Orange choisit le Campus numérique de la Région à Charbonnières pour y installer le 1er de ses sept “5 G Lab” de France
Voilà qui ne devrait pas faire plaisir aux responsables Verts de la Métropole et de la Ville de Lyon qui ont prôné un moratoire sur la “5G”. La région Auvergne-Rhône-Alpes qui en est le promoteur annonce l’installation au sein de son Campus Numérique de Charbonnières, du premier “5G Lab” de France qui à terme en comptera sept. Il s’agit d’accompagner les entreprises pour qu’elles se saisissent de la”5G”. “Ce laboratoire ne concerne que la 5G professionnelle”, précise Michaël Trabbia, le directeur de l’innovation chez Orange…
La politique s’en est emparée. Les controverses ont aussitôt suivi, mais il faut bien comprendre que si la “5G” est un argument marketing pour les opérateurs téléphoniques en direction du grand public, sa véritable utilité est professionnelle.
Ses temps de latence (délai pour que les données parviennent à destination) extrêmement faibles, la puissance de son signal, dix fois plus efficace que les technologies actuelles, en font le complément non pas idéal, mais nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des futures usines 4.0, mais aussi pour permettre aux véhicules autonomes de rouler efficacement, pour l’utilisation des objets connectés ou encore la e.santé, à l’instar des opérations chirurgicales à distance, par exemple.
Rien d’étonnant donc si Orange a frappé à la porte du Campus Numérique de la Région ouvert depuis le début de l’année au sein des locaux réaménagés de l’ancien siège du Conseil régional à Charbonnières pour y installer un « 5 G Lab »..
L’opérateur téléphonique n°1 en France va pouvoir démontrer tous les atouts de la “5G” au sein d’une véritable usine du futur 4.0 qui va voir le jour au sein du Campus.
“Que l’utilisation de la “5G” soit palpable”
Orange sera installé au sein du Campus sur plusieurs centaines de mètres carrés.
L’opérateur téléphonique fait en effet partie de l’un des quatre consortiums, celui dénommé DIWII (*) qui a notamment à sa tête l’Ecole des Mines de Saint-Etienne et EM Lyon, mais aussi l’entreprise allemande Siemens. A eux quatre, ces consortiums qui vont couvrir l’ensemble du champ numérique du Campus, rassemblent pas moins d’une trentaine d’acteurs.
Ce premier “5G Lab” de France sera installé au cœur de l’usine 4.0 qui, elle, se déploiera sur près de 700 mètres carrés. Une Usine du Futur qui a l’ambition de balayer toutes les thématiques du 21ème siècle numérique : des objets connectés à la robotique, en passant par l’Intelligence Artificielle, les matériaux, l’efficacité énergétique, les process, etc. Quinze thématiques au total seront déployées.
“Tout cela est pour l’instant très abstrait pour les entreprises. L’idée est que l’utilisation de la 5G soit palpable, qu’on puisse les voir concrètement, afin que les entreprises puissent se saisir de cette technologie”, explique Juliette Jarry, vice-présidente de la Région chargée du Numérique.
C’est dans ce cadre que deux parcours seront proposés.
Le premier sera un parcours découverte, pour montrer tous les usages possibles de la 5G et “montrer comment la 5G va pouvoir accompagner dans leurs développements, les entreprises, des start-up aux PME”.
Le second aura pour but de permettre aux entreprises déjà aguerries sur le sujet, de se perfectionner encore plus. “Nous nous adressons à toute la chaîne, jusqu’à l’excellence”, explique Michaël Trabbia, le responsable innovation d’Orange. Le tout en présence d’experts 5G d’Orange.
Lancement officiel du 5 G Lab d’Orange : le 1er mars
Derrière ce projet d’usine du Futur 4.0 s’appuyant sur la “5G”, se profile un autre enjeu que celui de la simple transformation numérique des entreprises.
Si l’on veut relocaliser en France des entreprises industrielles parties à l’étranger, on ne pourra pas et heureusement lutter au niveau des salaires, très bas.
Seule l’entreprise 4.0 peut apporter une baisse des coûts, via une meilleure productivité et la possibilité sur une même chaîne de multiplier les petites séries, etc.
Lancement officiel de ce “5 G Lab” de Charbonnières : le 1er mars.
(*) DIWII : pour “Digital Intelligence Way for Industry Institute”. Il est structuré autour d’une plateforme qui montre toutes les technologies de l’industrie du futur.
La plateforme aura une surface de plus de 700 m2, et pourra accueillir 30 stagiaires et apprenants simultanément. Environ cinq personnes seront employées pour garantir la maintenance des équipements, avec à terme plus de trente emplois directs ciblés sur l’expertise et le conseil, auxquels s’ajouteront d’autres postes liés à la formation et à la recherche. L’objectif est d’accompagner les entreprises industrielles dans leur transformation digitale : il s’adresse à toutes les entreprises, des plus grandes jusqu’aux plus petites.
DIWII irrigue tout le territoire régional. La plateforme située à Charbonnières-les-Bains est en réseau avec d’autres plateformes, en particulier à Clermont-Ferrand et à Saint-Étienne.