Résultats très disparates des entreprises régionales au 1er trimestre : les gagnants et les perdants du coronavirus
Les résultats des entreprises qui tombent actuellement illustrent la disparité entre entreprises face à la crise économique issue de l’épidémie de Covid-19. Ce sont les sociétés impliquées dans la lutte contre le Covid-19 comme bioMérieux ou celles touchant à la distribution agro-alimentaire qui ont réussi à surnager, voire même voir croître de manière importante leur chiffre d’affaires. En revanche, celles faisant partie des secteurs à l’arrêt, comme GL events dans l’événementiel, ont vu leurs chiffre d’affaires plonger pour certaines de manière importante.
Tour d’horizon des gagnants et des perdants sur le front du Covid-19.
Biomérieux, champion français de la lutte contre le Covid-19 : une croissance de 21,5 %
Qui dit mieux ? Au 31 mars 2020, le chiffre d’affaires de la biotech lyonnaise bioMérieux a atteint un chiffre d’affaires de 769 millions d’euros contre 632 millions d’euros au premier trimestre 2019, soit une croissance de 21,5 %.
Pour la bonne cause.
La croissance organique, hors effets de change et de périmètre, a atteint 20,8 % du fait de la demande exceptionnelle pour les tests de biologie moléculaire nécessaires dans le contexte de l’épidémie de Covid-19.
L’arrivée du Covid-19 a en effet déclenché une guerre mondiale des tests de diagnostic et la France recèle en ce domaine un champion de taille mondiale : bioMérieux, dirigée par Alexandre Mérieux qui emploie 12 000 personnes – dont 1700 chercheurs – et est très présente aux Etats-Unis où elle a réalisé des acquisitions stratégiques : BioFire Diagnostics en 2014 et Invisible Sentinel en 2019.
BioMérieux commercialise déjà deux tests de biologie moléculaire et son test de dépistage du Covid19 fabriqué en Ariège sera bientôt mis sur le marché « à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires », selon Remy Dessarts du Journal du dimanche.
« Son atout : les machines peuvent effectuer en quatre ou cinq heures jusqu’à une centaine d’analyses en parallèle. »
Il est donc très adapté au dépistage de masse dont le déconfinement va avoir bigrement besoin pour réussir…
Le succursaliste Casino à la hausse : + 5,8 %.
Les services essentiels de la France ont été assurés pendant le confinement. Ce qui a bénéficié aux grands groupes de distribution, à l’instar du succursaliste stéphanois Casino dont le chiffre d’affaires est en hausse de 5,8 % sur le premier trimestre 2020, doublé d’une forte amélioration de l’Ebitda avec des ventes tirées par l’effet coronavirus.
Depuis la mi-mars, la croissance s’accélère même avec, sur les quatre dernières semaines, des ventes en progression de 9% dans l’Hexagone.
Cette accentuation de la croissance d’un groupe qui sort de la clause de sauvegarde s’explique par la fréquentation accrue des magasins, et un report des achats de la restauration et des cantines vers les grandes surfaces,
« L’intensité promotionnelle est réduite dans tous les formats. Et la hausse de la rentabilité repose essentiellement sur la hausse des ventes » a détaillé le directeur financier du groupe stéphanois. Toutes les enseignes et les formats participent à cette progression des ventes.
GL events plombé par le coronavirus : – 37 %
Tout étant à l’arrêt dans ce domaine, l’événementiel paye un lourd tribut à la crise. Le groupe lyonnais GL Events est touché de plein fouet par la pandémie, enregistrant 100 millions d’euros de chiffre d’affaires de moins par rapport à ce qui était prévu, au sortir d’une année 2019 très réussie; soit une chute de son chiffre d’affaires de 37 % !
Sa participation à plusieurs grands rassemblements, comme le rallye Paris-Dakar, la course hippique de la Saudi Cup ou encore le salon de l’Agriculture, ont permis à son activité de fourniture d’installations provisoires accueillant de grands événements, de tenir bon (-8,7% de chiffre d’affaire).
