Objectif cultiver de l’orge et du houblon sur le territoire : la Région veut développer une filière brassicole
La région Auvergne-Rhône-Alpes compte 280 brasseries dont 160 sont artisanales : presque autant que la Belgique !
Ce n’est plus une tendance, mais un raz de marée, de Ninkasi à la Brasserie du Mont-Blanc, en passant par la Brasserie du Pilat, Bourganel ou Bulles d’orge, ces microbrasseries se sont multipliées. Une croissance qui se poursuit.
Problème : ces brasseries sont obligées d’aller chercher à l’extérieur de la région, en Alsace ou à l’Est de l’Europe, voire aux Etats-Unis ou en Australie (!) leurs principales matières premières, en l’occurrence l’orge et le houblon car ils n’y ont été cultivées jusqu’à présent qu’avec parcimonie en l’absence jusqu’à présent de débouchés locaux.
Pour l’heure à notre connaissance, de rares expériences ont été menées dans la région, comme celle qui a pour cadre Gigors et Lozeron dans la Drôme où Emmanuel Ferra produit une bière artisanale (Brasserie des Trois Becs) à partir de ses propres cultures d’orge et de houblon.
C’est à peu près tout…
D’oû la signature, la semaine dernière par Laurent Wauquiez, d’un partenariat entre la Région, la Chambre régionale d’Agriculture et l’association BIERA qui regroupe les micro-brasseries.
« Il y a un souffle nouveau pour la bière en Auvergne-Rhône-Alpes avec des brasseries qui sont de plus en plus récompensées dans les concours. Pour garantir encore plus ce succès, nous devons avoir un œil attentif sur la culture du houblon qui est pour l’heure largement déficitaire. Nous devons donc tout faire pour encourager cette culture afin de répondre à la demande des brasseurs régionaux qui recherchent du houblon local. En cela, nous serons en passe de créer des bières 100 % régionales », a lancé à cette occasion Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Premier objectif : le développement de la culture de l’orge et du houblon.
La région va ainsi accompagner les agriculteurs désireux de cultiver de l’orge et du houblon : les trois premières années de culture ne permettent pas en effet de dégager de revenus.
Aider à l’installation
Elle apportera son soutien aux expérimentations de cultures pour permettre de produire mieux et davantage « et notamment préserver la plante du mildiou. »
Elle va également aider à l’installation par l’investissement dans du matériel spécifique à la culture du houblon.
Enfin le Conseil régional va participer à l’achat de plants de houblon et aux travaux de plantation afin d’accompagner les investissements nécessaires à la culture du houblon qui s’avère être coûteuse.
Un soutien aux prix et aux débouchés
Le deuxième objectif est celui d’aider la filière brassicole ; et ce, dans le cadre du soutien du prix et des débouchés de la filière dans le cadre du développement de contrats d’approvisionnement/prix.
Il s’agit d’attirer de nouveaux producteurs tout en assurant l’approvisionnement en houblon de qualité, voire bio (10 % de la production des brasseries artisanales) aux brasseurs locaux.
La reconversion vers la bière de certains agriculteurs est envisagée, à l’instar de certains betteraviers de la plaine de la Limagne au centre de l’Auvergne oû les conditions climatiques du sol sont favorables ; voire de la possible reconversion du site de Cristal Union en Auvergne. Confronté à une crise de surproduction, le groupe doit en effet fermer deux usines en France.
Reste désormais à s’atteler à la tâche face à ce programme qui s’annonce très important puisque l’on part en la matière de zéro ou pas loin…
Photo : une culture de houblon