Ninkasi : un 9ème établissement à Lyon et une volonté de croissance « pas à pas »
Tous les restaurateurs ou gérants de bars ne font pas grise mine. La conjoncture est certes difficile, mais certains, installés sur des marchés de niche réussissent, malgré la conjoncture morose, à tirer leur épingle du jeu.
Inventeur d’une formule à la redoutable simplicité (bière, burger et musique), s’adressant à une clientèle plutôt jeune, le brasseur Ninkasi créé il y a quinze ans par Christophe Fargier à Gerland, étend progressivement sa toile sur Lyon.
La bière Ninkasi de plus en plus présente dans les linéaires
Son dernier investissement en date, en 2012, de l’ordre de 1,5 million d’euros, concernait la création d’une importante brasserie à Tarare. Ce qui lui a permis de développer ses ventes directes à la grande distribution, essentiellement en Rhône-Alpes (Carrefour, Leclerc, Super U, etc). Résultat : une hausse de son chiffre d’affaires purement brassicole de près de 25 %.
Cette fois, la société lyonnaise repart de l’avant en poursuivant son maillage lyonnais. Après le site historique de Gerland qui va être agrandi et des implantations dans la Presqu’île, la Croix-Rousse, dans le 6ème arrondissement, le quartier Lumière et à Villeurbanne, le groupe créé par Christophe Fargier porte cette fois son dévolu sur le quartier de la Guillotière.
Plus précisément sur la place Antonin Jutard, située face au Rhône qui, offre l’une des plus vastes terrasses de Lyon : deux cents places que le dirigeant de Ninkasi, qui a également racheté un autre pas de porte contigü, entend porter à terme à 400 !
Le groupe Ninkasi a signé avec son ex-propriétaire lundi 1er juillet la reprise des murs de l’ancienne brasserie située sur cet emplacement depuis des lustres : « l’Etoile ».
Neuf cent-mille euros de travaux
« Nous allons engager 900 000 euros de travaux dès que nous aurons obtenu le permis de construire. Nous allons refaire totalement le bar au rez-de-chaussée qui compte deux cents places et où seront servies nos huit bières, notre limonade au houblon et nos colas. Nous aménagerons également à l’étage une salle de restaurant pour une centaine de couverts et, enfin, nous installerons au sous-sol une salle de concert », décrit Christophe Fargier.
Quatre mois de travaux en perspective, à partir de la rentrée de septembre : malgré ceux-ci, le nouvel établissement restera ouvert, selon la configuratin prévue : sept jours sur sept, ce qui nécessitera une vingtaine de salariés.
Le financement a été assuré à hauteur de 25 % par un apport du groupe, les 75 % restants étant réalisés par des financements bancaires, via la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et la Société Générale.
« Cet établissement est destiné à devenir un Ninkasi pilote pour les suivants que nous comptons créer à l’avenir », assure Christophe Fargier.
Le capital du nouvel établissement est partagé entre les deux responsables de l’actuel Ninkasi Cordeliers, François et Jerôme Masselot et un associé avec qui ils travaillaient déjà, Samuel Masclef. Les deux frères sont directeurs généraux, ce dernier prend la présidence de la société.
A eux trois, ils possèdent 49 % du capital de la nouvelle société ; la maison-mère, Ninkasi détenant les 51 % restants. « Avant même de bons emplacements, l’humain est pour nous le principal moteur de notre groupe. C’est la raison pour laquelle nous associons de très près nos collaborateurs au capital : ce qui a fait la réussite de Ninkasi, c’est son équipe» , lance Christophe Fargier.
Un objectif de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires
Les dirigeants du nouveau Ninkasi Guillotière ont une forte ambition de développement pour cet établissement qui, il est vrai, est fort bien situé. « Son ancien propriétaire a réalisé l’année dernière 530 000 euros de chiffre d’affaires. Nous comptons, nous, effectuer près de 2 millions d’euros en année pleine, en jouant à la fois sur le bar, la restauration, les concerts. »
Il est vrai que le groupe se porte plutôt bien, même si le résultat net de son dernier exercice -400 000 euros pour un chiffre d’afffaires de 14 millions d’euros- a chuté du fait de l’important investissement réalisé à Tarare.
Malgré la crise, le chiffre d’affaires des établissements Ninkasi situés dans le périmètre du groupe a progressé de 5 %. De quoi donner confiance dans l’avenir aux salariés de ce groupe de deux cents personnes (en équivalents temps plein).
L’avenir, Christophe Fargier, le voit justement dans la poursuite de ce développement progressif. « Nous envisageons d’ouvrir d’autres établissements dans d’autres quartiers de Lyon : dans le Vieux Lyon, à la Part-Dieu et à La Doua. Ensuite, nous regarderons du côté de Grenoble et d’Annecy. Notre rythme sera celui d’une ouverture ou deux par an », précise-t-il.
Manifestement, quinze ans après sa création, le concept Ninkasi n’a pas épuisé toutes ses ressources.
Photos–Les dirigeants du Ninkasi Guillotière. De gauche à droite : François et Jerôme Masselot, directeurs généraux ; Samuel Masclef, président et Christophe Fargier, président et créateur du Groupe brassicole Ninkasi. En médaillon, le nouveau Ninkasi de la place Jutard à Lyon.