Nouvelle charte biogaz : la Région veut doubler la production de méthane d’ici 2023
La charte « Ambitions biogaz 2023 » signée mercredi dernier en présence d’acteurs publics comme privés se veut ambitieuse : elle prévoit un doublement de la production de méthane dans notre région d’ici à 2023.
Mercredi dernier, le préfet, le conseil régional, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Energie (ADEME), la chambre régionale d’agriculture, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, GRDF, GRTgaz et Auvergne-Rhône-Alpes Energie-Environnement ont signé ensemble la charte régionale « Ambitions biogaz 2023 ».
Le méthane, 3ème énergie renouvelable de la région à l’horizon 2030
Ce document vise à fortement développer l’énergie renouvelable qu’est la méthanisation au sein de notre région Auvergne-Rhône-Alpes.
Fin 2017, on dénombrait quelque 517 méthaniseurs sur le territoire français. Le dernier décret relatif à la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) laisse deviner une forte augmentation de la production de biogaz. Cette dernière devrait être multipliée par 2,6 en 2023 par rapport à 2016.
A l’horizon 2030, le méthane sera aini la 3ème énergie renouvelable au sein de notre région Auvergne-Rhône-Alpes.
Il faut dire que cette énergie demeure en nette croissance depuis la signature de la toute première charte régionale en mars 2015.
Actuellement, une vingtaine de méthaniseurs sont installés chaque année dans notre territoire auvergno-rhônalpin.
L’objectif est de monter en régime et d’installer à partir d’aujourd’hui 35 nouveaux méthaniseurs par an jusqu’en 2035. Cela permettrait de mettre en service quelque 600 nouveaux systèmes.
Cette dynamique apparaît comme ambitieuse au regard du nombre modeste de méthaniseurs en service à la fin de l’année 2018 : 90, dont 4 dans le Rhône.
« La méthanisation est l’une des 3 filières prioritaires que la Région souhaite développer dans le mix énergétique à l’horizon 2030. Nous visons l’installation de près de 200 unités, et ce, dans le respect de l’approvisionnement local, de la non-concurrence des sols et des retombées économiques sur nos territoires et auprès de nos agriculteurs. Cette filière permettrait d’atteindre les objectifs de l’augmentation globale des énergies renouvelables de 54 % » affirme Eric Fournier, Vice-Président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, délégué à l’environnement, développement durable, énergie et Parcs Naturels Régionaux.
La méthanisation, un processus qui se rapproche du compost
La méthanisation consiste à transformer de la matière organique (déjections animales, matières végétales, boues provenant de l’industrie agroalimentaire, etc…) en biogaz.
Il s’agit du même processus que le compost même s’il existe une différence de taille : la méthanisation se réalise dans un milieu sans oxygène.
Le biogaz produit à différentes utilisations. Il peut être utilisé comme combustible afin de produire de la chaleur, de l’électricité ou encore du combustible. Il peut également être injecté dans le réseau de gaz naturel, même si une opération préalable d’épuration est nécessaire.
La matière organique qui ne s’est pas transformée en gaz est appelée digestat. Cette matière est utilisée comme engrais sur les sols agricoles, même si son utilisation est de plus en plus discutée car elle est accusée par certains de polluer les cours d’eau.