Où l’on reparle du canal Rhin-Rhône : l’idée relancée !
C’est notre confrère « l’Antenne des transports » qui évoque le projet du « Consortium international des voies navigables et multimodales », association de promotion de la liaison fluviale Saône-Rhin basée en Alsace qui appelle à relancer les études pour une solution par le rail qui soit une alternative à la voie d’eau dans un premier temps, mais qui déboucherait ensuite sur… un nouveau canal, jouant alors la carte multimodale.
Pour ce faire, « le Consortium préconise le lancement, dans les meilleurs délais, d’une étude d’opportunité, socio-économique et technique ». Son coût est estimé à 1 million d’euros.
Une première étude « effectuée en 2010, rappelle « l’Antenne des transports » avait conclu à un « potentiel massifiable » de 7 à 13 millions de tonnes annuelles à partir de 2030 sur l’axe entre le Rhin supérieur et la Méditerranée, dans la continuité des évaluations de l’étude socio-économique de 2010 lorsque la concrétisation d’une liaison Saône-Rhin fluviale ne semblait pas hypothétique.
Une telle étude pourrait « remettre à jour les informations sur le potentiel de trafic, les parcours possibles, les aménagements nécessaires et les impacts environnementaux », pour Jean-Michel Zorn, président de l’association, cité par « l’Antenne ».
Un certain « Canal Rhin-Rhône » lancé par la CNR qui a coûté cher…
Cela n’est pas sans rappeler le projet enthousiasmant de « Canal Rhin-Rhône », lancé dans les années 90 par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) qui en avait fait son grand projet et qui avait été « flingué » en 1997 par Dominique Voynet, ministre écologiste de l’époque, sous le gouvernement Jospin.
La CNR proposait un canal reliant la Méditerranée au Rhin de 230 km dont 100 km de rivières aménagées.
Rappelons que l’arrêt brutal de ce projet avait coûté aux contribuables 60 millions de francs et d’avance remboursable sur cinq ans, à compter de 2001, pour le solde de 40 millions de francs pour rembourser la CNR des importants frais engagés.
Bref, ce projet resurgit donc à l’heure où il est plus que temps de transporter un maximum de produits par la voie d’eau plutôt que sur les routes.
Emmanuel Macron n’a-t-il pas, par ailleurs appelé à un grand port Marseille-Lyon. Son intérêt serait décuplé avec le retour d’une telle liaison.
Une solution multimodale
Pour le « Consortium », le retour de la liaison fluviale passerait déjà par une première étape, une liaison par rail.
Pour ledit Consortium, il s’agirait d’une solution « multimodale ». Et d’expliquer : « nous restons les fervents défenseurs d’une solution fluviale, qui est indispensable. L’un (le rail) n’exclut pas l’autre (la voie d’eau). »
Cette proposition va-t-elle être suivie d’effets et reprise sur le plan politique.
La création d’une liaison fluviale Rhin-Rhône dont la nécessité est une évidence restera-t-elle une nouvelle fois un serpent de mer ?