononcé de manière beaucoup plus volontaire que David Kimelfeld en faveur d’une construction la plus rapide possible de l’Anneau des Sciences qui doit boucler le périphérique ; tout en préconisant une politique très favorable aux transports en commun.
C’est un Gérard Collomb très offensif que les chefs d’entreprises du Medef ont reçu et entendu le mercredi 27 novembre, dans le cadre d’un grand oral électoral.
Deux objectifs sont poursuis selon Laurent Fiard, le président du Medef Lyon-Rhône, avec ces auditions : d’abord porter la parole des chefs d’entreprises auprès des candidats. Et enfin les écouter pour prendre connaissance de leur programme, voire exprimer satisfecits ou désaccords.
Autant David Kimelfeld avait été très circonspect lorsque l’Anneau des Sciences avait été évoqué, le renvoyant aux Calendes grecques, faute de réel financement de la part de l’Etat.
Autant Gérard Collomb a voulu rassurer à cet égard, ajoutant que s’il ne se faisait pas, c’est la thrombose assurée de la circulation à Lyon dans les dix ans à venir. Rappelons que cet Anneau des Sciences a pour but de boucler le périphérique lyonnais et qu’il est à plus de 80 % en mode tunnel.
Comment le finance-t-il ? Par un péage, comme Teo ; et ce au même niveau de tarif ; « Cela représentera 1,364 milliard d’euros de contribution », chiffre Gérard Collomb.
Le complément serait financé par la Métropole, à raison de 75 millions d’euros d’investissement par an, pendant trente ans », précise le candidat Collomb. Qui ajoute : « Je suis de ceux qui veulent réaliser l’Anneau des Sciences au plus vite »
Gérard Collomb qui était accompagné lors de ce grand oral par Fouziya Bouzerda, la présidente du Sytral qui devrait jouer un grand rôle au sein de la liste LREM pour la Ville de Lyon, développa aussi de grandes ambitions en matière de transport en commun.
Deux autres points clefs figurent ainsi dans son programme : d’une part le passage à deux fois trois voies de l’A46 Sud, « ce qui nous amènera à résoudre deux problématiques : celle du nœud de Manissieux et du Nœud de Ternay qui doit être couplé avec un nouveau pont menant à Givors, l’actuel étant saturé. »
« De doux dingues »
Il entend également fortement augmenter le budget du Sytral qui organise les transports en commun de la Métropole, passant son budget de 1,2 milliard à 2,1 milliards, « ce qui permettrait après le prolongement du Métro jusqu’aux hôpitaux de Lyon Sud, de réaliser la ligne E du Métro vers l’ouest et de prolonger le Métro A jusqu’à Meyzieu. ; tout en poursuivant le développement du tramway. »
Pour toutes ces raisons, le candidat Collomb estime que « ceux qui proposent la gratuité des transports en commun sont de doux dingues ».
Gérard Collomb propose enfin un péage pour la traversée de Lyon. « Pour éviter que les voitures et les poids-lourds qui n’ont rien traversent l’agglomération, je préconise que l’on mette en place comme dans certains pays, un péage automatique basé sur un système de lecture des plaques d’immatriculation. »
Côté logements, Gérard Collomb veut poursuivre le rythme actuel : « depuis 2001, nous avons construit 62 645 logements dont 48 902 à Lyon . « Il le faut et ce, dans la mixité, pour loger une population de la Métropole qui augmente de 1,1 % chaque année, beaucoup plus que la hausse démographique nationale », explique l’actuel maire de Lyon. »
Enfin interrogé par le Medef sur la possibilité d’une nouvelle gouvernance élargie pour le dispositif « Grand Lyon d’esprit d’entreprise », Gérard Collomb resta dans les généralités. Idem, en matière de fiscalité : il n’y aura pas de baisse, mais pas d’augmentation non plus, en cas d’élection.
Enfin à une question directe d’un chef d’entreprise : « N’est-ce pas pour vous le mandat de trop, ce qui signifie dans ce cas peu d’action, pas de vision disruptive ? »
« Peu importe l’âge du capitaine… »
Et Gérard Collomb de répondre : « Peu importe l’âge du capitaine, l’essentiel est qu’il sache où il va. »
Et d’ajouter en guise de conclusion de ce grand oral : « J’ai consacré ma vie au développement de cette ville et de sa Métropole, j’y ai beaucoup sacrifié. Je ne voudrais pas que tout ce travail soir détruit. Et ça peut arriver vite. Regardez Grenoble, l’équipe au pouvoir est en train de détruire le tissu économique de cette ville… »
Une manière aussi de tacler le candidat Vert qui selon un récent sondage arriverait en tête si Gérard Collomb n’est pas tête de liste à Lyon…