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Pascale Jouvanceau, présidente de l’U2P Auvergne-Rhône-Alpes : “La réouverture des commerces est une bonne nouvelle, mais il va y avoir de la casse !”

“L’U2P Auvergne-Rhône-Alpes est satisfaite de la réouverture annoncée pour certains ce samedi. Mais il s’agit maintenant de connaître le protocole sanitaire qui doit être appliqué. Il doit permettre une reprise permettant de réaliser un chiffre d’affaires viable. Il va falloir encore se réorganiser et trouver de nouvelles façons de travailler dans l’urgence car nous recevrons les consignes jeudi matin …

Nous soutenons tous ceux qui restent fermés administrativement alors que nous pensons qu’il y avait des solutions alternatives, notamment pour les cafés et restaurants avec des horaires aménagés et des distances à respecter pour la clientèle. Les stations de ski et tous les commerçants, artisans et professionnels libéraux qui y travaillent vont aussi subir des vacances de Noël au ralenti, voir pour certain inacceptable d’un point de vue de rentabilité.

L’un des points noirs sera sans doute la détresse psychologique des chefs d’entreprise qui voient perdre le travail de toute une vie alors qu’ils ne sont responsables en rien de cette situation. Cela aura des impacts personnels, sur leur entreprise, sur leur famille, leur vie et leur avenir.

Pour qu’elles puissent redémarrer et investir au lieu de payer du fonctionnement qui plombe l’avenir.

Nous sommes des chefs d’entreprise, et entreprendre signifie agir et ne pas subir.

Il va y avoir de la casse, les aides ne permettent pas de faire face aux charges fixes.

Il va falloir aller plus loin pour conserver tout le tissu économique de l’économie de proximité, par exemple annuler les charges sociales et/ou les rendre variables en fonction du chiffre réalisé.

Il en est de même pour les prêts garantis par l’Etat (PGE), comment les rembourser sans chiffre ou alors avec un chiffre d’affaires ridicule ?

Il faut se poser la question de la possibilité de ne pas avoir à tout rembourser, là aussi en fonction du chiffre réalisé.

Je crains qu’il n’y aura pas le choix car beaucoup d’entreprises de proximité vont disparaître et alors, la situation sera encore pire qu’aujourd’hui.

Il faut donner de l’air aux entreprises pour, alors aidez-nous plutôt que de nous ensevelir à petites pelletées. “