Pendant la crise, l’investissement redémarre en Auvergne-Rhône-Alpes : deux usines avec 300 emplois à terme, annoncées en Ardèche et dans le Puy-de-Dôme

Et si la notion de relocalisation n’était pas qu’un slogan post-confinement ?

Une annonce faite le 17 septembre par le groupe d’outdoor montagnard Salomon tend à lui donner de la consistance. Ainsi même s’il existe en France une centaine de fabricants de plus de 8 salariés, en général plutôt haut-de-gamme, la majorité des chaussures vendues dans l’Hexagone est importée, notamment du Portugal.

En partenariat avec l’entreprise textile ardéchoise Chamatex, basée à Ardoix, Salomon vient de poser dans cette commune la première pierre d’une unité de fabrication de chaussures apte produire chaque année 500 000 paires.

Pourquoi Chamatex ? Parce que les chaussures Salomon qui y seront fabriquées seront dotée du matériaux textile Matryx de Chamatex, moteur de cette relocalisation.

Advanced Shoe Factory 4.0

La moitié des chaussures fabriquées seront pour Salomon, l’autre moitié pour d’autres acteurs.

Mais, il ne s’agit pas là d’une fabrication à l’ancienne, mais d’une usine à chaussures high tech : une “Advanced Shoe Factory 4.0” (ASF 4.0), avec un important recours à la robotique.

“Quand Chamatex nous a proposé de nous associer sur le projet ASF 4.0, nous y avons vu l’opportunité unique de rapprocher une partie de notre production et de relocaliser des compétences de production de chaussures en France : nous espérons non seulement réduire les cycles d’élaboration de nos produits, mais aussi diminuer notre empreinte carbone, tout au long du processus, transport compris”, détaille Guillaume Meyzenq, le vice-président “footwear” de Salomon.

Cela fait très longtemps qu’en France on n’a pas construit de grande usine de chaussures : la première chaussure devrait sortir de la chaîne d’Ardoix, en décembre 2021.

Hermès annonce la création d’une maroquinerie dans le Puy-de-Dôme

Une autre annonce tombée à peu près au même moment illustre ce regain de l’investissement à l’arrêt pendant plusieurs mois pour cause de pandémie : le groupe de luxe Hermès vient d’annoncer sa décision d’implanter une nouvelle usine de production en Auvergne.

Ce sera la plus importante implantation régionale en termes de création d’emplois annoncée cette année.

Il s’agit d’une maroquinerie qui verra le jour sur le territoire de la communauté d’agglomération “Riom Limagne & Volcans” dans le Puy-de-Dôme.

Le futur bâtiment sera opérationnel à l’horizon 2023 et devrait accueillir 250 nouveaux emplois à terme, selon le groupe de luxe.

Pourquoi Riom ? Car Hermès est déjà fortement implanté en Auvergne-Rhône-Alpes : le groupe réaffirme ainsi son ancrage sur le territoire en s’appuyant sur des partenariats locaux.

Une première promotion d’artisans en formation sera accueillie dès novembre 2020 dans un atelier provisoire situé à Riom.

Du côté du Conseil régional, on entend “mobiliser l’ensemble des acteurs de la formation pour envisager les recrutements à venir”, assure Laurent Wauquiez.

Au total, donc trois-cents emplois potentiels annoncés. Certes pas de quoi contrebalancer les suppressions d’emplois annoncés par ailleurs, mais tout-de-même l’illustration que l’économie et notamment l’industrie repart. De quoi fouetter à nouveau le moral des entrepreneurs…

Photos-Sacs Hermès et future usine Salomon/Chamatex à Ardoix.