Plus d’un milliard d’euros seront investis : les deux projets rhônalpins d’IRT retenus dans le cadre du Grand Emprunt
La santé à Lyon et les nanotechnologies à Grenoble sont à la fête. Les deux projets rhônalpins d’Instituts de Recherche Technologique (IRT) viennent d’être retenus par le Grand Emprunt. Il s’agit de l’IRT Lyon Biotech, piloté par le pôle de compétitivité Lyon Biopôle et l’Institut Pasteur de Paris. Dédiée à l’infectiologie, cette structure qui vise 700 millions d’euros d’investissements devrait être soutenue à hauteur de 200 millions d’euros par l’Etat. Est également concerné l’IRT NanoElectronique grenoblois qui travaillera au développement de nouvelles applications des micro et nanotechnologies : il table,lui, sur un budget total de 460 millions d’euros.
Voilà qui va conforter les deux principaux pôles de compétitivité « mondiaux » que compte la région Rhône-Alpes, Lyon Biopôle et Minalogic. Le Grand Emprunt vient de labelliser les deux projets d’Instituts de recherche Technologique (IRT) que présentait Rhône-Alpes. Deux projets très lourds qui seront à même de booster, non seulement la recherche et l’innovation, mais il faut aussi s’attendre à d’importantes retombées économiques en matière d’infectiologie pour le premier projet baptisé Lyon Biotech et dans le domaine de l’infiniment petit pour l’IRT NanoElectronique de Grenoble.
Ce dernier travaillera aux applications des micro et nano-technologies. Il vise un budget de 460 millions d’euros sur dix ans. Cette décision va permettre à l’écosystème grenoblois, leader européen des hautes technologies depuis 2005 avec Minatec, d’accélérer la réalisation de l’objectif qu’il s’est fixé : figurer parmi les trois grands écosystèmes mondiaux pour les micro et nanotechnologies.
Cet IRT sera implanté sur le campus d’innovation Minatec à proximité du centre ville de Grenoble.
L’IRT lyonnais dirigé par l’ancien Pdg de Sanofi-Pasteur aujourd’hui à la retraite, Jacques Berger, sera, lui, implanté sur un premier site de 30 à 40 000 m2, situé à Lyon sur le campus Charles Mérieux à Gerland.
Le second site sera installé au sein de l’Institut Pasteur de Paris, partenaire de cet Institut de Recherche Technologique : près de 2 000 m2 de laboratoires y seront déployés. Dès le 1er janvier 2012, date à laquelle l’IRT commencera à être opérationnel, « 5 000 m2 devraient être utilisables, avant une montée en puissance progressive vu les lourdeurs que constitue un projet immobilier d’une telle ampleur », précise Philippe Archinard, le président du pôle de compétitivité LyonBiopôle.
Quel sera le rôle de cette très grosse structure ? « Il s’agit d’un maillon, mais d’un maillon fort de la chaîne de l’innovation en infectiologie », décrit Alain Mérieux, l’un de ses parrains. Et de préciser : « L’IRT ne fera pas de la recherche fondamentale. Il ne mettra pas sur le marché des produits : ce sont les entreprises qui prendront le relais. Son but est de développer de nombreuses applications. »
Pour ce faire, une fois passée sa montée en puissance, il devrait accueillir un bon millier d’intervenants scientifiques et technologique pour une structure de gestion assez importante car elle pourrait mobiliser près de cent personnes, selon Philippe Archinard.
Dans dix ans, une fois consommées les sommes allouées par l’Etat, cet IRT devrait générer chaque année 40 millions d’euros de revenus et devenir financièrement autonome. Telle est du moins l’ambition décrite par Philippe Archinard. A la clef, selon ses promoteurs, près de 3 500 emplois.
Ce projet très lourd ne nécessitera pas moins de 700 millions d’euros d’investissement sur neuf ans. Au lieu des 450 millions d’euros annoncés, l’apport de l’Etat sera en réalité de 200 millions d’euros « il y a un effet d’optique », précise Philippe Archinard. Cela signifie que les entreprises privées (grands groupes et PME) seront fortement, mais progressivement mis à contribution, de même que les collectivités locales. Mais le premier moteur sera essentiellement constitué d’argent public. Ainsi le Grand Lyon annonce qu’avec le Conseil régional, il financera cet IRT à hauteur de 50 millions d’euros sur dix ans (de 2011 à 2021).
Il va falloir que les structures de gouvernance (une Fondation) et de valorisation (une SAS) se mettent en ordre de marché : cela mettra plusieurs mois. L’IRT ne pourra donc être opérationnel avant le 1er janvier 2012. Il a déjà dans sa besace 60 projets de Recherche&développement ! « On ne pourra pas tout faire à la fois, il va falloir se donner des priorités », précise Philippe Archinard.
C’est plutôt une bonne nouvelle : il va falloir gérer le trop plein. Au bilan, Rhône-Alpes obtient deux IRT sur les six retenus en France dans le cadre du Grand Emprunt. Joli score !
Photo–L’ancien Pdg de Sanofi-Pasteur, Jacques Berger, depuis peu à la retraite, prend la direction de l’IRT Lyon Biotech. Un travail à plein temps, vu l’ampleur de la tâche qui l’attend !