Malgré la flambée du prix du gaz avec la guerre, la consommation en forte hausse en Auvergne-Rhône-Alpes
Les deux éléments conjugués ne peuvent que continuer à mener les prix du gaz à la hausse. La guerre d’un côté, puis la hausse de la consommation, un peu inattendue puisque les prix du gaz ne cessent de grimper. La consommation de gaz a bondi de 8 % en 2021 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Seule donnée encourageante pour l’avenir, la gaz durable des unités de méthanisation augmente aussi. Mais le chemin de l’autonomie gazière va être long… Explications.
A l’heure du bilan, GRT Gaz qui gère la ressource gaz en Auvergne-Rhône-Alpes l’a constaté : en 2021 la consommation de gaz était à la hausse dans la région.
Celle-ci a atteint 51 TWh l’année dernière, soit une progression de +8 % par rapport à 2020 !
D’autant plus étonnant que les hausses de prix font en général baisser la consommation.
Une des explications : avec une température moyenne annuelle en 2021 inférieure de 1,4° C à celle de 2020, année la plus chaude jamais enregistrée en France, le facteur météorologique a joué un rôle dans cette consommation.
Celle-ci est en augmentation de 12,5% en 2021 (par rapport à 2020) dans la région (12 % nationalement).
La demande en gaz du secteur industriel est elle aussi à la hausse (+8 %), retrouvant son niveau de 2019.
A l’échelon national, les centrales de production d’électricité à partir de gaz ont en revanche vu leur consommation diminuer de 10 % en 2021, malgré une contribution en hausse durant les périodes hivernales pour soutenir le système électrique.
En Auvergne-Rhône-Alpes la centrale de Bayet a vu, par exemple, sa production de gaz diminuer de 33%.
Comme l’a montré une étude de l’Ademe (lire-ci-dessous), l’avenir de l’autonomie énergétique en matière de gaz passe en France par le gaz dit durable, émanant notamment des méthaniseurs, en nombre toujours plus important sur le sol régional.
Doublement du nombre de sites de biométhane
Première constatation, en Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de sites de biométhane a quasiment doublé en 2021.
On compte ainsi désormais dans la région, 28 sites de méthanisation injectant sur les réseaux gaziers (vs 15 en 2020) pour une capacité totale de production de 266 GWh/an, soit une hausse de 82 % par rapport à 2020.
Il faut bien le reconnaître, c’est enco epeu : cela représente l’équivalent de la consommation de 23 000 logements.
Une certitude cependant le phénomène offre un belle dynamique.
Au niveau national, c’est 6,4 TWh/an de capacités qui étaient installées fin 2021, soit l’équivalent d’environ 560 000 logements chauffés au gaz, et à terme une production envisageable sur le territoire national de 320 TWh (hors hydrogène) en 2050.
S’y ajoute l’hydrogène bas-carbone qui rejoint le concert des gaz renouvelables, et en Auvergne-Rhône-Alpes, son développement est poussé par une filière régionale dynamique, l’offre et la demande s’organisant autour des bassins industriels régionaux.
Poids-lourds roulant au biogaz : + 48 %
Depuis le 3 mars 2022, le parc de véhicules (bio)GNV a progressé de 50 %.
Le (bio)GNV progresse fortement en Auvergne-Rhône-Alpes : près de 1 166 camions (+48 % en 2021) et 500 bus et cars (+55%) sont en circulation dans la région. Ils se ravitaillent en gaz/biogaz dans 26 stations publiques (vs 18 en 2020), et 7 autres sont en projet.
Concernant le volume de gaz naturel comprimé (GNC) distribué en Auvergne-Rhône-Alpes, la région se hisse au deuxième rang des consommations juste derrière l’Ile-de-France, en enregistrant un volume d’environ 307 GWh.
A l’échelon national, le (bio)GNV a renforcé sa place de carburant leader sur le marché des bus neufs, avec près d’un véhicule sur deux en 2021.
Plus de 15 000 véhicules lourds fonctionnent au (bio)GNV en France, soit une multiplication par trois en 5 ans.
Avec 252 sites, le réseau de points d’avitaillement publics s’est par ailleurs fortement développé en 2021, avec74 mises en service sur l’année.
Reste qu’il faudra attendre quelque peu pour se passer complétement du gaz russe ou d’ailleurs comme l’explique ci-dessous l’étude de l’Ademe: