OL : Jean-Michel Aulas tente de retrouver la martingale gagnante
Cession d’Hugo Lloris, de Cris et de Kallström : Jean-Michel Aulas a tenté ces derniers mois de renouer avec le modèle économique qui avait fait le succès de l’OL en cédant des joueurs le plus cher possible lors du mercato et en propulsant sur le terrain de jeunes joueurs issus du centre de formation. Il a également signé un nouveau contrat de partenariat avec le Coréen Hyundai. On saura le 23 octobre prochain si cette stratégie porte ses fruits. Le cours de Bourse est, lui, toujours en berne.
En attendant d’intégrer le futur stade des Lumières-il faudrait que Vinci signe pour que le projet soit définitivement lancé, ce qu’il n’a toujours pas fait- Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais doit desserrer l’étreinte économique de l’OL.
Les deux derniers exercices étaient désespérement dans le rouge : – 35 millions en 2010, – 28 millions, en 2011. Quid de 2012 dont les comptes seront dévoilés le 23 octobre prochain après la séance de Bourse ?
En utilisant un savoir-faire qui a fait merveille dans le passé, le mercato d’été a été utilisé pour maximiser les cessions de joueurs et minorer les acquisitions. Au bilan estival, 24,5 millions sont entrés dans les caisses du club lyonnais pour une sortie de seulement 8,75 millions d’euros. Une différence appréciable de près de 15 millions.
Ainsi, durant l’été, l’OL a procédé à la cession de cinq contrats joueurs. C’est Ishak Belfodil cédé au Parma FC pour 2,5 millions d’euros qui a ouvert le « marché » (auxquels il faut rajouter les incentives liées aux performances des joueurs et un intéressement de 20 % sur les plus-values futures), suivi par Kim Kallström qui a pris la direction du Spartak de Moscou (3 millions d’euros et 0,6 million d’incentives), de Jeremy Pied, cédé à l’OGC Nice (3 millions d’euros) et d’Aly Cissoko parti pour le Valencia (5 millions d’euros, plus 1 million d’incentives.)
La plus belle opération a été sans conteste la cession du gardien de but vedette de l’OL et par ailleurs de l’équipe de France, Hugo Lloris, parti, lui, pour Tottenham pour 10 millions d’euros et un montant maximum d’incentives de 5 millions, auxquels il faut rajouter 20 % d’intéressement sur une éventuelle plus-value future.
En face, les acquisitions de joueurs n’ont pas trop fait souffrir le portefeuille du club lyonnais. Le transfert de Milan Bivesac n’a coûté que 2,75 millions d’euros, Fabian Monzon (3 millions), Arnold Mvuemba (3 millions).
La stratégie affichée est claire. Il s’agit d’assurer « la poursuite de la réduction de manière significative du nombre de contrats joueurs et d’intégrer de jeunes joueurs talentueux issus de centre de formation. » Et ce, « afin de réduire sensiblement la masse salariale et les amortissements de contrats joueurs. » Sur les vingt-sept joueurs professionnels que compte l’OL en ce début de saison (contre 29 auparavant), douze ont été formés au sein du centre de formation maison.
Objectif atteint, en partie du moins. Reste à savoir ci ces cessions de joueurs tout aussi talentueux ne brideront pas les résultats sportifs. Pour l’heure, l’OL a plutôt bien démarré le championnat en s’octroyant la deuxième place à deux points de l’OM. Il est qualifié pour la phase de poule de l’Europa League où il devrait se trouver plus à l’aise que dans la Champion’s League (premier match, le 20 septembre, contre le Sparta de Prague). Mais il va lui falloir tenir la distance.
Jean-Michel Aulas a aussi voulu jouer en cette rentrée sur un autre tableau : les partenariats. Optimisation des joueurs, mais aussi des contrats avec les sponsors.
Un nouvel arrivant de poids figure désormais parmi les sponsors majeurs du club : le constructeur automobile coréen Huyndai qui sera désormais présent sur les maillots des joueurs en championnat, à domicile et à l’extérieur pour les deux saisons à venir.
Les footballeuses qui peuvent afficher de meilleurs résultats que leurs homologues masculin (dix titres depuis 2006 !), montent en grade, en matière de partenariat du moins : un nouveau contrat a été signé pour trois ans avec la société lyonnaise d’assurances April. Outre ce dernier, cinq partenaires accompagnent désormais les brillantes féminines : GDF-Suez, les ciments Vicat, Kéolis, Renault-Trucks et Leroy Merlin.
Cette forte activité estivale de Jean-Michel Aulas, destinée à mieux habiller le bilan 2011/2012 du club n’a guère eu de retombées sur le cours de Bourse. Au contraire serait-on tenté de dire. En baisse de 16 % sur son cours du 1er janvier, l’action OL Groupe n’est plus loin, avec 2,9 euros, d’une division par dix de son cours d’introduction de 24 euros du mois de février 2007 !
Photo (DR)–Les cessions de joueurs du dernier mercato-ici Cris-ont rapporté 24,5 millions d’euros au club cet été.