Pour s’imposer à Lyon, le carrossier Gruau a trouvé son cheval de Troie : Lanery, à Vénissieux

Bien connu pour sa gamme de véhicules pour les sapeurs-pompiers et les ambulances, le carrossier Gruau, mille salariés pour un chiffre d’affaires de 185 millions d’euros en 2012, cherchait depuis longtemps à s’installer à Lyon.

 Dans le cadre de sa stratégie de développement baptisée « Projet 2015 », il a trouvé son cheval de Troie : Lanery, un petit carrossier-constructeur de vingt-cinq salariés et de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, installé à Vénissieux. Une PME qui chaque année aménage près de 800 véhicules (pompiers, BTP, véhicules de sociétés).

 Les actuels dirigeants restent en place

 Ses deux actuels dirigeants qui avaient eux-même racheté Lanery en mars 2000, resteront au sein de l’entreprise : Pascal Colson en qualité de responsable du site et Cyrille Royer, comme responsable technique.

 Avec cette nouvelle base de montage, le groupe Gruau dont le siège est basé à Laval en Mayenne va pouvoir renforcer sa présence en région lyonnaise.

 Selon Patrick Gruau, le Pdg de cette entreprise familiale, le groupe, déjà présent grâce à deux filiales (Ducarme à Saint-Etienne et Sanicar en Isère) et cinq distributeurs en Rhône-Alpes (la carrosserie Vidon à Pusignan, PMA à St-Rambert d’Albon, Donguy à Certines, Bourgeat en Isère et Vincent à Valence), cherchait depuis des années une implantation dans l’agglomération lyonnaise.

 Sa nouvelle acquisition, rebaptisée « Gruau Lyon », mais qui conservera sa marque pour les véhicules de pompiers et les véhicules spécifiques, va lui servir de centre de montage rapide pour la gamme Gruau.

 « Cette opération constitue pour notre groupe une vraie opportunité pour améliorer le maillage de Gruau en région Rhône-Alpes. Elle témoigne aussi de notre volonté de poursuivre son développement par la conquête de nouveaux marchés nationaux et internationaux », se félicite Patrick Gruau.

 Une diversification vers le véhicule électrique

 Cette reprise va aussi lui permettre de se diversifier vers le véhicule électrique. Avec cette acquisition, Gruau souhaite « consolider ses activités traditionnelles en France, en plus d’un développement à l’international et dans les véhicules électriques ».

 Le groupe a pour stratégie de miser sur sa grande spécialité, le segment utilitaire, qui sera selon lui, pionnier dans le développement de l’électrique. Il a d’ailleurs déjà commencé à installer en petites séries des chaînes de traction électrique sur des fourgons de 3,5 tonnes sur son site de Laval.

Gruau, qui emploie mille salariés sur quatorze sites n’a pas été épargné par la crise. Il a affiché en 2012 une baisse de 6 % de son chiffre d’affaires. Mieux tout de même que le marché qui a reculé, lui, de 10 %.

 Objectif : 250 millions d’euros en 2015

 Le groupe transforme chaque année environ quarante-mille véhicules, du fourgon isotherme à la voiture de société, en passant par les camions de pompiers ou les ambulances.

 Dans le cadre de son « Projet 2015 » Patrick Gruau compte atteindre à cette date les 250 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une marge d’exploitation de 7%. Le moyen ? « En devenant un acteur global de l’utilitaire »