Plan social chez General Electric : annonce de la probable fermeture du site de Villeurbanne et de suppressions de postes à St-Priest
Le conglomérat américain General Electric qui emploie encore 13 000 personnes en France, a annoncé mercredi dernier 9 septembre, la suppression de 753 postes dans l’Hexagone. Ces suppressions d’emplois concerneraient la filière des énergies renouvelables (Grid Solutions) à Villeurbanne dont le site pourrait fermer et à Saint-Priest où des licenciements devraient intervenir.
Des licenciements créent naturellement la polémique. Mais celle-ci tend à enfler plus encore, s’agissant des conséquences de la cession des activités énergie du groupe tricolore Alstom, cédé en novembre 2015 au géant américain General Electric. Pour 12 milliards d’euros, alors qu’Emmanuel Macron était ministre de l’économie de François Hollande. De plus, son ancien conseiller industriel à Bercy, Hugh Bailey est aujourd’hui patron de GE France…
Pénalité de 50 millions d’euros
D’autant que GE avait fait des promesses de maintien de l’emploi qui cinq ans après semblent caduques, ayant même annoncé à l’époque, la création d’un millier d’emplois. Et comme prévu dans le contrat, le groupe US a dû verser une pénalité de 50 millions d’euros pour accompagner les salariés.
Avec un total de 753 suppressions de postes, ce plan social vise la branche Hydro (turbines et alternateurs pour les barrages hydroélectriques) et, surtout, la branche Grid (équipements pour les réseaux électriques). L’important site de Villeurbanne est visé : il pourrait tout bonnement fermer. Des suppressions de postes pourraient également intervenir sur le site de Saint-Priest.
Du côté de GE, on explique que les divisions concernées, celles touchant aux barrages et aux réseaux électriques en Europe “sont confrontées à une dynamique de marché complexe et génèrent des pertes financières. Afin de permettre à ces divisions de retrouver une situation financière viable, elles ont chacune présenté un projet de transformation au comité d’entreprise européen ».
Le groupe rappelle en outre “ qu’en dépit des investissements alloués aux renouvelables et à la transition énergétique, ses commandes dans l’hydraulique ont été divisées par trois depuis 2011
et son activité réseaux électrique affiche un résultat négatif. “
C’est vrai que le groupe américain accuse de lourdes pertes sur le marché mondial du “Grid” en surcapacité : l’arrivée de concurrents asiatiques a fait chuter les prix de 40 %.
Déjà une restructuration à Grenoble
Dans l’hydroélectricité, le site de Grenoble avait déjà subi une sévère restructuration en 2018.
Derrière un objectif de réduction de coûts, les représentants syndicaux dénoncent surtout une nouvelle vague de délocalisations à venir vers l’Inde, la Chine et la Turquie.
Il faut bien constater que le conglomérat américain qui a été victime de beaucoup d’erreurs stratégiques, notamment dans la finance, n’est plus que l’ombre de lui-même.
Deux journalistes du Wall Street Journal viennent de consacrer un livre sur l’ancienne icône du capitalisme américain, au titre évocateur : “Lights Out”, en l’occurrence “Extinction des feux”.
L’empire, 1ère capitalisation boursière en 1997 à la Bourse de New-York, qui s’était créé au fil du temps à partir de l’invention de Thomas Edison, l’ampoule à incandescence, va-t-il poursuivre sa descente aux enfers ou finira-t-il par se redresser…?