Rhône-Alpes : le chômage s’est stabilisé en 2010
Une hausse de 0,1 % : encore trop certainement, mais après avoir vu le nombre de chômeurs fortement augmenter en 2009, l’année 2010 a enfin vu une stabilisation du chômage en Rhône-Alpes. Ce sont les départements de la Haute-Savoie et de l’Ain où le chômage a le plus reculé l’année dernière , tandis que la Drôme et la Savoie ont vu le nombre de leurs demandeurs d’emplois le plus progresser. Le Rhône a vu le nombre de ses chômeurs augmenter de 1 %, ce qui représente une file composée de 74 299 personnes à fin décembre. Reste désormais à savoir si après la stabilisation, le reflux va s’engager. Probablement, mais lentement.
Ce n’est pas en 2010 que le chômage rhônalpin sera passé sous la barre des 250 000 chômeurs inscrits à Pôle Emploi. Il est vrai qu’il s’en est fallu de peu : en décembre 2010, le nombre de chômeurs a augmenté de 0,4 % dans la région, ce qui à la fin du mois a porté très précisément le nombre de sans emplois à 250 867.
Sur un an, la hausse est relativement faible : + 0,1 % (*), contre + 3 % au plan national, ce qui illustre le traditionnel adage qui veut que si Rhône-Alpes tombe plus vite en récession que l’échelon national, a contrario, l’économie rhônalpine en ressort plus vite.
Il s’agit là de l’ensemble des huit départements de la région, mais si l’on s’attarde sur chacun des huit départements de la région, la situation apparaît nettement plus contrastée. Ainsi, la Drôme et la Savoie sont été les départements où le chômage a le plus progressé avec respectivement (+ 2,7 %, soit 22 498 chômeurs et + 2,3 %, soit 16 109 chômeurs).
Comme à l’échelon régional, la stabilisation prévaut en Isère (+ 0,1 %) avec 46 818 chômeurs ; alors que la baisse est sensible en Haute-Savoie grâce au travail frontalier (- 4,1 % soit 27 898 demandeurs d’emplois) et dans l’Ain (- 3,8 %, soit 19 188 demandeurs d’emplois). Le département du Rhône se situe dans une situation intermédiaire avec une hausse du nombre de demandeurs d’emploi de 1 % et une file de chômeurs composée de 74 299 personnes.
Les sexes ne sont pas égaux devant le chômage. En région Rhône-Alpes, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A diminue en décembre 2010 de 0,1 % pour les hommes (- 3,5 % sur un an) et augmente de 0,9 % pour les femmes (+ 4,2 % sur un an). Celui de chômeurs de catégorie A de moins de 25 ans croît de 0,9 % en décembre (- 8,6 % sur un an). Le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans augmente de 0,1 % ( – 1,3 % sur un an) et le nombre de ceux de 50 ans et plus s’accroît de 1 % (+ 14,3 % sur un an).
Cette stabilisation tient notamment à une augmentation des offres d’emploi collectées à Pôle emploi de 11,1 % au cours des trois derniers mois de 2010, mais ce sont les CDD qui augmentent le plus (+ 26,9 %), au détriment des CDI (- 7,1 %).
Reste désormais à se poser la question : après cette phase de stabilisation, le chômage va-t-il régresser en 2011 ? Les services statistiques de l’Unedic tablent sur un lent recul du chômage au plan national avec un taux qui passerait de 9,7 % (dernier chiffre connu) à 9,3 %. Rhône-Alpes devrait quelque peu tirer son épingle du jeu avec la traditionnelle prime régionale à la reprise, mais ce n’est pas encore en 2011 que l’on retrouvera les niveaux de chômage d’avant-crise.
(*) Il s’agit des chômeurs de catégorie A, n’exerçant aucune activité, même réduite et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. Pour l’ensemble des catégories A B et C (comprenant les chômeurs en activités réduite, de plus de 78 h pour certains), la hausse s’établit sur un an à 4,6 %, soit à fin décembre, un total de 371 345 personnes.
Photo (Gilles Leimdorfer)