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La députée du Rhône Sandrine Runel s’oppose au projet de réforme de la loi PLM, qu’elle juge précipité et insuffisamment concerté. Derrière ce débat institutionnel, des questions fondamentales émergent pour les acteurs économiques de Lyon : gouvernance des arrondissements, organisation des services publics, et stabilité du cadre décisionnel local.

Une réforme aux contours flous qui inquiète les élus locaux

Adoptée en 1982, la loi PLM (Paris, Lyon, Marseille) organise le fonctionnement spécifique des trois grandes métropoles françaises en leur conférant une structure municipale particulière : un maire central, mais aussi des mairies d’arrondissement dotées de compétences propres.

Or, selon Sandrine Runel, députée de la 8ᵉ circonscription du Rhône, le projet de réforme en cours à l’Assemblée nationale ne répond ni aux attentes du terrain ni aux besoins des collectivités. Dans son communiqué publié le 10 avril 2025, elle dénonce une méthode de travail « à rebours des principes démocratiques », réalisée sans concertation avec les villes concernées, et s’interroge sur les motivations réelles d’une telle réforme à moins d’un an des municipales.

Pourquoi les entreprises doivent suivre ce débat de près

Si le sujet semble d’abord institutionnel, il pourrait avoir des implications concrètes sur l’environnement décisionnel local, et donc indirectement sur l’activité économique. En effet, toute réorganisation des pouvoirs entre la mairie centrale et les mairies d’arrondissement pourrait :

  • redessiner les circuits de validation des projets d’aménagement ou d’urbanisme,

  • modifier les interlocuteurs administratifs pour les entreprises et les porteurs de projets,

  • impacter les politiques locales liées au développement économique, à l’emploi ou à la commande publique.

Dans un territoire comme la Métropole de Lyon, où les arrondissements jouent un rôle actif dans la vie locale (accès aux droits, périscolaire, petite enfance, animations de quartier…), une fragilisation des relais de proximité pourrait compliquer l’interface entre collectivités et entreprises.

Des ajustements nécessaires, mais pas sans débat

Sandrine Runel ne nie pas les limites de la loi PLM actuelle. Elle évoque même la nécessité d’une réforme à condition qu’elle soit « rigoureuse, concertée, et fondée sur les réalités du territoire ». Elle appelle notamment à :

  • une prise en compte de l’évolution démographique des arrondissements lyonnais,

  • une meilleure représentation des électeurs dans les conseils municipaux,

  • la mise en place d’un bulletin unique, garant de transparence dans les scrutins.

L’élue souligne également l’incompréhension de certains parlementaires à l’égard des spécificités locales, révélant selon elle une « méconnaissance inquiétante de la Métropole de Lyon ».

Vers une réforme républicaine ou une manœuvre politique ?

Le communiqué conclut sur un positionnement très clair : pour Sandrine Runel, « changer les règles quand elles ne sont pas favorables n’est pas une réforme, mais une revanche politique ». Elle appelle à défendre la démocratie locale, considérant les mairies d’arrondissement comme des piliers de la République.

Au-delà de l’opposition politique, la question de fond demeure : comment moderniser un système tout en garantissant l’efficacité des services publics et la lisibilité pour les citoyens et les entreprises ?