Nette baisse de la consommation de gaz en 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes, sauf pour celui destiné aux centrales thermiques…
La sobriété et la forte augmentation des prix du gaz ont joué un rôle certain. Le bilan de GRT Gaz pour Auvergne-Rhône-Alpes montre sans surprise une baisse de la consommation générale de gaz de 11 %, en 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’aune des chiffres nationaux. Le chiffre est moindre pour l’industrie : – 7,6 %, moins qu’un niveau national.
Sans surprise, en 2022, la consommation de gaz dans la région Auvergne-Rhône-Alpes s’est établie à 45 TWh, soit une baisse de -11% par rapport à 2021.
La consommation des distributions publiques qui alimentent les particuliers du secteur résidentiel, mais surtout les entreprises des secteurs tertiaires et industriels qui leur sont raccordées recule, elle, de 19% par rapport à 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes : soit 29 TWh en 2022, à comparer à 36 TWh en 2021. `
« Cette baisse s’explique par les efforts de sobriété, la hausse des prix de l’énergie ainsi qu’un climat doux, 2022 ayant été l’année la plus chaude jamais enregistrée par Météo France, affichant un écart avec 2021 de +1,58°C1. Au niveau national, la baisse de consommation des distributions publiques est de 16,6 % », explique ainsi la direction de GRT Gaz.
-7,6 % dans l’industrie
La demande en gaz des industriels dans la région Auvergne-Rhône-Alpes est en baisse dans la majorité des secteurs.
Mais elle est moindre que ce qui l’on pouvait craindre : la baisse est de 7,6% (-11,8% au niveau national).
+ 40 % pour les centrales thermiques du gaz
En revanche, c’est l’envol en Auvergne-Rhône-Alpes pour le gaz à destination des centrales de production d’électricité.
Elles ont vu leur production de gaz augmenter de 40 % !
A l’échelon national, c’est encore pire, les centrales de production d’électricité à partir de gaz ont vu leur consommation bondir de +54,4 % en 2022 pour atteindre un plus haut niveau historique à 61 TWh (vs 39 TWh en 2021).
Ceci, comme on le sait, afin de pallier les indisponibilités des centrales nucléaires. Pas bon pour la planète…
Outre la méthanisation qui poursuit sa progression rapide sur la région, les autres filières de gaz renouvelables ont poursuivi également leur développement pré-industriel .
C’est le cas de la pyrogazéification, qui permet de transformer en gaz renouvelable et bas carbone des résidus solides peu ou mal valorisés (sous-produits de la forêt par exemple) et la gazéification hydrothermale qui convertit la biomasse humide en gaz de synthèse.
Objectif pour GRT Gaz : atteindre une cible de production de 60 TWh en 2030.
Développement d’un futur réseau d’hydrogène
Mais c’est du côté de l’hydrogène injectable dans les réseaux du gaz que ça bouge le plus dans la région.
L’année 2022 marque « une réelle avancée en vue de la création d’un futur marché français et européen de l’hydrogène », assure-t-on du côté de GRT Gaz.
On le sait, la région Auvergne-Rhône-Alpes est une région pionnière dans le développement de l’hydrogène avec 80 % des acteurs français de la filière hydrogène installées sur son territoire, ce qui représente des dizaines d’entreprises et déjà plusieurs milliers d’emplois.
Objectif premier : la décarbonation de l’industrie.
Ainsi, GRTgaz explique conduire actuellement les premières études qui déboucheront sur les premiers réseaux d’hydrogène mettant en lien producteurs et consommateurs à travers une infrastructure mutualisée. À terme, ces réseaux, d’abord locaux, ont vocation à être reliés.
En Auvergne-Rhône-Alpes, GRTgaz est également partenaire associé aux travaux de l’appel à projets “large-scale Hydrogen Valley” du Clean Hydrogen Partnership, visant à développer une vallée de l’hydrogène.
Elle est également connectée aux travaux de l’appel à projets « ZIBAC » (Zones industrielles bas- carbone) concernant la Vallée de la Chimie.
GRT Gaz qui a investi 27 millions d’euros en 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes va donc continuer à développer une production de gaz propre à la région.
Parue il y a quelques années, une étude de l’ADEME, l’agence de la transition écologique, montrait qu’à terme, avec la méthanisation, l’hydrogène vert injectable dans les réseaux, la pyrogazéification, notamment, la région pourrait se passer à terme totalement de gaz importé.
Mais cela va prendre quelques décennies pour y arriver…
Photo-Une unité de méthanisation (biogaz) dans les Monts-du-Lyonnais.