Mais, son activité d’organisateur de salons a vu ses revenus plonger de près de 67%. GL Events s’attend donc à « une activité très affectée au deuxième trimestre », mais estime « prématuré de quantifier l’impact précis de cette crise sans précédent sur son premier semestre ou en année pleine ».
Visiativ, roi du télétravail : + 2 %
La crise a illustré en quelques jours le bien fondé de la transformation numérique des entreprises qui ont dû en très peu de temps développer sur une grande échelle des solution de télétravail. Le tout associé au développement de toute une palette d’outils numériques.
Rien d’étonnant donc si la société lyonnaise Visiativ dont la transformation numérique est le métier n’a guère souffert au cours du 1er trimestre.
Au 1er trimestre 2020, la société dirigée par Laurent Fiard a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 42,3 millions d’euros, en progression de + 2 %. À périmètre et taux de change constants, la variation s’établit à -1 %.
Ainsi, explique le Groupe, « pour faire face au contexte sanitaire et aux mesures de confinement en vigueur dans de nombreux pays depuis mi-mars, les équipes de Visiativ ont été particulièrement sollicitées pour aider les clients à opérer les solutions Dassault Systèmes à distance afin de répondre aux problématiques de télétravail.»
Face à la crise actuelle, Visiativ estime compter sur trois atouts : la récurrence de son activité, avec notamment une base de chiffre d’affaires récurrent qui représente désormais les 2/3 des ventes (très confortable !) ; des activités en phase avec les besoins des entreprises dans le contexte actuel (digitalisation, conseil en innovation, infrastructures cloud, etc.) ; et enfin l’absence de dépendance client ou de dépendance sectorielle, grâce à la grande diversité de son portefeuille clients.
Chez Orapi, on travaille en 3X8 : – 1 %
Installé sur un secteur où la demande est forte, en l’occurrence les produits d’hygiène et de désinfection, Orapi affiche de son côté un chiffre d’affaires de 62,9 millions d’euros au 1er trimestre 2020, en léger repli de – 1% à périmètre comparable.
Après un début d’année en fort recul, impacté par la stratégie de recentrage sur les comptes à plus haute valeur ajoutée initiée mi-2019, et depuis mars par la décroissance des ventes à destination des industries et du secteur hôtellerie restauration
Touchés par l’évolution de la pandémie Covid-19 en Europe, le Groupe a réorienté son outil de production. Et ce, pour livrer les nombreuses commandes de produits d’hygiène et de désinfection qui lui étaient adressées dont le désormais fameux gel hydroalcoolique, produit désormais en grande quantité.
Son site de Saint-Vulbas dans l’Ain, unique en Europe, fonctionne ainsi désormais en 3×8 sur les lignes de produits de désinfection.
Plastic Omnium évite la sortie de route : – 4,4 %
Dans un domaine, l’automobile, pratiquement à l’arrêt, Plastic Omnium a réussi une belle performance au 1er trimestre 2020.
Le groupe a réussi, grâce à un carnet de commandes solide, à surperformer de 20 points la production automobile mondiale, en chute de -24,4% du fait notamment de la pandémie de Covid-19.
Cette croissance bien supérieure à la production automobile mondiale se manifeste dans les deux activités du Groupe, Plastic Omnium Industries et Plastic Omnium Modules, et en Europe, en Amérique du Nord et en Chine.
Installé sur touts les continents, Plastic Omnium démontre ainsi la robustesse de son positionnement produits et clients et celle de son réseau industriel mondial.
A l’arrivée, le chiffre d’affaires économique de Compagnie Plastic Omnium SE s’établit au 1er trimestre 2020 à 2,13 milliards d’euros, en baisse de -4,4 % par rapport au 1er trimestre 2019 et de -4,8 % à périmètre et change constants.
Une belle performance au regard du recul atteint par ce secteur sinistré.