Pour lutter contre la fracture numérique, la Région Auvergne-Rhône-Alpes propose une aide au très haut débit par satellite
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a passé un contrat valable sur huit des douze départements de la région avec la société Nordnet qui utilise les canaux d’un satellite Intelsat. Près de 2 000 communes de la région mal ou peu desservies par le très haut débit sont concernées.
La fibre optique c’est bien, mais elle ne va pas partout, notamment dans de nombreuses communes rurales. D’où l’idée de Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes d’améliorer le dispositif régional d’accès au Très Haut Débit, en utilisant le satellite.
Sont concernés quatre départements auvergnats, mais également la Drôme, l’Ardèche, l’Isère, l’Ain et la Haute-Savoie.
Ainsi, le Très Haut Débit par satellite permet, là où elles n’arrivent pas, de compléter la fibre, la 4G fixe et VDSL (ligne de transmission numérique à très haute vitesse).
Certes, c’est cher : le très haut débit satellitaire nécessite des investissements importants et l’installation d’une parabole.
“Mais son atout principal est d’être disponible partout sur le territoire régional. Il permet également de recevoir jusqu’à 100 Mb/s de flux descendant et sans limite de trafic grâce à la nouvelle génération de satellite, ce qui constitue le gage d’un haut niveau de débit”, précise-t-on à la Région.
Une aide plafonnée à 600 euros
Ainsi, le Conseil régional, en partenariat financier avec les huit départements concernés a débloqué une aide.
Elle bénéficiera ainsi à tout particulier ou entreprise non éligible à une technologie terrestre à plus de 30 Mb/s de débit, de type fibre, VDSL ou 4G fixe.
Celle-ci est plafonnée à 600 euros par bénéficiaire, soit 300 euros pour l’achat du kit satellite et 300 euros pour son installation par un antenniste professionnel.
Aucune avance de frais n’est requise pour l’achat du kit satellite. A la charge de l’abonné, ne restent que la mise en service (35 euros) et les frais de port (15 euros).
L’abonnement passe par l’opérateur NordNet qui est le seul à s’être positionné en France sur le très haut débit d’Eutelsat.
Premier objectif fixé : 3 000 abonnés
Les départements qui ne sont pas concernés sont le Rhône, la Savoie qui sont en zone Service
d’initiative privée et la Loire dont le déploiement du Réseau d’initiative publique est achevé depuis août dernier.
Au total, ce sont ainsi 2 336 communes qui sont ciblées par le nouveau dispositif sur les 4 095 d’Auvergne-Rhône-Alpes, bien évidemment les plus petites les plus isolées ou enclavées.
“Le premier objectif est de relier 3 000 abonnés dans les trois premiers mois du lancement du dispositif”, précise la Région.
Très concrètement, les habitants désirant bénéficier de cette technologie doivent au préalable se renseigner s’ils n’ont pas déjà la possibilité d’être raccordés par une autre technologie, fibre, VDSL ou 4G fixe.
Si la réponse est négative, ils peuvent se rendre sur le site internet de la Région afin de voir si leur commune est éligible. Ensuite, le site leur proposera un abonnement, sachant que l’abonnement de référence est à 39 euros par mois.
Fracture territoriale
Lors de la prise d’abonnement, le bénéficiaire sera informé de l’aide de la Région et du Département qui sera automatiquement déduite de son devis.
« Il n’y a aucune raison que certains de nos habitants, particulièrement ceux résidant en zone rurale, soient privés d’une bonne connexion internet. La crise sanitaire a accru encore plus le besoin d’un accès au numérique pour le télétravail, le commerce en ligne, les réunions à distance. Chacun doit avoir le droit de continuer ses activités peu importe son lieu de vie. Or, il y a encore une réelle fracture territoriale dans ce domaine”, est bien obligé de constater Laurent Wauquiez.