Objectif, lever 5 millions d’euros : Diffuselec entre en Bourse pour répondre à l’énorme demande africaine

De plus en plus de PME freinées dans leur développement par la difficulté à obtenir des concours bancaires, se tournent vers la Bourse. Pas une semaine actuellement sans qu’une nouvelle candidature se fasse jour. Et phénomène nouveau : le nombre d’entreprises se tournant vers la cote est désormais plus important en Europe qu’en Asie.

Dernière en date, Diffuselec. Son Pdg Serge Miltcheff a annoncé le 26 septembre sa décision de prendre la direction de la cote. Il sera accompagné pour ce faire par la société de conseils lyonnaise, Axiona et du recordman des introductions en Bourse, Louis Thannberger.

« Nous avons d’importants projets de développement et n’avons pas trouvé d’autres solutions que la Bourse pour les financer », lance Serge Miltcheff, le créateur et unique actionnaire pour l’heure de cette PME de 76 salariés et de 14 millions d’euros de chiffre d’affaires basée dans le Rhône à Ambérieux-d’Azergues.

La nouvelle usine devrait créer 80 emplois

Serge Miltcheff doit financer d’importants contrats qu’il a gagné en Afrique, tout en construisant à Chaneins dans l’Ain, une usine sans doute unique en Europe. Grâce à une importante couverture de panneaux photovoltaïque, quatre éoliennes et à la géothermie, l’usine installée sur un terrain de 5 000 m2, devrait, selon le Pdg de Diffuselec se révéler énergétiquement autosuffisante…et créer quatre-vingts emplois. Elle accueillera la R&D de l’entreprise, de nouvelles productions, un showroom, ainsi qu’un centre de formation. La première pierre sera posée en octobre.

Cette démarche du Pdg de Diffuselec n’a pas seulement un but écologique. La nouvelle unité de fabrication doit aussi servir de vitrine. Une évidence pour Serge Miltcheff. La société Diffuselec fabrique et installe l’ensemble de la chaîne : de la production d’électricité verte, via des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, mais aussi les systèmes d’éclairage peu consommateurs de watts à base de LED.

Un contrat au Sénégal pour éclairer vingt villages de manière autonome

Des systèmes d’éclairage parfaitement autonomes qui expliquent que l’entreprise emporte de nombreux marchés dans une Afrique sous-équipée en matière de grandes infrastructures électriques. Elle a ainsi récemment gagné le marché de l’éclairage d’une vingtaine de villages au Sénégal. Elle est également présente au Tchad, en Sierra Leone, pour des stations de pompage. « La demande d’énergie autonome en Afrique est phénoménale », s’enthousiasme Serge Miltcheff.

Ainsi, l’entreprise réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’international, avec l’Afrique comme marché de prédilection, mais elle est aussi en passe d’ouvrir des bureaux au Mexique et en Argentine.

Il y a cinq ans, cette société qu’a créée Serge Miltcheff doté d’un seul BTS comme bagage scolaire, réalisait 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle prévoit cette année 14 millions, puis 23 millions en 2014, avec un objectif de 40 millions de CA en 2015. On peut gagner de l’argent avec l’Afrique : « Nous avons actuellement110 millions d’euros de devis en Afrique et au total, tous continents confondus,19 millions d’euros de commandes » assure le chef d’entreprise.

Objectif : 2,2 millions de résultat net en 2015

L’entreprise qui devrait afficher cette année 600 000 euros de résultat net s’est fixé un objectif de 2,2 millions d’euros en 2015.

L’une des clefs de succès de Difuselec est l’innovation. Elle dépense 10 % de son chiffre d’affaires en Recherche&Développement.

L’entreprise dirigée par Serge Miltcheff est ainsi engagée dans un programme de recherche sur « la communication des systèmes autonomes de production d’énergie et d’éclairage ». Il rassemble plusieurs PME et est accompagné par Oséo, l’Ademe et le Grand Emprunt qui apporte un soutien financier de 2,6 millions d’euros.

A l’occasion de cette introduction en Bourse qui devrait se dérouler d’ici la fin de l’année sur le Marché Libre, Serge Miltcheff prévoit de lever près de 5 millions d’euros par augmentation de capital. « A travers la Bourse je veux assurer le développement de l’entreprise à moyen et long terme », assure ce patron autodidacte qui n’entend pas à soixante ans, arrêter là un tel parcours.