Roland Garros : et le vainqueur est…la PME lyonnaise Babolat
Est-ce l’explication du beau parcours de Jo Wilfried Tsonga à Roland Garros ? Peut-être un des paramètre en tout cas. Le champion français figure parmi les joueurs ayant testé lors du tournoi parisien, la première raquette numérique interactive signée de la PME lyonnaise Babolat qui a fait de l’innovation sa marque de fabrique. Un réseau social issu de cette raquette verra aussi le jour…
Les Françaises n’ont pas brillé cette année à Roland Garros. Sauf une : la PME lyonnaise Babolat. Pas toute jeune, certes-130 ans-mais dopée à l’innovation, ce qui lui a permis de devenir l’une des principales références mondiales en matière d’équipement tennistique.
Roland Garros a permis à Eric Babolat, arrière-arrière petit-fils du fondateur, de lancer la première raquette interactive, communicante grâce à une puce logée dans le manche et fournissant après chaque match une foule d’informations sur son jeu.
Baptisée « Play and Connect », cette raquette ne se distingue pas a priori d’une raquette de tennis actuelle. L’innovation se trouve bien cachée dans le manche. Elle est constituée par une puce incrustée et connectable à un ordinateur ou à son smartphone, via bluetooth (sans fil, donc) ou grâce à une clé USB.
Cette raquette numérique permet au joueur d’analyser la qualité de ses coups, leur puissance, leur effet et leur centrage sur le tamis. Bref, la raquette se mue en quelque sorte, par le truchement de l’électronique, en entraîneur.
Non seulement, le joueur récupére des informations, mais il peut aussi se fixer des objectifs, suivre et comparer chaque jour les données fournies en permanence par sa raquette.
« De nombreux développements sont envisageables : ne garder en mémoire que ses meilleurs résultats et performances, recevoir les astuces de son coach électronique, bénéficier de conseils sur son équipement », explicite-t-on chez Babolat.
Mieux encore : à partir de cette raquette numérique, Babobat a prévu d’aller encore plus loin, en créant un réseau communautaire oû chacun des joueurs équipés pourra poster ses données, soit pour « challenger » sa performance, soit pour échanger des informations ou des conseils avec d’autres tennismen numériques. Une manière aussi de faire le buzz sur la Toile.
Avant sa sortie en magasin en 2013, la raquette du futur est testée cette année à Roland Garros par deux joueurs d’envergure : Raphaël Nadal et Jo-Wilfrid Tsonga. « Play and Connect sera abordable et remplacera à terme les raquettes classiques », assure Eric Babolat, sûr de son innovation.
L’objectif de Babolat est bien de proposer cette innovation mise au point en partenariat avec Movea, une société spécialisée dans l’analyse du mouvement, à tous les joueurs de tennis, qu’ils soient débutants, confirmés ou professionnels.
A l’origine fabricant de cordes d’instruments de musique et de fils chirurgicaux, Babobat s’est développé dans le tennis à partir de 1925. En vendant d’abord des cordages, puis le cadre qui va avec, en 1994.
La société a obtenu sa première victoire sur un court en 1998, grâce à Carlos Moya, ce qui a permis de propulser la société dans la cour des grands équipementiers du tennis. Les raquettes Babolat sont désormais n° 1 en France, en Espagne, en Italie et au Japon et n°2 dans le monde, derrière Wilson.
Comptant 330 salariés, la PME lyonnaise a réalisé l’année dernière 123 millions d’euros de chiffre d’affaires. Si les raquettes numériques sont fabriquées, ainsi que les balles de tennis en Asie et plus précisément à Taïwan, Babolat a maintenu une part de ses fabrications en France : les cordages sont produits à Lyon, les boyaux en Bretagne et les indispensables machines à corder à Besançon.
Le succès de Babolat procéde par diffusion de ses produits parmi les élites du tennis pour la bagatelle de dix millions d’euros par an : la société équipe 150 joueurs ATP, mais aussi 150 jeunes talents et peut-être futures stars du tennis qui n’auront connu que la marque lyonnaise. Accolée à l’innovation permanente, une stratégie assurément efficace.
Photo (DR) : La raquette numérique « Play and Connect », accompagnée des écrans qui permettent de lire et d’analyser les données de son jeu.