Muodim : la start-up lyonnaise qui voit à travers les murs se voit aussi un grand destin
Cette start-up lyonnaise est à l’origine d’un nouveau terme technique : « la muographie. »
Elle est tirée de son nom, Muodim. La technologie qu’elle a mise au point permet de cartographier l’intérieur d’un objet, de produire des images comme en imagerie médicale.
Cette start-up a eu récemment l’honneur des médias ; et ce au travers d’une expérience menée par des équipes de scientifiques qui ont cartographié la pyramide de Khéops, en Egypte.
Elle a permis de découvrir une cavité de plus de 30 mètres de long, inconnue depuis 4 500 ans ! Les applications de cette technologie sont nombreuses : à titre d’exemple, il y a 35 000 ponts en mauvais état, en France, mais on ne sait pas bien voir à l’intérieur de l’infrastructure pour identifier des points de faiblesse, idem pour les équipements industriels.
Les applications se situent dans le génie civil, l’industrie et les géosciences.
Cette start-up fait partie de la sélection « 100 start-up où investir en 2024” du magazine Challenges.
« C’est parmi les tunneliers du Grand Paris Express, qui percent les sous-sols d’Ile-de-France, que la société fait ses premières armes industrielles : placés à l’avant des engins, les capteurs de Muodim permettent à ces derniers de voir à travers la matière dans laquelle ils avancent, pour anticiper jusqu’à une quarantaine de mètres au-delà », raconte Challenges.
Muodim industrialise ainsi le fruit des recherches de pointe menées par Jacques Marteau, 50 ans, normalien et lauréat de la médaille de l’innovation du CNRS 2022. Ce dernier détient 90 % de la jeune pousse avec ses équipes de chercheurs et son alter-ego au profil commercial Christophe Pichol-Thievend, 52 ans. Le CNRS est lui actionnaire des 10 % restants.
Pour s’attaquer à ses différents marchés, l’entreprise, qui a cumulé pour l’heure 400 000 euros de chiffre d’affaires, prévoit de lever 750 000 euros qui permettront de développer un modèle de vente de services intégrant l’installation de capteur, la récupération des données, leur traitement et la fourniture d’images. Selon Challenges, « les premiers bénéfices sont attendus dès 2027 pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 5 millions d’euros en 2030. »
Photo, l’équipe de Muodim, autour de ses deux créateurs.