Norbert Fontanel (FBTP Rhône et Métropole) : « Les conséquence de la crise du Bâtiment sont déjà très sévères pour la population et la filière », ses propositions…
Le Bâtiment est en crise et la Métropole lyonnaise est particulièrement touchée. Depuis 5 ans, on ne construit plus assez de logements dans la Métropole de Lyon avec des conséquences sont déjà sévères pour la population et la filière du BTP. C’est ce que dénonce Norbert Fontanel, le président de a Fédération BTP Rhône et Métropole qui présente dan sle même temps des propositions pour contribuer à résoudre la crise du logement. Son cri d’alarme :
Pour Norbert Fontanel, le président de la Fédération BTP Rhône, : » La crise du logement met en péril notre économie, notre société et notre emploi. Il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour réguler la situation et donner à notre secteur les bases solides dont il a besoin pour construire son avenir. »
« Depuis 5 ans, on ne construit plus assez de logements dans la Métropole de Lyon.
Les conséquences sont déjà sévères pour la population et la filière du BTP. Et si l’on n’inverse pas la tendance dès à présent, le territoire risque dans les prochaines années de ne plus être en mesure d’absorber la demande de logements.
La Fédération BTP Rhône et Métropole présente ses propositions pour contribuer à résoudre la crise du logement.
Une baisse constante de la production de logements depuis cinq ans dans la Métropole de Lyon
Entre 2018 et 2022, on a construit en moyenne 7200 logements par an, ce qui est insuffisant pour répondre aux besoins de la population. Face à cela, les particuliers rencontrent des difficultés croissantes pour trouver un logement, quel qu’il soit : les logements neufs sont de plus en plus difficilement accessibles pour cause de prêt refusé, les logements anciens sont trop rares et chers à l’achat, notamment pour cause de rénovation énergétique obligatoire, ou ne pouvant être loués en raison de leur étiquette énergétique, et le logement social est en panne.
Le marché de la location souffre également, avec de moins en moins de produits disponibles du fait du recul du recours à l’investissement locatif.
Les effets de ce ralentissement ne se sont pas fait attendre dans la filière du BTP : de nombreuses entreprises sont en difficulté, et l’emploi de 4 à 5000 salariés est menacé.
Une crise multifactorielle
Le durcissement des conditions de financement pour les acquéreurs conjugué à la hausse des taux d’intérêts, et la poursuite de la hausse des prix (notamment liée à la RE2020) ont conduit à une crise de la demande.
Outre la perspective de l’entrée en vigueur de la loi ZAN et la hausse des prix des matériaux au niveau national, plusieurs mesures locales sont venues freiner la dynamique de la construction de logements : la succession des modifications du PLU-H, la majoration non concertée de la taxe d’aménagement, le fractionnement du bâti, la réticence croissante des élus à construire, la perte de constructibilité due aux politiques de désimperméabilisation des sols, et les difficultés structurelles à obtenir des autorisations de construire.
Un scénario d’avenir qui nécessite d’agir dès à présent
La Fédération BTP Rhône Métropole a fait réaliser par la CERC Auvergne Rhône-Alpes* une étude prospective précise sur le besoin en logements à l’horizon 2028 dans la Métropole de Lyon.
Selon cette analyse, le besoin s’établit à 79500 logements, 42 % étant dus au maintien à l’identique du niveau de population et 58 % à l’accueil des nouveaux ménages (évolutions naturelles des migrations résidentielles) : ils devraient être 46 000 à venir s’installer sur le territoire entre 2018 et 2028, confortant l’attractivité importante qu’exerce la Métropole.
Construire 79 500 logements d’ici 2028 nécessite d’en produire environ 8 000 par an.
Pour relever ce défi, la Fédération BTP Rhône et Métropole demande :
– De mobiliser 100 % de la capacité à construire autorisée par la PLUH et marquer une pause dans les modifications des règlements d’urbanisme.
– De cesser de créer de l’étalement urbain, en construisant plus en hauteur dans les centres, car densité et hauteur ne sont pas incompatibles avec la qualité architecturale.
Ces propositions viennent compléter les mesures préconisées par la Fédération Française du Bâtiment au niveau national, qui plaide en faveur :
– Du redéploiement d’une politique de logement à l’échelle territoriale prenant en compte les spécificités locales.
– D’une fiscalité plus incitative pour les maires et les futurs acquéreurs.
– Du rétablissement du dispositif Pinel d’origine.
– D’un assouplissement en urgence des contraintes du HCSF qui a conduit à des aberrations et
à des restrictions disproportionnées pour les emprunteurs.
– De redonner l’accès au PTZ à tous les primo accédants. «