Saint-Exupéry vise 40 % de son trafic en low cost : le nouveau terminal mis en service
Finis les passagers low cost serrés comme des sardines dans le Terminal provisoire (depuis…2006), avant d’embarquer. Le trafic à bas coût de l’aéroport est passé de 500 000 à passagers à 1,5 million avec les mêmes infrastructures. Cela ne pouvait durer.
On comprend dès lors la satisfaction des trois compagnies aériennes low cost de Saint Exupéry, à commencer par Easy Jet la première d’entre elles avec 80 % de du trafic à bas coût. Depuis le 15 novembre, elles utilisent un nouveau satellite en dur qui leur facilite la tâche et donc celle des passagers.
On accède au nouveau satellite par un cheminement souterrain sous la piste. Il a été construit en l’espace de dix mois après la pose de la dernière pierre. Il permet à dix avions de se garer simultanément devant les salles d’embarquement.
D’une superficie de 5 000 m2, , ce nouveau satellite offre d’ores et déjà deux salles d’embarquement, extensibles à dix, ainsi que 500 m2 de commerces.
« Low cost ne signifie pas bon marché et équipements réduits », assure Philippe Bernand, directeur de l’aéroport. Avec ses salles entièrement vitrées, son mobilier acidulé et sa vue sur les pistes et les avions stationnés à quelques mètres, le nouvel équipement offre désormais aux passagers un cadre soigné. Qui contraste avec le Terminal 3 provisoire en service pour le low cost depuis l’arrivée d’Easy Jet.
Il était temps : Easy Jet qui propose pas moins de vingt-trois destinations et stationne à Lyon-Saint Exupéry trois avions moyen courriers, commençait à se sentir sérieusement à l’étroit. D’autant que de nouveaux arrivants veulent aussi se tailler une part de marché sur ce mode de transport aérien en plein développement : Air Arabia, ainsi que la nouvelle filiale low cost d’Air France, Transavia et dès cet été, Vueling qui proposera six vols hebdomadaires sur Barcelone, et deux sur Palma.
Représentant actuellement 21,3 % du trafic global de l’aéroport, le low cost devrait parvenir assez rapidement à en représenter 40 %, comme dans la plupart des aéroports européens. A noter qu’une part non négligeable de cette croissance est assurée par des passagers affaires qui constituent déjà 21 % des passagers d’Easy Jet !
Deux bémols cependant concernant ce nouveau satellite low cost : il n’existe pas de passerelles couvertes pour se rendre de la salle d’embarquement à l’avion, mais il est vrai que désormais la distance pour les passagers est très raccourcie.
En revanche, près de quatre-cents mètres sont nécessaires pour l’instant pour se rendre de l’enregistrement à l’embarquement, ce qui est assez long, même si un tapis roulant a été installé dans l’accès souterrain pour faciliter le déplacement des passagers.
Mais ce n’est que provisoire. En avril 2012, si ce nouveau satellite low cost aura sa configuration définitive, ce ne sera encore qu’une étape. Il faut comprendre que ledit satellite entre dans le cadre d’une politique d’aménagement plus vaste qui verra d’ici 2016 l’agrandissement de l’actuel Terminal 1 international contiguë.
Un projet ambitieux : la configuration future permettra une augmentation de la superficie de 40 000 m2, avec trente-quatre banques d’enregistrement, un poste de filtrage centralisé pour les passagers, mais aussi 4 000 m2 de nouvelles boutiques. Un projet qui verra le jour en 2016 et sera complété par de nouveaux équipements jusqu’en 2020. Ce nouvel investissement représentera un total de 140 millions d’euros.
L’actuel bâtiment provisoire qui sera encore pour partie utilisé jusqu’en 2016 par les passagers low cost, sera alors abandonné, raccourcissant leur trajet vers l’avion, de moitié.
Tous ces investissements s’expliquent fort bien. Sous-dimensionné par rapport au poids démographique et économique de Rhône-Alpes, Saint Exupéry tente de mettre les bouchées double pour se développer. Son trafic progressant depuis janvier au rythme de 7 %, il devrait franchir pour la première fois cette année la barre des huit millions de passagers. Avec l’extension du terminal T1, la capacité va être portée à 11 millions de passagers, puis à 12,5 millions, d’ici 2020.
Il ne s’agit là que d’une capacité potentielle. Restera au trafic effectif à suivre la même pente ascendante…
Illustration : En rouge, le futur agrandissement de 40 000 m2, programmé pour 2016 du Terminal 1 qui constituera également à cette date la voie d’entrée des passagers low cost. A droite, en rouge également, le satellite low cost et ses dix emplacements pour avions qui vient d’être mis en service.