Rhône-Alpes pourrait perdre son « AAA », mais… seulement dans la foulée d’une éventuelle dégradation de l’Hexagone
L’une des trois grandes agences de notation, « Fitch » annonce qu’elle conserve la note « AAA » de la région Rhône-Alpes. Ce dont se félicite Jean-Jack Queyranne, président du Conseil régional. Mais cette bonne nouvelle pourrait être de courte durée. L’agence de notation précise qu’ « un éventuel abaissement de la note de l’Etat français se répercuterait sur les notes de la région ». Or, Standard & Poor’s, une autre agence de notation (qui certes n’est pas Fitch) n’exclut pas, depuis le 5 décembre, de dégrader de deux crans la note française placée sous surveillance négative.
« Fitch Ratings vient de confirmer la notation AAA perspective stable de la Région Rhône-Alpes. Cette notation souligne la qualité de la gestion régionale qui repose sur de solides fondamentaux : un endettement modéré correspondant aux capacités de remboursement de la collectivité : l’absence d’emprunt toxique ; la maîtrise des dépenses de fonctionnement… », vient de se féliciter dans un communqiué Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes.
Et d’ajouter : « Dans un environnement financier de plus en plus contraint, c’est un gage de solvabilité au moment où la Région Rhône-Alpes s’apprête à lancer un emprunt obligataire sur le marché financier. »
Le communiqué de l’agence de notation Fitch est effectivement encourageant : « les notes reflètent les bonnes performances budgétaires de la région Rhône-Alpes qui lui permettent d’assurer un autofinancement élevé de ses investissements. »
Pour Fitch, le triple A et la perspective stable indiquent que « le ratio de désendettement restera inférieur à six ans. » L’agence note également que Rhône-Alpes a bien absorbé la suppression de la taxe professionnelle.
Pourtant, lorsqu’on lit attentivement le communiqué de ce même Fitch, on constate que ce diagnostic positif pourrait bien être revu à la baisse si la France perd sa meilleure notation.
Or, on se trouve depuis le lundi 5 décembre dans cette perspective puisque une autre agence de notation, Standard&Poor’s a lancé un pavé dans la mare en plaçant « sous surveillance négative » les notes de quinze pays de la zone euro, dont l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, qui bénéficient actuellement du triple A. L’Hexagone pourrait même être dégradé de deux crans.
Fitch prévient : si la France perd sa note maximale, celle de la région en pâtirait forcément : « Un éventuel abaissement de la note de l’Etat français se répercuterait sur les notes de la région ». La raison ? La note nationale impacterait les taux d’endettement de la région d’une manière significative. Cela signifierait que tous les taux d’intérêt risqueraient d’en pâtir dont ceux dont bénéficient les collectivités.
On n’en est pas encore là ; mais, il ne faut pas exclure cette épée de Damoclès à l’heure-ce sera le cas la semaine prochaine- où la collectivité régionale votera son budget primitif 2012 annoncé à 2,44 milliards d’euros.
D’autant plus rageant pour Jean-Jack Queyranne que Fitch décerne à la Région un satisfecit de bon gestionnaire : « Rhône-Alpes poursuit l’amélioration de ses processus et outils de gestion, ce qui lui permet de piloter efficacement ses objectifs budgétaires », assure l’Agence. Une phrase qui sera probablement resservie à l’opposition UMP durant le débat de la dernière séance plénière de l’année…
Photo (DR) : Jean-Jack Queyranne : « Notre gestion repose sur de solides fondamentaux… »