Lyon structure un Institut écocitoyen dédié à l’environnement et à l’innovation territoriale

Face aux préoccupations croissantes autour des pollutions et de leurs impacts sur la santé, la Métropole de Lyon engage la structuration d’un Institut écocitoyen de l’agglomération lyonnaise, une initiative inédite en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce nouvel outil, pensé comme un tiers-lieu d’expertise ouvert et indépendant, associera scientifiques, entreprises, citoyens et acteurs publics pour produire des connaissances et guider l’action.
La décision, officialisée le 16 avril 2025, marque une nouvelle étape dans la gouvernance environnementale du territoire lyonnais. Inspirée par des expériences comme celle de Fos-sur-Mer, elle vise à répondre aux légitimes inquiétudes exprimées par les habitants et à mieux outiller la transformation industrielle et urbaine.
Un projet né d’une mobilisation citoyenne
Depuis plusieurs années, des collectifs de riverains et des associations locales alertent sur la présence de pollutions connues ou émergentes, en particulier dans les zones industrielles, périurbaines ou exposées. Le besoin d’une information indépendante, partagée et compréhensible, s’est progressivement imposé.
En réponse, la Métropole a lancé une mission de préfiguration, confiée à Gwenola Le Naour (Sciences Po Lyon) et Emmanuel Martinais (ENTPE). Leurs travaux ont abouti à une restitution le 14 avril 2025, en présence des parties prenantes : scientifiques, représentants associatifs, élus, industriels et services publics. L’objectif était d’identifier les conditions de réussite d’un tel institut : gouvernance hybride, transparence des données, ancrage territorial, articulation avec la recherche et les politiques publiquesCP structuration de l’i….
Un outil au service de la transparence et de la transformation
Pour Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, il ne s’agit pas d’ajouter une structure administrative de plus, mais bien de créer un levier concret de transformation. Il déclare :
« La Métropole s’engage pour créer un institut écocitoyen au service de la connaissance et de l’action. Cet institut indépendant devra rassembler chercheurs, citoyens, entreprises et pouvoirs publics pour transformer durablement l’industrie et renforcer la transparence et l’information citoyenne. »
L’ambition est claire : produire des données scientifiques robustes, les rendre lisibles par le plus grand nombre, et orienter les décisions économiques, industrielles et politiques à l’échelle du territoire. Ce positionnement rejoint les attentes croissantes des entreprises elles-mêmes, de plus en plus soumises aux obligations de reporting ESG et à la pression réglementaire (directive CSRD, lois Climat et Résilience, etc.).
Un appui au pilotage territorial et à l’innovation industrielle
En plus d’une fonction d’observation et de vulgarisation, l’Institut pourrait devenir un outil d’accompagnement de l’écosystème industriel régional. En croisant expertise scientifique et données de terrain, il pourra aider à :
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Définir les zones à enjeux sanitaires ou environnementaux ;
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Orienter les stratégies de reconversion ou de transformation industrielle ;
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Mesurer l’impact des politiques publiques ou des projets d’aménagement ;
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Appuyer les entreprises dans leurs démarches d’évaluation d’impact ou d’écoconception.
Un budget de 100 000 € a d’ores et déjà été alloué par la Métropole pour lancer la phase de structuration. Celle-ci s’appuiera sur l’expertise du directeur de l’Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer, afin de définir le cadre juridique, les missions et la gouvernance du futur institut lyonnaisCP structuration de l’i….
Un signal politique et économique fort
Le choix de créer un institut écocitoyen est aussi un geste politique fort : il réaffirme la volonté de la Métropole de Lyon d’être à l’avant-garde des territoires en transition, capable de faire coopérer acteurs scientifiques, industriels et citoyens dans une logique de co-construction.
Dans un contexte où les sujets de pollution, de transparence et de santé environnementale sont de plus en plus politisés, cette approche méthodique et territorialisée est perçue comme un contre-modèle aux polémiques ou à la désinformation.