Lyon : gare routière internationale transférée à Gerland dès fin 2025
Dans le cadre du projet CELP 360, la Métropole de Lyon annonce le déplacement temporaire de la gare routière internationale de Perrache vers le quartier de Gerland. Un choix dicté par les travaux à venir, mais qui soulève des enjeux majeurs pour la mobilité urbaine et les flux économiques.
C’est une décision qui va modifier en profondeur le paysage de la mobilité lyonnaise à partir de novembre 2025 : la gare routière internationale de Lyon-Perrache sera transférée temporairement à Gerland, sur une emprise du parking du Palais des Sports. Ce transfert s’inscrit dans le cadre du programme CELP 360, qui vise à requalifier l’ensemble du Centre d’Échanges de Lyon Perrache.
L’enjeu est de taille : Perrache est aujourd’hui la deuxième gare routière la plus fréquentée de France, derrière Paris Bercy, avec plus de 230 cars par jour et 2,5 millions de voyageurs accueillis en 2024. Maintenir la continuité de service pendant les travaux est donc une priorité affirmée par la Métropole.
Une reconfiguration urbaine ambitieuse
Le projet CELP 360 prévoit notamment la démolition de la passerelle actuelle et la rénovation des trémies, transformant en profondeur l’organisation des flux autour de la gare multimodale de Perrache. Pour permettre ces travaux, la gare routière actuelle devra être mise hors service pendant plusieurs années. Une gare routière définitive est envisagée entre 2030 et 2032, mais d’ici là, une solution transitoire était nécessaire.
Le choix s’est porté sur Gerland, pour des raisons autant techniques que logistiques :
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une surface disponible de 5 000 à 8 000 m²,
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une excellente accessibilité aux transports en commun (métro, tram, réseau routier),
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une capacité d’aménagement rapide, sans empiéter durablement sur les usages existants.
Un site provisoire mais fonctionnel
Le nouvel équipement temporaire sera installé sur une partie du parking du Palais des Sports. Il comprendra :
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17 quais d’exploitation et 4 quais de régulation pour les cars,
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un bâtiment voyageurs avec salle d’attente spacieuse, guichets, petite restauration, sanitaires, et salle de repos pour les conducteurs,
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les bureaux de l’exploitant Kisio, en charge du bon fonctionnement de la gare.
Afin de limiter l’impact environnemental et les coûts, le bâtiment sera construit à partir de modules réemployés de l’ancienne école du Parc Montel (Lyon 9e). Cette approche de réemploi permet de réduire le bilan carbone de l’opération et de faciliter le démontage une fois la future gare routière construite.
Un budget maîtrisé et une attention aux usages
Le budget total s’élève à 3,9 millions d’euros TTC, incluant études et travaux. Cette somme a été validée par le Conseil de la Métropole de Lyon. Les aménagements ont été pensés pour respecter les espaces arborés existants, et maintenir une cohabitation fonctionnelle avec les événements du Matmut Stadium et du Palais des Sports.
Par ailleurs, les capacités de stationnement seront réorganisées :
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optimisation du parking résiduel,
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mobilisation du parc-relais TCL de Gerland, à moins de 200 m,
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requalification du stationnement rue Jean Bouin, avec des tarifs préférentiels pour les actifs en semaine.
Continuité de service et amélioration attendue
Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon délégué aux Déplacements, insiste sur la volonté d’améliorer l’accueil des voyageurs malgré ce déménagement temporaire :
« En déplaçant temporairement la gare routière internationale à Gerland, la Métropole améliore les services aux voyageurs et aux autocaristes, avec un espace d’attente de qualité et un fonctionnement 24h/24. »
En effet, actuellement, les cars stationnent parfois sous le pont Kitchener entre minuit et 4h du matin, une solution peu satisfaisante. Le nouveau site offrira donc une amélioration sensible des conditions d’accueil et d’exploitation.
Quels impacts pour les entreprises et les usagers ?
Ce déplacement pourrait avoir plusieurs répercussions :
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pour les opérateurs de transport : une adaptation des trajets et des horaires sera nécessaire, mais les conditions d’exploitation seront améliorées ;
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pour les voyageurs : un changement d’habitude, mais une accessibilité renforcée grâce à la proximité du métro B, du tram T1 et du périphérique sud ;
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pour les acteurs économiques locaux : une hausse possible de la fréquentation dans le secteur de Gerland, notamment pour les commerces de proximité.
À moyen terme, cette opération pourrait servir de test grandeur nature pour de futurs aménagements durables autour des hubs de transport. Elle interroge aussi sur la place de la mobilité interrégionale en autocar dans la stratégie globale de transport de la métropole, face à la montée des enjeux écologiques et aux contraintes d’infrastructure ferroviaire.