Malgré le quasi-arrêt dans le Bâtiment, la start-up lyonnaise Warmango en plein pic d’activité, lève 2 M€
On sait que les plus petits, les plus agiles sont aussi les plus aguerris en cas de crise.
C’est le cas de la discrète start-up lyonnaise Warmango spécialisée dans la vente de produits pour les artisans, les TPE et les PME du Bâtiment. Elle bénéficie actuellement de la fermeture des réseaux physiques des grands de la distribution professionnelle dont l’activité a chuté de 80 %.
Et ce, d’autant que si les grands chantiers sont arrêtés, les artisans seuls ou en petite équipe continuent eux, à travailler et doivent donc s’approvisionner quotidiennement en matériel.
Co-crée par Maxime Augiat, Warmango connaît une croissance mensuelle de l’ordre de 30 % et sert aujourd’hui dans l’Hexagone prés de 2 000 entreprises du Bâtiment dans leurs achats en plomberie, chauffage, sanitaire et désormais l’électricité. Une nouvelle catégorie de produits mise en ligne en début d’année 2020 qui double le potentiel d’activité de cette start-up qui n’a démarré ses activités qu’en 2017.
« Nous sommes des artisans, plutôt qu’une start-up », tempère Maxime Augiat, 28 ans, qui, originaire de Saint-Etienne met en avant ses racines auvergnates pour expliquer le modèle économique de Warmango.
« A l’origine, nous avons levé 500 000 euros et nous avons vécu avec, pendant près d’un an », précise le dirigeant.
Le modèle économique de Warmango est original et c’est sans nul doute ce qui fait son succès.
Les commandes se font en ligne (50 000 références), mais suite à des accords avec Geodis, il peut livrer des palettes entière en express, « 80 % des livraisons se font à J+1. Et pourtant le plus souvent, ce ne sont pas des petits colis que nous livrons, mais par exemple, des chaudières ou des cabines de douches… », précise le jeune dirigeant.
Warmango possède à Lyon, un « stock central tampon » qui lui donne une grande autonomie à cet égard.
Pour expliquer la vive croissance de la société qu’il a créée, Maxime Augiat met en avant deux autres atouts. « Même s’il y a plusieurs types de produits dans des domaines différents, nous livrons tout ensemble : il n’y a qu’une seule livraison. Les artisans qui sont toujours pressés par le temps apprécient ».
Un modèle économique qui lui permet aussi, malgré se petite taille de proposer des prix « inférieurs de 20 à 30 % à la concurrence. Un artisan qui commande pour 100 000 euros réalise une économie de 20 à 30 000 euros avec nous ; c’est très loin d’être négligeable », explique Maxime Augiat.
Des prix rendus très compétitifs, grâce au circuit-court des intermédiaires grossistes et distributeurs.
2 millions d’euros
Cette croissance TGV demande un accompagnement financier. La croissance est gourmande.
Après une levée de fonds de 1 million d’euros en octobre dernier, la start-up lyonnaise vient ainsi de boucler en pleine crise du coronavirus un nouveau tour de financement de près de 2 millions d’euros. « Cela va nous permettre de tenir jusqu’à la mi-2021 », précise Maxime Augiat.
« Ce tour de table démontre la solidité de notre modèle sur ce marché. Nous sommes actuellement en échange avec certains acteurs majeurs de la filière pour combiner nos forces et aller encore plus loin en terme de services à proposer à nos clients », ajoute-t-il.
Le plan de marche originel avait prévu 3 millions d’euros, mais obtenir 2 millions d’euros en cette période d’assèchement des investissements apparaît presque inespéré.
Les fonds engrangés ont notamment pour but d’aider la start-up à finaliser le développement, avant l’été de son application mobile.
Elle permettra au e-marchand de fluidifier les commandes sur smartphone et de proposer aussi de toutes nouvelles fonctionnalités pour ses clients.
Croissance d’au moins 400 % attendue
Par son modèle économique original, Warmango fait partie – de la sélection « 100 start-up où investir en 2020 » du Journal Challenges.
Maxime Augiat et son équipe de 20 salariés voit encore plus loin que les frontières hexagonales et n’exclut pas de s’attaquer au marché allemand en 2021.
Assurément donc, dans le négoce de produits du Bâtiment à destinations des artisans, TPE et PME, small is beautiful.
Nous voulons rester petits et souples et l’idée, même avec le développement envisagé, est de ne pas dépasser les 30 salariés », lance Maxime Augiat.
L’entreprise qui a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 500 000 euros vise cette année 2 à 3 millions d’euros. Une croissance d’au moins 400 %…