Reprise, travaux, modes doux, drive producteurs : LPA se réinvente
Impacté par le confinement, Lyon Parc Auto (LPA) a fait le point mardi sur la reprise de cette semaine et les dossiers chauds des prochains mois. Avec des travaux et une place plus importante à accorder au stationnement des modes doux de déplacement, l’opérateur de parkings veut se transformer pour occuper une place centrale dans la vie de la cité.
Reprise en douceur pour les parkings LPA et Citiz
Moins de voitures, moins de stationnement et donc moins d’activité. Alors que la reprise s’est amorcée pour Lyon Parc Auto (LPA) depuis lundi, l’opérateur de stationnement a fait le point sur l’impact qu’a eu le confinement sur ses parkings. « La fréquentation a énormément diminué », a concédé d’entrée Louis Pelaez, PDG de LPA. « Pendant le confinement, nous avons compté entre 200 et 300 passages quotidiens contre les 12 000 à 13 000 en moyenne en temps normal », a-t-il illustré.
Un gouffre impressionnant que le déconfinement initié le 11 mai va probablement combler. Alors que lundi 4 mai, la fréquentation des parkings était à 6 % (500 passages), celle-ci a grimpé à 37 % de sa capacité (3 700 passages) il y a deux jours.
Un constat qui s’observe aussi pour les voitures en autopartage Citiz, gérées par LPA. Après un confinement passé à offrir ce service aux soignants, les réservations classiques repartent. Lyon Parc Auto comptait 191 réservations mardi pour cette première semaine de déconfinement. De quoi imaginer un retour proche de la normale (plus de 450 réservations par semaine). A noter aussi que les véhicules sont désinfectés minutieusement entre chaque location. Du gel et des lingettes sont présents dans chaque véhicule pour appeler à la responsabilité de chaque utilisateur.
Reste que les deux mois d’activité réduite vont peser dans le budget de LPA. De là à imaginer une hausse des tarifs ? « Il n’est aucunement question de faire subir une augmentation aux usagers », affirme Louis Pelaez. « Il n’y aura pas d’impact sur les prix car LPA a la capacité de supporter cette situation », ajoute-t-il.
Des chantiers retardés qui reprennent
Par ailleurs ceux n’ayant pas utilisé le service n’auront effectivement rien à payer. Pour les usagers qui auraient utilisé pendant moins de 100 heures (équivalent d’un mi-temps de présence pour un abonné salarié), l’abonnement sera réduit de 50 %. Au-delà, les utilisateurs seront facturés normalement.
Concernant les parkings actuellement en travaux, certains ont déjà pu reprendre. C’est le cas du gros chantier de Saint-Antoine. Mis à l’arrêt le 17 mars, il a repris le 27 avril dernier. Eiffage Construction a adapté les cadences et mis en place les protections nécessaires. « Le terrassement devrait être terminé à la fin du mois de mai », a annoncé Louis Pelaez. « S’il n’y a pas de nouvel arrêt de chantier inopiné, le parking devrait être livré dans le courant du deuxième semestre 2020 », a-t-il précisé.
Le parking Béraudier, dont le chantier est géré par Vinci Immobilier, a lui repris depuis le 20 avril. Il faudra attendre lundi 18 mai en revanche pour la reprise de « l’énorme réhabilitation » du parking Antonin Poncet. Outre la rénovation des niveaux 4 et 5 de l’édifice, le confinement a obligé l’opérateur à reporter les travaux de l’ascenseur devant aboutir dans le Clocher de l’ancien hôpital de la Charité.
Des « Drives producteurs » pérennisés ? LPA y pense
Le confinement aura aussi été l’occasion pour LPA d’expérimenter de nouveaux modes de consommation. « On s’est très vite demandés comment on pouvait participer durant cette période », raconte Louis Pelaez. C’est ainsi que sont nés en concertation avec la ville de Lyon et les producteurs des marchés lyonnais les « Drives producteurs ».
Autrement dit des espaces dédiés pour permettre aux voitures et piétons de récupérer des paniers de produits locaux. L’expérimentation semble avoir plutôt bien fonctionné du côté de Saint-Antoine. Près de 7 producteurs y ont proposé leur marchandise avec plus de 400 commandes par semaine.
Une initiative qui n’a pas forcément fonctionné partout, le PDG de LPA concédant que « cela n’a pas été concluant à Villette et Saint-Jean ». Pour autant les producteurs y ont vu là une expérience qui les amène à réfléchir l’après confinement. « Ils aimeraient continuer même avec la reprise des marchés et nous sommes prêts à réfléchir à cette solution », révèle Louis Pelaez.
Le patron de Lyon Parc Auto souhaite intégrer ce service dans une refondation du rôle des parkings LPA. « On peut imaginer que le parking de demain devienne un lieu de vie, d’échanges et de services », songe-t-il.
De la place pour les modes doux et un robot de recharge électrique
S’il n’a pas constaté de boom de l’utilisation du vélo et de la trottinette avec le confinement, Louis Pelaez souhaite faire de la place aux modes doux. LPA propose ainsi une offre temporaire favorisant l’utilisation des vélos et des trottinettes électriques.
La mise à disposition de parkings relais avec un abonnement couplé pour de nouveaux abonnés à 50 € pendant tout l’été. Un code promo sera aussi applicable chez les opérateurs de trottinettes électriques deux fois par jour. L’expérimentation se déroulera autour des parcs Tony Garnier (100 abonnements) et P0 de Cité Internationale (200 abonnements). Une façon d’inciter les automobilistes à laisser leurs véhicules en périphérie pour privilégier les modes doux dans le centre-ville.
LPA a aussi proposé de dédier temporairement certains espaces de ses parkings au vélo. Ainsi, les cyclistes peuvent gratuitement stationner dans un espace sécurisé leur cycle dans le parc Saint-Jean. Limitée dans le temps, l’offre n’a pour l’heure pas vocation à se développer. Même si Louis Pelaez n’écarte pas l’idée de « s’adapter aux besoins » si LPA observe avec la reprise une explosion de l’utilisation du vélo en ville. Un projet de stationnement est d’ailleurs en réflexion à Guillotière selon lui.
La reprise sera aussi, enfin, l’occasion pour LPA de franchir un cap dans la robotisation de services. La société expérimente depuis peu des robots de recharge rapide pour les véhicules électrique, en collaboration avec la startup Mob Energy. Elle envisage dans les prochaines semaines de tester en situation réelle le robot dans le parc des Cordeliers.