Lyon clef de voûte d’un projet de recherche européen au budget de 4 millions d’euros : pour une production d’hydrogène « vert »
L’important et réputé Laboratoire de catalyse, une des grandes spécialités de la recherche lyonnaise est le coordinateur d’un gros projet de recherche qui regroupe des équipes dans toute l’Europe, et ce, pour un budget total de 4 millions d’euros.
Ce projet de recherche scientifique européen a pour nom Elobio (*).
Il vise la production simultanée d’hydrogène « vert » et de molécules à forte valeur ajoutée à partir de biomasse, en l’occurrence, des déchets verts : résidus agricoles, végétaux de toutes sortes, etc.
Ce projet est coordonné par l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon (IRCELYON, CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1) et bénéficie d’un budget de 4 M€ alloué par le Conseil européen de l’innovation.
Pourquoi l’hydrogène ? Parce que sa production constitue une alternative pour les énergie fossiles.
L’Europe et la France misent de plus en plus sur cette solution pour soutenir la transition énergétique et atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
Seul gros hic : 95 % de la production d’hydrogène nécessite actuellement elle-même des énergies… fossiles.
Ce consortium européen lance donc ce projet de recherche pour contribuer à la décarbonation de l’hydrogène.
L’idée est de tester une production d’hydrogène « vert » à partir de biomasse (résidus agricoles ou forestiers, par exemple), des énergies renouvelables (éoliennes, photovoltaïques…) et en utilisant moins d’énergie que l’électrolyse de l’eau.
Le procédé produirait de l’hydrogène mais aussi des molécules plateformes utiles pour l’industrie.
Il s’agit en l’occurrence de s’appuyer sur le procédé d’électrolyse qui permet de décomposer une base chimique sous l’effet d’un courant électrique (comme par exemple de l’eau décomposée en hydrogène et en oxygène).
Mais ici, l’eau et la biomasse seront co- électrolysées afin d’obtenir de l’hydrogène et des molécules valorisables dans la bio-économie et intégrables aux bioraffineries.
« L’objectif est de réaliser une électrolyse sélective, permettant ainsi de décomposer la biomasse de manière maîtrisée, en développant des électrocatalyseurs performants et durables et en optimisant les performances via des procédés d’électrolyse assistée par des ultrasons ou encore des champs magnétiques » est-il précisé.
Ce projet Elobio est lancé en compagnie de huit autres projets répondant au même défi : ils visent tous à atteindre les objectifs de la politique européenne en matière d’énergie décarbonée.
Il ne reste plus qu’à attendre les résultats de ces recherches qui devraient tout-de-même prendre plusieurs années…
(*) Elobio regroupe un consortium de chercheurs de trois laboratoires français du CNRS (IRCELYON, LCH1, IC2MP2), de deux institutions allemandes (Institut de technologie de Karlsruhe, Institut de technologie chimique de Fraunhofer), de deux universités espagnoles (Université de Castille – La Mancha et Université polytechnique de Madrid) et d’un institut de recherche néerlandais (DIFFER3) . Ce consortium offre un large éventail d’expertises, allant de la science des matériaux, l’électrocatalyse, le génie chimique, l’étude à l’échelle de l’atome et la modélisation à l’échelle macro jusqu’à l’analyse du cycle de vie des matériaux utilisés.