Salon de l’auto de Lyon : encore du chemin à parcourir pour devenir véritablement international
Cette année, l’ex-salon de l’auto de Lyon change d’intitulé. Il devient le Sail : « Salon automobile international ». Une nouvelle dénomination qui marque la volonté de son actionnaire, le groupe lyonnais GL Events de monter en gamme pour en faire le vaisseau amiral de ses événements automobiles. Mais ce n’est pas si facile de passer du statut régional à l’international. Deux importants constructeurs sont absents : Peugeot et Audi et le salon ne présentera qu’une vingtaine de voitures en avant-première. En revanche, le salon met le pied au plancher sur les animations. Une marche sera sans doute franchie cette année… en attendant 2013.
« Car show » de Rimini et de Doha, salon de l’auto de Bologne et salon de l’auto de Toulouse : Olivier Ginon, Pdg de la société lyonnaise GL Events, spécialisée dans les salons, la gestion de centres de congrès et l’événementiel ne cache pas ses ambitions dans l’automobile.
C’est la raison pour laquelle il a racheté, en 2009, en pleine crise, le salon de l’auto de Lyon auparavant détenu par Sepelcom. Avec l’ambition d’en faire un salon international capable de rivaliser, certes pas avec le Mondial de Paris avec lequel il est en alternance, mais à tout le moins avec celui de Genève.
Reprendre un salon en pleine crise, peu avant qu’il ne se réalise constituait un haut risque. L’édition 2009 qui avait failli un temps être annulée, a tout de même réussi à attirer 141 000 visiteurs.
D’où la volonté du groupe, traduite par une nouvelle dénomination -Salon automobile international- de mettre le paquet sur l’édition 2011 de ce salon biennal qui va se dérouler à Lyon-Eurexpo du 8 au 16 octobre. Un investissement de l’ordre de 2,5 millions d’euros. Il s’est entouré pour se faire d’une belle palette de professionnels de l’automobile : Philippe Gurdjian, organisateur de grands prix de F1 et Christian Cotzen, ancien directeur de Renault Sport. Enfin, en juin dernier, un nouveau directeur du salon a été nommé, Thomas de Oliveira.
Mais est-ce suffisant pour convaincre les constructeurs que ce salon est vraiment international ? Apparemment non. Les organisateurs se félicitent « de rassembler 80 % des constructeurs ». Mais tous ne sont pas là, à commencer par deux des plus importants : Peugeot qui ne présentera pas son 5008 diesel hybride, que l’on a pu voir au récent salon de Francfort en première mondiale, ainsi qu’Audi.
Si l’on compare avec le dernier salon de Genève, le nombre de voitures présentées en avant-première, s’il n’est pas négligeable (vingt-deux), n’est pas à même de bouleverser les visiteurs. Même si on apercevra Frendzy, le concept-car électrique très attendu de Renault dont le stand atteindra 1 200 m2, les Fluence et Kangoo électriques, la nouvelle Classe A, une Skoda new look, etc…
Ne pouvant rivaliser avec les plus grands à cette aune, le salon met en revanche le paquet sur les animations avec 14 centres d’essai cette année et la mise à disposition du public de 190 voitures. La salon de Lyon est traditionnellement un salon où l’on peut essayer les véhicules sur des circuits dédiés : cela se fera de manière encore plus importante cette année.
On pourra donc tester les voitures thermiques ou hybrides présentes, mais aussi électriques. 2011 étant enfin l’année de mise en vente de voitures que l’on ne pouvait ni voir, ni toucher, ni tester jusqu’à présent. Un salon dans le salon leur sera dédié cette année : « Electric city ».
On y trouvera bien sûr le leader en la matière : Renault qui présentera la Kangoo ZE (Zéro Emission) et la Fluence, mais aussi Citroën avec la C-Zéro, la Smart fortwo, ainsi que l’Ampera d’Opel. Mais plus intéressant encore, tous les mini-constructeurs spécialistes du véhicule électrique seront là : du fabricant de la fameuse Tesla américaine (la voiture électrique des stars), à la Volteis de Frappa, ou de la MIA. On y trouvera aussi un fournisseur de bornes électriques (Walther Systèmes Electroniques ), ainsi que deux projets éducatifs autour de la voiture électrique, celui de l’Ecole Centrale de Lyon et celui des « Galapiats »…
Pour être complet, il faut ajouter à ce secteur animation un espace d’essai et de découverte pour les 4X4 et de nombreuses expositions autos/rétros : autour de « Lyon, berceau de l’automobile », des cinquante ans de la Renault 4 et de la Porsche. S’y ajoutera, une « grille de départ » de dix Formules 1.
Cela sera-ce suffisant pour oublier la relative faiblesse de présentations des toutes dernières voitures du moment en avant-première ? Deux chiffres diront si oui ou non, ce salon relooké est une réussite : le nombre de visiteurs et sans doute le plus important pour les constructeurs car il compense en partie le coût important d’un stand : celui des ventes de voitures sur le salon. Près de de trois mille contrats avaient été signés en 2009.
A partir de là se construira le salon 2013. « Pour moi, le salon 2011 est déjà terminé : je n’ai désormais que d’yeux pour 2013 », assure le président du comité stratégique du salon, Philippe Gurdjian.
Photo (DR) : Le concept car Frendzy de Renault, une des vingt-deux premières nationales annoncées.