Projets en cascade : Philippe Grillot bouscule la CCI de Lyon
Ils ont fait assaut de curiosité. Près d’un millier de chefs d’entreprise et d’élus étaient présents mercredi 21 septembre pour entendre Philippe Grillot, le nouveau président de la CCI de Lyon, présenter son plan de mandat, après neuf mois de gestation. Le programme qu’a présenté le nouveau président élu en décembre 2010 est apte à réveiller cette grande endormie qu’était la Chambre de Commerce. Ça va bouger : installation du World Trade Center dans la Tour Oxygène de la Part-Dieu, création d’une « place de marché pour les PME », d’un forum de financement pour le commerce, d’un C3 métropolitain avec les CCI de Saint-Etienne et du Nord-Isère, etc. : les projets se bousculent. Et à travers eux, Philippe Grillot compte faire entendre haut et fort la voix des entrepreneurs.
La gestation a été longue : neuf mois, bien évidemment. Mais la CCI de Lyon a désormais un carnet de route, bien touffu. Il a été élaboré après écoute des ressortissants, des forums, des rencontres qui ont permis d’entendre les (nombreuses) critiques des chefs d’entreprises et commerçants à l’égard d’une CCI qui avait fini par devenir invisible à leurs yeux.
Philippe Grillot, le nouveau président avait effectué un excellent travail lorsqu’il présidait aux destinées du tribunal de Commerce de Lyon. Il est bien parti pour récidiver à la tête d’une CCI de Lyon qu’il est en train de bousculer. Ses salariés vont avoir du pain sur la planche si l’on en croit le programme qu’il a présenté mercredi 21 septembre à près d’un millier de chefs d’entreprises et d’élus.
Du très riche « Carnet de route » présenté, on peut extraire quatre projets qui répondent à de vrais besoins.
Crise financière aidant, on sait que l’une des difficultés rencontrées par les entreprises est leur financement. Pour répondre à ces besoins, la CCI, va créer une « Place des marchés », en compagnie de la Région Rhône-Alpes, de la banque des PME, Oséo, de Lyon Place Financière, de l’association des Business Angels et l’AMF. Elle est destinée à apporter aux entreprises des financements situés entre 200 000 et 800 000 euros pour une enveloppe globale de 15 millions d’euros.
Une initiative particulièrement originale dans son montage puisqu’elle a pour but d’encourager « l’investissement patient, avec des taux de rendement plus faibles » et de « réaffirmer la vocation industrielle de notre territoire ».
Autre initiative : « un forum du financement pour le commerce », permettant la rencontre entre les organismes financiers et les commerces à la recherche de fonds pour se développer. Première édition, fin 2012, début 2013.
Une des ambitions affichées par la CCI est l’attractivité internationale. Difficile de faire sérieux dans ce registre, lorsque l’on ne peut arborer qu’un World Trade Center de 35 m2 installé dans une mezzanine de la Cité internationale.
Ainsi figure parmi les projets les plus avancés de ce plan de mandat, la création d’un véritable WTC destiné à accueillir des entreprises internationales. Il s’installera sur 700 m2 au sein des deux derniers étages de la Tour Oxygène du quartier d’affaires de la Part-Dieu. Une société sera créée avec l’Aderly et Erai, au sein de laquelle la CCI de Lyon sera majoritaire.
Cette même CCI de Lyon veut aussi s’adapter aux nouveaux espaces territoriaux. Le Grand Lyon a créé le G4, un nouveau territoire métropolitain qui rassemble St-Etienne, Vienne et la CAPI (Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère). La CCI de Lyon va accompagner à sa manière, ce geste des politiques en créant de son côté le C3, en compagnie des CCI de Vienne (Nord-Isère), de Saint-Etienne et de Montbrison. «Nous ne pouvons agir seuls. Dans la compétition mondiale que nous connaissons, nous devons faire jouer nos synergies et ne pas laisser le champ métropolitain aux seuls politiques », s’exclame Philippe Grillot.
On l’aura compris, par la voix de son président, la CCI lyonnaise entend faire à nouveau entendre la voix des entrepreneurs : « Les ressortissants de la CCI nous ont demandé de parler de manière percutante : nous allons nous exprimer haut et fort », assure Philippe Grillot.
Un premier exemple sera donné cette semaine avec une conférence de presse destinée à pousser un « coup de gueule » à propos de l’Autoroute A 45, encalminé.
Une voix qui commence déjà à porter. Ainsi, Philippe Grillot qui est également vice-président de l’association qui rassemble des CCI gestionnaires d’aéroport, a réussi à faire en sorte que le loup Aéroport de Paris n’entre pas dans la bergerie rhônalpine dans le cadre de la privatisation de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Il est vrai qu’il a été puissamment aidé par le poids politique d’Alain Juppé qui avait les même préoccupations en tant que maire de Bordeaux. Ils ont obtenu que cette privatisation soit reportée (et donc peut-être enterrée), après les élections présidentielles. On l’aura constaté ce soir là : il y a bien un boss à la tête de la CCI de Lyon.
Photo (DL) : Philippe Grillot, préisdent de la CCI de Lyon : « Nous allons nous exprimer haut et fort ! »