Pollution de l’air : les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes prêts à s’impliquer personnellement
L’élection de maires écologistes en est l’illustration. Après la qualité des produits alimentaires, la question de la pollution de l’air arrive en 2ème position des inquiétudes des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes. C’est ce que montre un sondage réalisé par l’Observatoire Atmo. Mais ce qui est nouveau est que désormais, cette population dit vouloir s’impliquer personnellement dans l’amélioration de la qualité de l’air.
On connaissait l’extrême sensibilité de nos concitoyens à la pollution de l’air, phénomène récurrent dans la région. Cette sensibilité s’accentue encore. C’est ce que montre un sondage réalisé par l’Institut BVA (*) pour l’Observatoire Atmo Auvergne-Rhône-Alpes qui regroupe dans sa gouvernance aussi bien les élus, que les associations de défense, les entreprises, l’Etat et la région et dont l’indépendance n’est remise en cause par personne.
Ainsi désormais selon ce sondage, 8 habitants sur 10 reconnaissent “être inquiets quant à la qualité de l’air qu’ils respirent”. Une inquiétude qui progresse de cinq points par rapport à une précédente étude qui date de 2013. Une inquiétude par ailleurs plus marquée chez les femmes et les jeunes.
“La pression sociale va croissant, il y a un niveau d’ exigence accru ”, estime ainsi Eric Fournier, le président d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes
Elle ne concerne d’ailleurs pas que les grandes zones urbaines sujettes à des pics de pollution répétitifs de l’air, mais aussi les habitants de l’Isère, du Cantal et des deux Savoies.
Le rôle des comportements individuels
Ce sondage a été réalisé avant le confinement mais qui reste toujours fortement d’acualité.
Le plus intéressant dans ce sondage est que même s’il illustre une injonction des citoyens auprès des pouvoirs publics pour améliorer leur qualité de l’air auprès des pouvoirs publics ; ces mêmes citoyens assurent vouloir aussi agir personnellement pour son amélioration.
Ainsi, 64 % des habitants de la région sont convaincus que leur comportement individuel peut avoir un impact local sur la qualité de l’air.
Mieux même, 8 habitants sur 10 sont prêts à modifier leurs habitudes et leurs comportements.
Par quels moyens ?
D’abord, via la mobilité en favorisant les déplacements doux (vélo, marche à pied : 6 % des sondés notamment et c’est une surprise dans les zones rurales ou péri-urbaines notamment, ont l’intention de pratiquer un mode de déplacement doux.
Dans cette optique, 27 % des sondés sont aussi prêts à changer de voiture pour un véhicule moins polluant. Ce qui explique sans doute le succès depuis le déconfinement des voitures électriques ou hybrides dont les ventes s’envolent actuellement en France.
Les sondés souhaitent également à hauteur de 11 % que soit étoffée l’offre de transports collectifs et alternatifs.
Le changement de mode de chauffage est aussi pointé du doigt par les sondés : 20 % se disent prêts à remplacer leur chauffage actuel par un chauffage plus performant (du type label flamme verte 6 ou 7 étoiles). On sait que les vieux poêles à bois notamment ou les feux dans les cheminées sont vecteurs d’une importante pollution l’hiver.
75 % des habitants s’estiment mal informés
En tout cas, les habitants de la région sont de plus en plus réceptifs aux informations tournant autour de la qualité de l’air : 91 % se déclarant même intéressés par de l’information quotidienne sur l’état de la qualité de l’air ; 75 % s’estimant pour l’heure mal informés sur l’état de l’air dans leur commune !
Un pourcentage que les médias locaux devraient méditer…
(*) Ce sondage a été réalisé du 20 au 27 novembre 2019 sur un échantillon de 700 personnes âgées de plus de quinze ans et plus, représentatif des habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Photo (Ville de Lyon)