Lyon-Vaise accueillera en juin la première pépinière dédiée aux entreprises numériques
Quartier dédié au numérique, Vaise va s’enrichir d’ici la mi-juin d’une pépinière d’entreprises intitulée « Rives Numériques ». Une vingtaine de start-up plutôt branchées logiciels seront accueillies sur ce site qui sera géré par le Cluster Edit. Le Grand Lyon qui subventionne de manière importante cette pépinière avec la Région veut accentuer le développement de la filière logicielle sur l’agglomération et notamment à Vaise au sein de la Numeric valley. La pépinière constituera un des leviers de cette ambition.
L’écosystème numérique lyonnais va s’enrichir pour la première fois d’une pépinière. Pas la toute première pépinière de ce type, en fait, car il existe déjà à Villeurbanne le « Pôle Pixels », plus axé sur les start-up multimédia, à la frontière donc du logiciel. La spécificité de la nouvelle pépinière de Vaise sera d’accueillir essentiellement des entreprises innovante de la filière logicielle.
Normal, car c’est le Cluster Edit, grappe d’entreprises régionales’est un des ses trois salariés, Eric Echampard qui gérera ce nouvel outil de développement installé au sein de la Numéric valley de Vaise, aux côtés d’entreprises comme Akka technologie ou Electronics arts.
Située dans un bâtiment financé et construit par la Caisse des dépôts et Icade, cette pépinière qui aura une superficie de l’ordre de 800 m2, accueillera dix-huit start-up qui seront installées dans autant de bureaux, de 14 à 40 m2.
Elle sera complétée par une cafétaria et un espace composé de six postes de « co-working » pour accueillir des éditeurs de logiciels indépendants désireux pour travailler de bénéficier d’un cadre collectif.
Les bureaux seront en effet dotés de tout l’équipement nécessaire, câblés, branchés, bénéficiant de salles de réunion dont l’utilisation sera gratuite pour les jeunes pousses. Comme pour toute pépinière d’entreprise une animation sera mise en œuvre à travers un accompagnement des dirigeants, une mise en réseau, l’organisation d’événements, etc.
Les tarifs se veulent attractifs et adaptés à de jeunes entreprises : « de 200 à 230 euros par poste de travail », précise le futur responsable de la pépinière numérique.
D’ores et déjà quelques jeunes pousses frappent à la porte. « Comme pour le pôle Pixels, je pense qu’il nous faudra un an et demi à deux ans, pour que la pépinière fasse le plein », estime Eric Echampard.
Pas d’inquiétude : les moyens suivent. « Rives numériques » est puissamment accompagné par le Grand Lyon qui a voté une subvention de 132 000 euros, pour l’équipement, l’animation et le fonctionnement de la pépinière, lors du dernier conseil communautaire ; tandis que le Cluster Edit est, lui, soutenu à hauteur de 87 000 euros. De son côté, la Région abonde cette somme de 337 663 euros, de même que l’Etat qui rajoute 205 210 euros au pot. Bref, la filière logicielle rhônalpine est dotée des moyens de son ambition.
Il est vrai que celle-ci est grande : « Nous voulons lui donner les moyens de devenir un référent à l’échelon international », assure Karine Dognin-Sauze, vice présidente du Grand Lyon chargée des nouvelles technologies.
La taille critique est en effet bien là. Avec près de 700 sociétés et établissements d’enseignement et de recherche, cette filière logicielle est particulièrement forte en Rhône-Alpes. Elle pèse près de 9 000 emplois, soit le 9 % des effectifs nationaux pour un chiffre d’affaires estimé à près de 900 millions d’euros.
Une caractéristique de cette filière : aux côtés de leaders nationaux ou internationaux, tels que Cegid, Esker ou Arkoon et bien d’autres, le secteur offre une myriade de TPE et de PME. Chaque année, sur ce terreau propice, de nouvelles start-up voient le jour. Or, on sait qu’un bon accompagnement constitue un gage de pérennité, faisant diminuer la mortalité des entreprises. C’est le rôle que veut jouer cette pépinière en donnant le jour aux futurs Cegid ou Arkoon de demain.
« Nous voulons ancrer géographiquement à Vaise le développement de ce secteur et renforcer l’effet Cluster et la visibilité de Lyon à l’international dans le domaine du numérique », s’empresse d’ajouter l’adjointe aux nouvelles technologies du Grand Lyon.
Karine Dognin-Sauze espère aussi provoquer un effet d’irrigation vers de nouvelles filières en gestation et très gourmandes en logiciels, telles que les cleantechs ou la robotique…
Illustration : L’immeuble qui accueillera à Vaise la pépinière « Rives numériques ».