OL Groupe : le résultat net 2019/2020 plonge dans le rouge foncé -36,5 M€ ; l’exercice en cours ne s’annonce pas mieux…
A l’heure des comptes de l’OL pour l’exercice 2019/2020 Jean-Michel Aulas, le patron de l’Olympique Lyonnais et Thierry Sauvage, son directeur général, n’ont pas la tête à sourire.
Conséquence du Covid-19, les comptes ne sont pas bons du tout. Et conséquence de tout cela, la non participation à une Coupe d’Europe que conteste Jean-Michel Aulas n’augure rien de bon ; ni d’ailleurs les débuts pour le moins poussifs de l’OL en championnat de Ligue 1.
Pourtant avec une croissance ante-Covid de 19 %, l’OL se sentait pousser des ailes, avant le mois de mars dernier et son confinement.
Patatras ! La Covid-19 est passé par là, avec lui l’arrêt du championnat imposé par la Ligue de Football, avant une reprise à l’été dans des stades quasi vides pour raisons sanitaires. Mais ce n’est pas tout : toutes les autres activités non footballistiques (séminaires, événementiel, spectacles) ont aussi plongé (- 11 millions d’euros).
Cent millions de manque à gagner
Au total, Jean-Michel Aulas estime à une centaine de millions d’euros le manque à gagner sur le produit des activités, du fait de la Covid-19
Tout cela se retrouve dans les chiffres de l’exercice 2019/2020, en net retrait.
Le total des produits des activités s’établit à 271,6 millions d’euros au 30 juin 2020 (contre 309,0 ME au 30 juin 2019, soit -12%), alors qu’il était donc en progression de 19 % (+41,9 ME) à fin mars 2020.
Le résultat opérationnel s’établit, lui, à -18,4 millions d’euros .
L’exercice en cours ne sera pas mieux…
Au bilan le résultat net (part du groupe) du dernier exercice est de facto plombé : il s’élève ainsi à -36,5 millions d’euros (contre + 6,2 millions d’euros lors du précédent exercice).
Et il ne faudra pas attendre l’exercice en cours 2020/2021 pour voir les comptes se redresser….
Vu tous les paramètres mal orientés (l’absence de participation du club en Coupe d’Europe au cours de la saison 2020/2021, les restrictions importantes qui pèsent sur l’activité du Groupe en raison de la crise sanitaire, et un bas niveau de ventes de joueurs), le résultat net de l’exercice en cours “ devrait être déficitaire “ indique le groupe. Une annonce rare, si tôt, reconnaît Thierry Sauvage, le directeur général d’OL Groupe, mais faite par respect aux actionnaires, précise-t-il.
Comment Jean-Michel Aulas compte-t-il remonter la pente ?
Devant les tribunaux, d’abord en allant chercher des dommages et intérêts, tant auprès de la Ligue de Football que de l’Etat.
Pour lui, la Ligue est responsable de l’arrêt prématuré de la compétition, bien avant les autres championnats européens, en concertation avec l’Etat. Ce qui a coûté à l’OL une place européenne qui va lui revenir cher en l’absence de droits TV.
D’où différentes actions menées par les avocats de l’Ol tant auprès du Conseil d’Etat que du tribunal administratif. “Nous voulons récupérer ce qui nous a été injustement enlevé : nous avons été lésés sur le plan de l’équité et nous entendons bien être dédommagés”, lance Jean-Michel Aulas.
« Nous avons été lésés »
La salle polyvalente poursuit son parcours
Le patron de l’OL pourrait cependant trouver une consolation dans la poursuite du développement d’OL Land, le vaste terrain de jeu et de business entourant le stade de football.
Visionnaire, Jean-Michel Aulas avait en construisant le Grand Stade, la volonté de dissocier le business d’OL Groupe des résultats sportifs.
Pour l’heure, apparemment les relations avec le nouvel exécutif écologiste de la Métropole semblent bonnes..
Le projet de construction d’une salle polyvalente de 12 000 à 16 000 places à côté du Grand Stade, susceptible d’accueillir notamment les matches de l’ASVEL de Tony Parker, avancent. Un complexe dont la réalisation est chiffrée à 140 millions d’euros. “Nous nous adaptons. Nous faisons en sorte de répondre aux demandes d’améliorations de la Métropole. Il y a beaucoup d’aller-et-retours “, explique le boss de l’OL. Le dossier de cette salle polyvalente est en effet au stade de l’enquête préalable à l’enquête publique.
Et les autres constructions avancent aussi à bons pas, ce qui est gage d’avenir…
La vente de joueurs mezzo voce
Autre élément positif mis en av ant par Jean-Michel Aulas : “ nous avons décidé de garder nos meilleurs joueurs pour le championnat. Le mercato ne sera donc pas très élevé”, lors de cette saison, reconnaît-il.
Mais d’assurer en revanche, qu’il en aura “sous le pied” : “la non vente de nos joueurs est une sécurité pour l’avenir”, assure-t-il.” Ainsi, la valeur comptable de l’équipe lyonnaise devrait avoisiner le chiffre record de 480 millions d’euros.
Ce qui amène l’OL à réaffirmer ses ambitions à l’horizon 2023/2024 d’un total de revenus, transferts de joueurs compris, se situant entre 420 et 440 millions d’euros.
Un cours à la ramasse
Ces perspectives assez lointaines, il est vrai, n’ont pas, c’est le moins que l’on puisse dire, leur traduction en Bourse.
Le cours de l’action OL Groupe qui est retombé à deux petits euros est en recul de 34 % par rapport à son niveau du 1er janvier 2020. . Et vu ces perspectives, il pourrait encore rester étale un bon moment…