Merck, Lips, Gifrer, General Electric : la barque des licenciements se charge dans la métropole lyonnaise
Officiellement, il y a moins de dépôts de bilan que l’année dernière à même époque. En réalité, en souterrain, les effets de la crise commencent à se faire sentir, comme en témoigne l’annonce de nouveaux plans sociaux. La liste n’est pas encore très longue, mais elle pourrait s’allonger assez rapidement et notamment en début d’année prochaine, même si selon une récente étude du ministère du Travail (Dares), la région Auvergne-Rhône-Alpes ne concentre pour l’heure que 7 % des Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) en France, contre 41 % en Ile-de-France et 16 % en Occitanie.
Le plus dur est sans doute à venir puisque l’hébergement-restauration est aujourd’hui très peu concerné (2 % seulement des ruptures de contrat), protégé pour l’heure par le chômage partiel et les aides liées aux fermetures. Mais que se passera-t-il en début d’année prochaine ?
Une cinquantaine de licenciements chez Merck
L’entreprise pharmaceutique allemande Merck a confirmé un projet de licenciement collectif pour motif économique sur les sites de Lyon et Meyzieu.
Une cinquantaine de salariés seraient concernés selon le site Médiacités. Le site de Lyon emploie 407 salariés et celui de Meyzieu emploie 190 personnes. Au total, Merck possède 790 salariés en Auvergne-Rhône-Alpes.
« Dans les prochaines semaines, nous allons conduire des consultations et négociations avec les représentants du personnel de chaque entité avec la volonté de conclure un accord », explique la direction dont l’objectif est « d’absorber au maximum les réductions d’effectifs par des départs volontaires, des mobilités internes, et ainsi limiter le nombre de départs contraints ».
Liquidation judiciaire de l’imprimerie Lips à Lyon
Présente depuis 1969 à Lyon, l’enseigne LIPS dont le siège social est basé à Trappes dans les Yvelines, spécialisée dans l’impression et la reprographie, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. Vingt salariés sont licenciés.
Annonce de la suppression de 125 emplois chez Gifrer
Les salariés de Gifrer ont manifesté la semaine dernière à Décines, dans l’Est lyonnais, pour dénoncer la suppression de 125 emplois.
Les manifestants ont défilé entre le siège de l’entreprise fondée en 1912 et la mairie de Décines, où une délégation a été reçue.
Ces derniers devraient ainsi recevoir le soutien de la Métropole, qui propose de racheter le foncier : « Pour relancer les négociations avec Karl Verlinden, Pdg de la société Gifrer, la Métropole de Lyon, en accord avec la mairie de Décines, a décidé de racheter le foncier du site à sa valeur de marché pour permettre le maintien des activités productives et tenter de sauver les 125 postes menacés de suppression », est-il précisé.
Fabriquant historique d’eau oxygénée depuis plus d’un siècle, l’entreprise s’est développée dans la production de divers produits pharmaceutiques et compte aujourd’hui supprimer des ateliers de production au profit d’un sous-traitant, Unither, qui a plusieurs sites de production en France. Les salariés ont symboliquement planté des croix en bois devant leur usine pour signifier la mort de leur entreprise.
Rappelons que le laboratoire Gifrer avait annoncé en septembre dernier une restructuration de son groupe, avec à la clé la suppression de 125 postes. C’est la branche production du groupe qui est concernée dès le premier trimestre 2021.
Les activités Qualité et Affaires réglementaires et de distribution seraient maintenues, tout comme la partie commerciale et marketing, permettant de sauver 90 emplois.
Le laboratoire Gifrer doit faire face à d’importantes difficultés financières.
General Electric : maintien à Villeurbanne, mais ailleurs ?
Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne a annoncé que l’activité de l’Américain General Electric serait finalement maintenue à Villeurbanne : “ Je me réjouis que les négociations aient pu reprendre entre les organisations syndicales et la direction de l’entreprise et puissent aboutir au maintien sur le site de Villeurbanne de l’ensemble de l’activité de disjoncteur de générateur et à la préservation des emplois qui y sont liés.”
Et le premier magistrat villeurbannais d’ajouter : “au-delà de cette annonce, j’appelle à la poursuite des négociations, notamment en faveur de la pérennisation des activités de recherche et développement du SuperGrid Institute, inauguré sur le site de Villeurbanne en avril 2019.”
Dans sa version initiale, le plan prévoyait d’après les syndicats la suppression de 634 emplois sur 1 989 salariés de Grid Solutions France, parmi lesquels 350 sur les sites de Villeurbanne et Saint-Priest.
Vendredi 11 décembre, à l’issue d’une semaine de discussion, l’espoir de sauver une centaine d’emplois sur les sites lyonnais se faisait jour….
Pour l’heure, la direction de General Electric maintient son projet de diminuer d’un tiers les services Recherche & Développement, là où l’intersyndicale propose la mise en place de chômage partiel de longue durée pour les 24 prochains mois, le temps de se donner du temps et de ne pas détruire une infrastructure d’ingénierie « performante ». A suivre…