Marché 2021 du logement dans le Rhône : un très bon cru et de nouveaux critères de recherche pour les acquéreurs

Si la crise sanitaire n’a entraîné ni baisse des ventes ni baisse des prix des logements dans le Rhône, elle a changé les attentes des acquéreurs. La présence d’un extérieur est un critère clé pour les achats à Lyon intra-muros et renchérit d’environ 15 % le prix du bien.

 

Pour Nicolas Bouscasse, président de la Fnaim du Rhône, Lyon reste une ville attractive grâce à sa vitalité économique, ses universités et grandes écoles, ses infrastructures. Pas surprenant alors que le prix de vente moyen des appartements lyonnais progresse encore de 3 % en 2021 pour atteindre 5 451 €/m2. Les arrondissements les plus chers restent le 2e à 7 395 €/m2, le 6e à 7 041 €/m2 et le 1er à 6 987 €/m2. Les prix les plus bas sont à chercher dans le 9e arrondissement à 4 311 €/m2 en moyenne.

Des évolutions sensibles sont relevées par les professionnels. « Le marché à Lyon intra-muros s’est compliqué. Depuis la crise sanitaire, les acquéreurs ont des critères de recherche nouveaux. Un extérieur, un garage, un local à vélos deviennent des éléments importants pour un achat. Un bien avec un balcon ou une terrasse se vend 15 % plus cher », analyse Nicolas Bouscasse qui ajoute que le diagnostic de performance énergétique devient également un critère de plus en plus étudié.

Des maisons à 3 643 €/m2 et des appartements à 4 483 €/m2 dans le Rhône

Globalement, 29 525 ventes ont été enregistrées sur un an à fin octobre 2021 dans le Rhône, soit une hausse de 16 %. « Le marché des maisons à moins de 30 minutes de Lyon est très actif et le marché des maisons à plus de 30 minutes connaît une nouvelle dynamique », partage le président de la Fnaim du Rhône. Cette appétence se répercute sur le prix de vente des maisons qui augmente de 9,4 % pour afficher un niveau moyen de 3 643 €/m2. Pour les appartements, l’augmentation se situe à 4,1 % avec un prix moyen de 4 483 €/m2.

Une remontée des taux d’intérêt des crédits immobiliers cette année

L’an dernier, le marché a encore pu compter sur des taux de crédit très bas. « Les taux ont continué à baisser pour s’établir à 1,06 % de taux moyen toutes durées confondues en France. Cette année, les taux devraient remonter. L’objectif des banques est de se situer entre 1,5 % et 2 % pour un prêt sur 25 ans afin de se réajuster par rapport à l’inflation et à l’OAT », décrypte Nicolas Fraioli. Le directeur régional de la Centrale de financement ajoute que « la durée d’emprunt a encore augmenté pour arriver à 21,3 ans et que l’apport moyen représente 18,3 % du prix d’achat ». Un durcissement des règles avec plus d’emprunt au-delà de 25 ans, un taux d’endettement de 33 % maximum et aucun financement sans apport pourrait pénaliser certains acheteurs, notamment les primo-accédants.

3 % de rendement locatif brut à Lyon

Concernant la location, le loyer médian s’élève à 13,6 €/m2 à Lyon, à 12,7 €/m2 à Villeurbanne et à 12,7 €/m2 dans le Rhône. Le rendement locatif brut lyonnais s’affiche aujourd’hui à 3 % et place la capitale des Gaules bien loin d’autres capitales régionales. Le rendement locatif brut atteint 4,1 % à Strasbourg et à Lille, 5,2 % à Marseille et même 5,4 % à Dijon.

« A la vente, nous sommes sur un plateau haut, aussi bien au niveau des volumes que des prix. Les conditions d’octroi de crédit plus durées et la hausse des taux d’intérêt sont sources d’inquiétude. Sur le marché de la location, nous serons attentifs aux effets de l’encadrement des loyers à Lyon et à Villeurbanne », conclut Nicolas Bouscasse.