Qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes : du mieux en 2019, mais…
ATMO Auvergne-Rhône-Alpes a dévoilé lundi les chiffres de la qualité de l’air en 2019. Malgré une amélioration concernant les polluants soumis à réglementation, d’autres indicateurs restent fragiles. L’organisme a aussi présenté ses premiers résultats concernant la qualité de l’air pendant et après le confinement.
Qualité de l’air : du mieux concernant les particules fines et le dioxyde d’azote en 2019…
« Nous avons de bonnes et de moins bonnes nouvelles ». C’est avec cette phrase toute en nuances que Marie-Blanche Personnaz a ouvert le bilan 2019 de la qualité de l’air. La Directrice Générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes s’est tout d’abord félicitée des résultats de la région concernant les particules fines.
« Nous sommes dans le respect aujourd’hui de la réglementation européenne », a-t-elle précisé. Concernant les particules PM 2,5 et ,’ 10, la région reste sur sa 3e année consécutive sans dépasser les valeurs autorisées. Atmo espère que la région pourra ainsi sortir du contentieux européen initié il y a deux ans. Plusieurs zones de la région comme les métropoles lyonnaise et grenobloise, mais aussi la Vallée de l’Arve et Clermont Ferrand, sont concernées.
« On est dans une tendance à la diminution de plus en plus importante », a poursuivi Marie-Blanche Personnaz. « Les plus grosses agglomérations contribuent, cela montre qu’il y a eu des efforts », a-t-elle ajouté. A Lyon, la Métropole reste évidemment plus touchée qu’ailleurs. Mais la tendance reflète là aussi une amélioration, avec des taux proches des recommandations de l’OMS. En 2019, la pollution aux particules fines a touché 897 800 personnes à Lyon contre 1 273 000 en 2018.
Pour ce qui est des principaux émetteurs de particules fines, le secteur résidentiel occupe la pole position. La faute au chauffage individuel au bois qui compte pour 67,5 % des particules PM2,5 et 51 % des particules PM10.
Le dioxyde d’azote voit ses taux diminuer aussi, même si les résultats se révèlent moins significatifs. L’automobile reste la principale responsable, avec 63 % des émissions pour le transport routier (voir ci-dessus). A Lyon, ce sont d’ailleurs les habitations longeant les grands axes routiers qui se retrouvent les plus impactées.
… mais du progrès à faire concernant l’ozone
Mais les bons résultats des particules fines et du dioxyde d’azote ne doivent pas occulter la réalité concernant l’ozone. « L’année 2019 n’a pas été bonne », confesse Marie-Blanche Personnaz. La faute à la nature même de ce polluant : il ne s’agit pas d’émissions à proprement parler, mais de réactions chimiques favorisées par certaines conditions.
C’est principalement entre mars et octobre qu’il se développe le plus dans les zones d’altitude, de forte chaleur et de sécheresse. Des conditions qui se réunissent assez régulièrement ces dernières années. Conséquence, l’Est du département voit ses taux ont explosé sur Lyon. On dénombre 378 400 personnes touchées en 2019 par la pollution à l’ozone contre 48 000 seulement en 2018. Les reliefs comme les Monts du Beaujolais ou du Lyonnais demeurent les plus atteints (voir ci-dessous).
Pour mieux lutter contre ces problématiques, Atmo compte mettre l’accent sur les polluants moins suivis jusque-là. L’organisme, qui dépend de la Région, en suit l’évolution de 67 bien connus, mais en observe aussi 114 autres. C’est le cas des pesticides et des hydrocarbures aromatiques polycliques (HAP).
Présent lors de la conférence, Eric Fournier, vice-président du conseil régional et président d’Atmo AURA, a insisté sur la « demande de moyens plus importants » pour alimenter la politique des Associations de Surveillance de la Qualité de l’Air. « Le financement doit être revu à l’avenir. Aujourd’hui, nous sommes dans le bilan, mais nous allons au devant de demandes de plus en plus importantes », a-t-il ajouté.
Le confinement, une bouffée d’oxygène
Ce bilan 2019 a aussi été l’occasion pour Atmo de faire un premier point sur la période du confinement. Cela s’est notamment ressenti concernant les émissions d’oxydes d’azote. La Région comme la Métropole de Lyon ont enregistré une baisse de plus de 60 % des concentrations de ce polluant.
La baisse drastique des transports routiers y est évidemment pour beaucoup. Avec des calculs arrêtés à la fin de semaine dernière, cette baisse s’établit à -46 % depuis le déconfinement à Lyon par rapport à la moyenne 2015-2019. Les niveaux remontent, mais la qualité de l’air reste nettement meilleure qu’en temps normal.
Les particules PM10, principalement dues à la météo et au secteur résidentiel, ont en revanche connu un pic au début du confinement. Près de 11 % de plus que la moyenne 2015-2019. Le déconfinement a en revanche favorisé la qualité de l’air, puisque les taux s’établissent à -13 % en région et -21 % à Lyon.