Philippe Gangneux ouvre la plus grande cave de Lyon pour particuliers et professionnels
Lauréat de la « CCI Académy 2011 », le Lyonnais Philippe Gangneux vient de concrétiser dans le 8ème arrondissement son idée de start-up : une méga-cave pouvant accueillir près de 300 000 bouteilles, émanant de professionnels, à l’instar des commissaires priseurs ou de cavistes, mais aussi de particuliers. Du fait de l’absence de caves dans la plupart des immeubles neufs, un marché s’est naturellement ouvert pour une conservation des précieux flacons par une société extérieure. Et ce, même si ledit particulier possède chez lui une armoire thermorégulée…
Avec pour viatique une carrière de cadre dans la logistique industrielle, le Lyonnais Philippe Gangneux avait depuis longtemps envie de voler de ses propres ailes.
Après une étude de marché, il a créé sa TPE , « La Cave Lyon », devenue lauréate du concours « Lyon CCI Académy 2011 », ce qui lui a permis d’affiner son business plan et de trouver des financements.
Il vient d’ouvrir le « Fort Knox » du vin, la base de son concept : une cave de 5 000 m3 destinée à accueillir en location les flacons des professionnels comme des particuliers.
Trois cent mille bouteilles peuvent tenir dans l’entrepôt sur lequel il a jeté son dévolu, rue Bataille dans le 8ème arrondissement de Lyon, à une encablure de la Maison de la Danse.
Accueillir des flacons dont certains très précieux-Cheval Blanc ou Petrus, les premiers grands crus classés de Bordeaux sont légion- n’est pas sans danger. Le vin est une denrée très appréciée des cambrioleurs.
Philippe Gangneux a réussi à faire assurer cet entrepôt thermorégulé entre 11 et 14 degrés par la Lloyds anglaise. En contrepartie cependant d’un luxe de précautions : le système de sécurité mis en place permet de détecter toute intrusion, grâce à quatorze points de détection, permettant une intervention dans les vingt minutes suivant l’alerte, et ce, grâce à une liaison 24h/24 avec un PC de surveillance. L’ensemble occupe trois salariés.
Tout cela a nécessité un investissement assez lourd : 250 000 euros. Emmanuel Giuliani, à l’origine de la Cave Paris qui a créé un concept similaire et le conseille, a pris un quart du capital de la société, l’amenant donc à investir à hauteur de 25 %.
Reste désormais à trouver des clients, le potentiel étant estimé à Lyon par Philippe Gangneux à une centaine de détenteurs de flacons, à 70 % des particuliers et à 30 % des professionnels.
« Les particuliers peuvent être des amateurs qui possédant un gand nombre de bouteilles ne peuvent pas les stocker, soit parce qu’ils ne possèdent pas de caves ou qu’ils craignent que celle-ci ne soit volée », décrit Philippe Gangneux. Qui ajoute : « Ce peut être aussi des expatriés, comme ce client qui vient de prendre de nouvelles fonctions à Singapour et qui a voulu conserver sa cave à Lyon et nous l’a donc confiée. »
Ne risque-t-il pas d’être concurrencée par les armoires thermorégulés que les amateurs de fins nectars acquièrent chaque année en nombre plus important ? « Non-assure le créateur de la « Cave Lyon ». On constate en fait que ces armoires ne peuvent contenir énormément de bouteilles faute de place dans les appartements. Elles consituent en fait un atout puisqu’elles permettent au particulier qui nous confie ses vins, de se créer un stock tampon. »
Pour attirer les particuliers, Philippe Gangneux ouvre ses entrepôts six jours sur sept avec une large amplitude, propose un service de livraison à domicile et leur propose un livre de cave consultable sur Internet et mis à jour en temps réel.
Les professionnels visés, sont les cavistes « qui n’ont pas toujours la place de tout stocker et qui peuvent de ce fait commander en quantité pour obtenir de meilleurs prix…et les commissaires-priseurs », spécifie Philippe Gangneux.
Son premier client de cet ordre est ainsi l’étude Claude Aguttes, organisateur, huit fois par an, de ventes de grands vins. « Nous lui confions la conservation et la gestion de plus deux mille bouteilles de grands crus avant chaque vente, ce qui facilite leur prise en charge par les acheteurs », confie ainsi Gérald Richard, un des membres de l’étude Aguttes.
A quel tarif ? « Environ deux euros par bouteille », précise le créateur de « la Cave Lyon », soit pour mille bouteille, deux mille euros par an.
Philippe Gangneux qui prévoit de réaliser cette année 60 000 euros de chiffre d’affaires, vise les 200 000 euros d’ici trois ans. Ouvert depuis le 1er janvier dernier, le « fort Knox » du vin accueille pour l’heure six mille bouteilles. Il lui reste donc une bonne marge de stockage…
Photo (DR) : Philippe Gangneux, créateur de La Cave Lyon » dans son entrepôt de stockage de 5 000 m3.