Être entrepreneur c’est savoir s’entourer

Chaque réseau a sa raison d’être et son usage

Il y a même des métiers pour lesquels il n’a pas d’autre usage que de combattre la fameuse « solitude du dirigeant ».

Le premier qui peut être un levier d’implantation ou de développement forts, est le réseau politique. Echanger avec les élus qui constituent son territoire, c’est pouvoir faire part de ses questions, propositions, besoins. Être en lien avec son écosystème. Certains métiers sont dépendants de décrets, d’arrêtés, de développement de projets urbains. Il semble alors évident de s’investir dans des cercles qui permettent d’avoir accès aux informations plus vite, ou même d’anticiper certaines évolutions. Entrer dans un réseau politique ne signifie pas forcément faire de la politique ou être politisé : cela peut se résumer à être citoyen, au cœur de l’action, et à avoir une vraie force de proposition. 

Les fédérations de métier, elles, répondent à un besoin fondamental : rester informé de ce qui se passe dans votre secteur d’activité. Elles permettent d’unir les forces, de comprendre qu’un concurrent n’est pas un ennemi, mais que l’on peut au contraire travailler en tout intelligence pour développer notre profession. Se réunir entre personnes du même métier a plusieurs avantages : 

• Trouver des clients en commun pour pouvoir répondre à des demandes que l’on n’aurait pas pu traiter seul. 
• Challenger ses fournisseurs pour les pousser à optimiser les produits manufacturés, et les innovations.
• Echanger lors de rencontres dédiées autour de l’avenir du métier, de nouvelles réformes, de dangers éventuels.

Se fédérer autour des bonnes pratiques, c’est accueillir une diversité enrichissante pour un métier unique

Le troisième type de réseau est le plus humain de tous. Il s’adresse au dirigeant en tant que personne, ambassadeur de son entreprise comme de lui-même. Via un syndicat patronal ou un mouvement de chefs d’entreprise, c’est ici la rencontre qui prime. La confrontation d’idées, de parcours, et une envie de se former au métier de dirigeant. C’est comprendre que l’on n’est pas de la même profession, mais que l’on fait le même métier. Cela permet de sortir d’un potentiel isolement, mais aussi et surtout de « lever la tête du guidon ». Rester dans son entreprise, ou n’échanger qu’entre pairs, c’est regarder le monde par le prisme de l’opérationnel. C’est se priver de la richesse des autres. Rencontrer des dirigeants de tous âges, de toutes formations, de toutes origines, est une vraie ouverture sur le monde. Cela permet de questionner l’existant grâce à un autre point de vue, de prendre de la hauteur, et de continuer à apprendre, quel que soit son âge. 

Quoi qu’il en soit, et quel que soit le réseau (ou les réseaux) que l’on intègre, on constate assez vite les bénéfices, pour nous comme pour notre entreprise. 

Intégrer un réseau permet évidemment de trouver de nouveaux clients

Ce qui, ne nous mentons pas, reste la base pour faire grandir son entreprise. Développer son réseau permet d’acquérir une nouvelle clientèle, plus qualifiée, mais aussi et surtout de créer le sacrosaint « bouche à oreille ». Dans le cadre d’entreprises BtoB, être recommandé c’est la garantie d’une attention plus forte de la part de notre interlocuteur. Une image de marque, qualitative, se construit au long cours et grâce à ces rencontres. Bien entendu la démarche est différente en BtoC puisque l’on doit alors essentiellement se concentrer sur la communication et la notoriété. 

Intégrer un réseau permet de s’entourer des bons fournisseurs

Une rencontre n’est jamais anodine.  « Tu pourrais appeler untel ou rencontrer machin », c’est souvent comme cela que tout commence. Trouver la bonne personne saura vous apporter la bonne solution. Car vous aussi, comme dans le cadre d’une relation avec vos clients, vous préférez faire travailler des gens que l’on vous a recommandés, des professionnels sécurisants. Maintenir une bonne relation avec eux vous permettra ensuite de gérer tous les coups durs, ou presque, et de relever tous les défis ! J’ai compris un principe simple au démarrage de mes activités : un fournisseur réglé sous 30 jours est un fournisseur qui fera tout pour vous dépanner le jour où vous serez en difficulté. Être un bon professionnel est aussi important et reconnu qu’être un bon client. 

Mais le réseau, comme tout lien à l’autre, ne fonctionne pas en sens unique ou sans investissement personnel. En temps, bien entendu, mais également en implication, en écoute, en envie. Le réseau se cultive, il se protège, car il a une puissance phénoménale qui peut se retourner facilement contre nous si l’on n’est pas à la hauteur. « Planter » un fournisseur, n’appeler que lorsque l’on en a besoin… savoir-être et savoir-vivre sont les deux piliers d’un réseau bien mené.

Pour autant, s’il est un levier fort et a des bénéfices évidents, le réseau ne doit pas être vécu comme un « objectif » ou avec un objectif. C’est avant tout l’occasion de la rencontre humaine. Et ce sont ces rencontres qui apportent le plus, lorsqu’elles sont vécues sans autre attente que le partage.

 

A propos d’Olivier MICHEL ?

 

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Retrouvez toutes les chroniques d’Olivier MICHEL, le gone entrepreneur

 

Extraits de Parcours et Boîte à outils d’un Gone Entrepreneur par Olivier Michel   Être entrepreneur c’est savoir s’entourer RH et management : concepts passéistes derrière lesquels se cachent la richesse humaine ? La crise : où la situer sur l’échelle de gravité et de danger pour l’entreprise ? La cession : céder son entreprise c’est finir une aventure… terminer un livre L’association : S’associer ce n’est pas juste vivre une aventure l’un à côté de l’autre, mais l’un avec l’autre L’héritier : 70% environ des enfants d’entrepreneurs deviennent entrepreneurs La création : Créer une entreprise, c’est comme partir en voyage : il y a un nombre infini de chemins La reprise : Reprendre une structure existante pour la faire évoluer ?

 

J’ai voulu avec ce livre partager mon expérience de chef d’entreprise, de « serial entrepreneur », de dirigeant engagé. Quand je me suis lancé il y seize ans, j’aurais aimé avoir accès à ces bonnes pratiques. Ces quelques conseils, trucs et ficelles, qui m’auraient fait gagner du temps et éviter certains écueils. J’ai donc écrit ces dix chapitres, comme dix étapes d’un parcours de vie, afin de transmettre ce que ces années m’avaient appris. La vie d’un entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille, et un gilet de sauvetage littéraire peut être le bienvenu !