Objectif, réunifier la Presqu’île lyonnaise : “Goldorak” va disparaître, la gare de Perrache s’ouvre enfin sur la Confluence
“Goldorak” c’est le surnom que donne le personnel de la SNCF à l’horrible et immense escalator qui descend vers le cours Charlemagne. Actuellement fermé, il va disparaître, tandis que l’on peut déjà arriver directement sur les quais côté Confluence grâce à une rampe et que l’ancien tunnel routier sera prochainement dédié aux modes de déplacements doux.
Depuis la construction tant décriée du centre d’échange de Perrache, celui-ci opérait une coupure au sein de la Presqu’île avec la Confluence. Pas trop grave tant que la Confluence était peu peuplée, mais ce n’est plus le cas.
A l’heure où l’Autoroute A 7 devient une voie urbaine, Perrache s’ouvre enfin vers le nouveau quartier. Un investissement global de 7,5 millions d’euros.
Le plus spectaculaire de l’opération est la suppression de “Goldorak”, le nom que donne le personnel de la SNCF à l’immense ascenseur sur lequel butte le cours Charlemagne. Un escalator non seulement disgracieux et souvent en panne, mais qui, depuis depuis quarante ans, obligeait les voyageurs à monter plusieurs niveaux pour redescendre ensuite sur les quais.
“Goldorak” fermé et détruit
L’emplacement laissé par “Goldorak” sera “végétalisé au pied du portique en béton qui sera conservé et restera comme signal visuel fort de la gare, dans l’axe du cours Charlemagne”, précisent les architectes.
Désormais, donc, les quais de la gare de Perrache, la 3ème de la Région Auvergne-Rhône-Alpes sont accessibles côté Confluence par une rampe protégés des intempéries. Un nouvel accès a été créé, côté sud de la gare SNCF avec un nouveau pavillon voyageur. De là, les usagers peuvent désormais accéder directement aux quais J et K et à la passerelle du 2ème niveau, grâce à la création d’escaliers fixes et à l’installation d’un nouvel ascenseur.
On attend prochainement un restaurant asiatique, précise la SNCF, sur ce nouveau circuit voyageur.
Cette volonté de percer de part en part le centre d’échange va se traduire de surcroît, dès avril 2021, par la transformation de l’ancien tunnel routier qui menait du cours Charlemagne à la place Carnot, en voie pour modes de déplacements doux, à destination des piétons et des cyclistes. Les travaux sont en cours et devraient être terminés en avril 2021.
A la place de l’ancien tunnel routier, un passage mode doux va être instauré sous la gare.
« Ce nouvel accès, travaillé avec les architectes des bâtiments de France, s’intègre dans la continuité de la place des Archives, conçue comme un grand parvis de gare », détaille Aude Rechatin, la directrice du projet Gares & connexions à la SNCF.
En sortant de la gare, les voyageurs accèdent directement au tramway et au parking.
A travers cette rénovation et en « faisant sauter le verrou de Perrache », la SNCF, l’Etat et les élus qui financent les travaux espèrent enfin réunifier la presqu’île lyonnaise et booster la fréquentation du pôle multimodal, emprunté annuellement par 100 000 voyageurs.
“Objectif : 200 000 voyageurs…”
« L’objectif est d’arriver à 200 000 voyageurs d’ici à 2030, escompte Grégory Doucet, le nouveau maire écologiste de Lyon. Aujourd’hui, 15 000 personnes travaillent dans le quartier de la Confluence. Dans dix ans, ils seront 25 000… »
De même la population du quartier Confluence qui est actuellement de 13 000 personnes devrait alors monter à 16 000.
Prochaines étapes au calendrier : outre l’ouverture aux piétons et aux cyclistes de l’ancien tunnel routier sous Perrache, se profile le prolongement de la ligne de tramway T2 jusqu’à l’hôtel de région, prévu pour mars 2021.
Le centre d’échange de Perrache jouera moins son rôle de barrière, favorisant la réunification de la Presqu’île lyonnaise. En attendant -un jour ?- sa disparition, redonnant tout son cachet à la plus belle des gares lyonnaises …
Photo-L’escalator actuellement condamné (à droite) va disparaître pour laisser la place à une façade plus épurée (à droite)