Saint-Exupéry accentue sa force de frappe en matière de commerces et de restauration
Un aéroport comme Lyon-Saint Exupéry ne vit pas que des taxes prélevées sur les compagnies aériennes et les passagers. Près de la moitié de son budget (45 % très précisément) provient de ressources annexes : des parkings, de l’immobilier de bureaux, mais aussi des commerces et de la restauration qui, à l’heure actuelle représentent près de 10 % du budget de l’aéroport, soit un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros.
Le métier de Philippe Bernand, le directeur de l’aéroport, est le développement du transport aérien, plus que le commerce ou la restauration. C’est la raison pour laquelle, il s’est adjoint pour développer ces deux secteurs, des spécialistes : Lagardère Travel Service, une filiale du groupe français avec qui il a créé une joint venture à 50/50 d’une durée de quinze ans.
Pour la restauration, suite à un appel d’offres, l’aéroport travaille avec un groupe d’origine britannique : SSP, le leader européen du secteur.
C’est avec l’aide de ces deux partenaires que l’aéroport entend développer le nombre et l’attraction de ses boutiques aéroportuaires, ainsi que celui de ses points de restauration.
Via un investissement de 7,5 millions d’euros dont (4,5 millions d’euros à charge de l’aéroport), la première étape de cette stratégie vient de produire ses premiers résultats visibles.
Elle a permis de faire passer la superficie de l’aéroport dédiée au commerce et à la restauration de 1 500 à 2 500 m2, soit une augmentation de 40 %, ce qui est loin d’être négligeable.
Désormais, Saint Exupéry offre un total de quinze boutiques dont huit en zone publique et sept en zone de transit. Parmi ces dernières, trois multi-stores à l’enseigne « Escapade lyonnaise », installés dans les salles d’embarquement. Elles sont destinées à faire la promotion des produits gastronomiques de la région avec une ambiance qui s’affiche« bouchon ». Ces boutiques proposent également des possibilités de dégustation qui seront très utiles pour promouvoir les producteurs régionaux.
Une troisième boutique Relay (tabac/presse/librairie) du groupe Lagardère accolée à un magasin Occitane a également ouvert ses portes au sein de l’aéroport.
Enfin, côté restauration, l’aéroport régional propose désormais quatre restaurants dont un positionné plutôt haut de gamme, « L’atelier des Deux Rives » dont la cuisine est l’œuvre d’une Toque Blanche lyonnaise : Lucas San Giuliano qui décline une cuisine lyonnaise revisitée avec des formules oscillant de 24 à 29 euros. Il s’agit de l’ancien restaurant tenu par un certain Nicolas Le Bec qu’il a brutalement fermé en septembre dernier.
Le concessionnaire SSP a également créé un concept spécifique à Saint Exupéry : « O’picnic ». Un libre-service de produits frais à destination, non seulement des passagers, mais aussi du personnel de l’établissement aéroportuaire.
Au total, outre les restaurants traditionnels, l’aéroport dispose désormais de six restaurants en libre-service de produits à emporter ou à manger sur place. S’y ajoutent également sept bars.
Deux nouveaux établissements doivent voir le jour d’ici la fin de l’année : un bar à bières et une petite boutique Fnac de 60 m2 destinée à ne vendre que des mobiles et autres tablettes.
Selon Philippe Bernand, le directeur de l’aéroport, même avec ces nouveaux apports, Saint Exupéry qui par ailleurs voit son trafic stagner depuis le début de l’année, ne sera pas encore, en matière de commerces et de restauration tout-à-fait aux normes internationales.
Il faudra attendre 2016 pour voir, à l’occasion du très grand agrandissement programmé du Terminal T1 qui rejoindra le T3 (low cost), pour voir le nombre de commerces et de restaurants de l’établissement aéroportuaire bondir cette fois fortement : de près de 4 500 m2 ! Il est vrai qu’à cet horizon, l’aéroport s’agrandira de près… de 70 000 m2. L’appel d’offres est en phase de décollage imminent.
Photo (DL) : Le restaurant le plus haut de gamme de l’aéroport, « L’atelier des 2 Rives » était jusqu’au mois de septembre géré par Nicolas Le Bec. Il est remplacé par une « Toque Blanche » lyonnaise.