OL : saison sauvée après la victoire en Coupe de France, mais les incertitudes demeurent
La victoire contre les amateurs de Quevilly en Coupe de France constitue une vraie bouffée d’oxygène dont l’Olympique Lyonnais avait bien besoin à l’issue d’une saison difficile. Même s’il n’atteint pas les trois premières places du championnat, l’OL restera européen avec ce que cela signifie comme rentrées financières. Reste que cela ne suffira sans doute pas pour remettre les comptes dans le vert, tandis que dans le même temps le bouclage financier du Stade des Lumières prend du retard. Le protocole d’accord avec Vinci qui doit financer 49 % du projet a été repoussé. Un coup de pouce du côté des Emirats Arabes Unis serait le bienvenu…
Au milieu des supporters en liesse, la réception dimanche 29 avril sous les ors de l’hôtel-de-ville de Lyon de l’équipe lyonnaise victorieuse en Coupe de France a sans doute mis du baume au cœur de Jean-Michel Aulas, le président de l’OL.
Cette victoire logique face à des amateurs jouant au sein de l’équivalent de la troisième division permet à l’équipe lyonnaise de sauver sa saison. Et à Rémi Garde, son coach, de conforter sa présence en tant qu’entraîneur.
Mais surtout, après la défaite surprise face à Nicosie, en Ligue des Champions, puis à la quatrième place actuelle non qualificative, à 6 points de Lille, cette victoire permet aux Lyonnais de rester européens lors de la prochaine saison. La Coupe de France les sélectionne en Europa League (ex-Coupe de l’UEFA) où l’OL peut jouer un rôle non négligeable, avec retombées pécuniaires à la clef, même si elles sont inférieures à celle de la Champion’s League.
Les six premiers mois de l’exercice sont restés déficitaires avec une perte nette de 4,6 millions d’euros contre 6,8 millions un an plutôt. Et il est probable que le Club restera cette année dans le rouge.
C’est la raison pour laquelle la construction du Stade des Lumières, gage de ressources solides et pérennes avec ses restaurants, ses hôtels, son animation permanente et son naming (*), constitue la vraie planche de salut pour le club lyonnais.
Or, la victoire en Coupe de France a quelque peu occulté une mauvaise nouvelle : le report du protocole d’accord qui devait être signé entre l’OL Groupe et Vinci, ce qui a immédiatement provoqué vendredi 27 avril une chute du cours de l’action en Bourse de 2,79 % à 3,50 euros.
Cet accord définitif devait être signé avant le 30 avril. Vinci qui avait été désigné fin juillet comme concepteur réalisateur du projet est un acteur clé du financement dans la mesure où il doit supporter près de la moitié du coût estimé à 381 millions d’euros pour le seul Stade (450 millions pour l’ensemble avec les restaurants, bureaux, boutiques, etc).
En contrepartie, il était convenu qu’il devienne actionnaire à 49 % de la société financière du Montout, la société qui porte le projet en tant que maître d’ouvrage.
« Du fait de l’importance et de la complexité du projet Stade des Lumières et en l’absence à cet instant de caractère définitif de l’ensemble des autorisations administratives sollicitées dans le cadre du ce projet, le protocole d’accord signé entre OL Groupe, sa filiale Foncière du Montout et le Groupe Vinci a été prorogé, conformément au contrat initial, pour permettre aux parties la négociation et la signature de leurs accords définitifs » a indiqué, en fin de semaine dernière, OL Groupe dans un communiqué.
Il faudra donc attendre. Pas trop longtemps, sinon, cela pourrait remettre en cause le calendrier de la construction du Stade assez contraint du fait de l’Euro 2016 de Football.
D’autant que les travaux préparatoires dont les accès chantier et le déplacement des bassins des eaux pluviales, nécessaires et réalisés par le Grand Lyon, sont déjà en cours.
Bref, vu le niveau de son cours de Bourse, jamais aussi bas-il plonge de 41 % sur un an-l’OL ne peut guère espérer réaliser une augmentation de capital. Reste l’espoir d’apports extérieurs. Pour ce faire, Jean-Michel Aulas, à la recherche d’argent frais, était à Abou Dhabi en mars dernier.
Il avait alors déclaré sur Canal+ « J’espère pouvoir rencontrer les dirigeants économiques et politiques du pays. Si on a la possibilité d’entrer en dicussions avec des entreprises de ces pays là on le fera comme on le fait avec d’autres pays. » Il a également déclaré à nos confrères de Mag2Lyon, dans son numéro d’avril : « Reconstruire l’OL passera par des aides extérieures ». Depuis, silence radio.
(*) Vente du nom de l’enceinte sportive contre retombées sonnantes et trèbuchantes.
Photo (DR) : Une victoire attendue depuis 2008.