Première polémique avec le nouvel exécutif lyonnais Vert autour de la LGV Lyon Turin…
Dans une interview, Grégory Doucet, nouveau maire écologiste de Lyon, a tiré à boulet rouge contre la LGV Lyon-Turin, s’attirant une vive réaction du Comité de la Transalpine qui défend le projet. Une première escarmouche sur un dossier sensible qui sera sans doute suivie d’autres …
On le sait, depuis des lustres, les Verts sont opposés à la ligne ferroviaire Lyon-Turin dont les travaux ont déjà été engagés.
Il était probable que la Ligne à Grande vitesse sous les Alpes allait rapidement resurgir avec le nouvel exécutif Vert à la tête de la mairie de Lyon. Une sorte de marqueur idéologique.
Et ça n’a pas manqué, Grégory Doucet, le nouveau maire écologiste de Lyon a estimé en début de semaine qu’il fallait arrêter les travaux de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin.
“ Il ne faut pas insister sur un projet erroné . C’est le pire choix. »
Grégory Doucet, a ainsi fustigé mercredi 1er juillet le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin dans un de ses premiers interviews : un entretien au journal italien La Stampa.
« Il faut arrêter la LGV », a assené Grégory Doucet.
Il se dit désireux « d’exprimer son opinion », même s’il n’a aucune prérogative sur ce projet concernant deux Etats et l’Union Européenne.
« La France a trop peu investi d’argent dans le transport ferroviaire au niveau national. Et maintenant elle veut faire croire que nous relancerons l’activité avec le projet LGV, mais c’est absurde », a-t-il critiqué.
« Si on la valorise, la ligne existante entre Lyon et Turin est suffisante…”, a-t-il assuré.
« Faux »
Totalement faux a aussitôt répliqué le Comité pour la Transalpine, la structure de lobbying de la LGV Lyon-Turin, description technique à l’appui : “inauguré en 1870, le tunnel transfrontalier existant est un ouvrage monotube dépourvu de galerie d’évacuation et de système de ventilation.”
Et d’ajouter : “ Selon SNCF Réseau, « bien que des travaux permettant d’améliorer la sécurité de ce tunnel aient été engagés (…) il ne peut atteindre les standards de sécurité des tunnels actuels, imposés par les nouvelles règles en la matière. »
Le Comité de la Transalpine précise : “ De sévères contraintes de circulation et de croisements des trains dans l’ouvrage ont été décidées. En application de ces restrictions, le nombre maximum de convois pouvant circuler dans l’ouvrage est aujourd’hui de 54 trains par jour (voyageurs, fret et maintenance) selon SNCF Réseau. Cela représente une capacité résiduelle d’environ 5 % en période de pointe.”
De surcroît, “de nouvelles restrictions sont envisagées pour limiter les circulations à 42 trains par jour pour garantir la sécurité des voyageurs. Pendant ce temps, les opposants écologistes prétendent, sans aucune argumentation, pourvoir faire passer plus de 150 trains par jour dans ce tunnel !”
Et d’enfoncer le clou : “ A ce problème de saturation de la ligne historique, s’ajoutent des faiblesses structurelles attestées par toutes les entreprises ferroviaires utilisatrices ; faiblesses qu’aucuns travaux de rénovation ne permettraient de résoudre. Les fortes pentes et la sinuosité de cette vieille ligne d’altitude n’autorisent en effet que la circulation de trains courts, tractés à faible vitesse par 2 voire 3 locomotives. Les surcoûts d’exploitation générés sont de l’ordre de 40…”
« La LGV, seule solution crédible… »
Bref, pour les tenants du tunnel aucun doute à avoir, “ La nouvelle liaison Lyon-Turin est bien la seule solution crédible pour opérer un report modal massif et durable du transport de marchandises de la route vers le rail sur un itinéraire européen stratégique. C’est ce qu’ont réussi les suisses en réalisant, ces 20 dernières années, trois tunnels ferroviaires alpins de nouvelle génération identiques au Lyon-Turin. «
» C’est la raison pour laquelle l’Union Européenne finance massivement le Lyon-Turin qui répond aux objectifs du Green Deal et qui s’impose comme un des grands chantiers incontournables du plan de relance économique…”
Cette sortie du nouveau maire de Lyon a en tout cas eu une première conséquence : raviver l’opposition à la future ligne, tant en France qu’en Italie…