Quel avenir pour le nouveau concept touristique lancé de Dijon à Marseille, en passant par Lyon : “La Vallée de la Gastronomie” ?
Il existe déjà un grand nombre de labels touristiques. Après cinq ans de gestation, un nouveau vient de se rajouter depuis mardi 11 mai que ces concepteurs vont devoir faire vivre et développer : celui de “Vallée de la Gastronomie”. Un nouvel outil qui, espèrent les acteurs du tourisme, va booster la reprise touristique d’après Covid qui s’ébauche.
l s’agit de développer une nouvelle forme de tourisme autour des thèmes “du bien manger et du bien vivre”.
L’idée est de sélectionner et de proposer un voyage gourmand aux touristes français qui vont bientôt retrouver le chemin des restaurants, puis aux touristes étrangers, lorsqu’ils reviendront ensuite.
Mais d’abord quelle géographie pour cette “Vallée de la Gastronomie” ?
Elle emprunte le lit de la Saône, au sud de Dijon, jusqu’à Lyon, puis de Lyon à Marseille, une bonne partie de celui du Rhône. Plus prosaïquement, elle emprunte deux routes nationales qui ont un parfum de vacances surannées : la nationale 6, puis la nationale 7 et concerne sur un ruban large d’une centaine de kilomètres, les régions Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes, PACA, ainsi que le département du Gard (Occitanie).
Trois “Cités” devraient aussi jalonner à terme ce parcours et le consolider : la “Cité de la gastronomie et du vin” de Dijon ; “la “Cité de la Gastronomie de Lyon”, qui après un 1er échec est en train d’essayer de se réinventer ; puis enfin, une “Cité du Goût”, en gestation à Valence.
Deux niveaux d’offres
Sur cet itinéraire de 620 kilomètres, deux niveaux de propositions touristiques sont mises en avant : “des offres gourmandes”, d’abord.
Ce sont les offres classiques que proposent les Offices du tourisme : visites de caves, d’exploitations agricoles, usines de produits régionaux à l’instar de la moutarde de Dijon ou des calissons d’Aix, pour ne citer qu’eux.
Son intérêt figure surtout dans un deuxième niveau, celui “des expériences remarquables” servant de vitrine et proposées aux touristes. Là, il s’agit de flécher les professionnels qui transmettent leur savoir-faire dans le cadre d’une activité demandant une participation au visiteur. Au hasard : une balade à vélo avec un viticulteur pour découvrir les vins de la vallée du Rhône ; l’apprentissage de la fabrication d’un pâté en croute avec un artisan lyonnais ; une balade-dégustation dans les rues de Vienne en Isère sur les traces de Fernand Point, à la recherche de fromagers, charcutiers, chocolatiers dont le savoir-faire a fait la renommée du territoire, etc.
Toutes “les expériences remarquables” recensées sont sélectionnées par un jury, ce qui devrait permettre un choix rigoureux.
“Notre projet est comme un vaccin destiné à retrouver la convivialité qu’on a perdue durant la crise du Covid-19”, veut croire Fatima Faska, la coordinatrice du projet.
Au total, la “Vallée de la gastronomie propose pour l’heure-c’est bien sûr destiné à évoluer : 315 “offres gourmandes” et 32 “expériences remarquables”.
De 0 à… 1 500 euros
Côté tarif, les “offres gourmandes” oscillent de 0 à 400 euros.
Quand aux “expériences remarquables”, l’ampleur est plus vaste puisque qu’elles peuvent commencer à 50 euros pour grimper jusqu’à 1 500 euros pour des circuits avec dégustations de nectars d’exception en Bourgogne, par exemple.
Ce concept a-t-il une chance de décoller, en tout cas mieux que la Cité internationale de la gastronomie du Grand Hôtel Dieu à Lyon qui s’est crashé de belle manière, mais qui devrait renaître de ses cendres avec le nouvel exécutif écologiste à la Métropole de Lyon ?
Si l’idée d’une porte d’entrée unique pour découvrir et mettre en valeur nos atouts œnologiques et gastronomiques peut apparaître pertinente, tout dépendra des moyens mis en œuvre pour faire connaître ce nouveau concept. Et lors du lancement officiel de cette nouvelle “Vallée”, on n’a guère eu de visibilité à ce sujet. A suivre…